CHARANCE, au fil des saisons

 

de juillet 2009 à Novembre 2014

 



Saviez-vous que le mot « Charance » signifie « chute d’eau »?

Charance c’est un peu le poumon vert de Gap à moins de 10 mn du centre-ville ! Sur 220 hectares adossés à la montagne, le Domaine offre de jolies promenades agrémentées par de multiples cascades, un étang romantique qui s’étire tout le long du domaine, un château où une grande maison de maître (à vous de choisir !) dans lequel se trouve le conservatoire botanique national alpin (qui possède une impressionnante collection de plantes rares), un panorama à couper le souffle  du parvis du château !

Juillet 2009
Juillet 2009
Juillet 2009
Juillet 2009

Au-dessous, 4 terrasses composent le jardin. Elles remontent au XVIe siècle. A cette époque où le domaine est la résidence d’été des évêques de Gap, le jardin avait une vocation plus utilitaire (verger et potager) que d'ornement. La ville de Gap fait l'acquisition du domaine en 1973 et lance un concours de paysagiste en 1993 pour restaurer le jardin.

Août 2014
Août 2014

Aujourd’hui, la roseraie est riche de 600 espèces de roses anciennes (huit jardiniers travaillent à plein temps sur place pour l’entretien du domaine). Les pommiers d'ornement abritent le lavandin, l'hysope et les daphnés. L'eau est présente sur toutes les terrasses, soit en bassins, soit en fontaines.

Juillet 2013
Juillet 2013
Avril 2014
Avril 2014
Août 2014
Août 2014
Septembre 2014
Septembre 2014
Octobre 2014
Octobre 2014

Tour à tour château fort, ferme, résidence, le château de Charance en a des choses à raconter !

Mais attention, ce n’est pas une histoire de conte de fées !

C’est une histoire longue de 1000 ans (ou presque). Les personnages principaux ? Des évêques, des seigneurs et des gapençais bien-sûr !

Un château fort

Tout commence au Xème siècle…

Imaginez un château avec des tours, des douves et des fossés… Un vrai château fort ! Voilà ce qu’était le château de Charance au moyen âge !

Ce sont les vicomtes de Gap qui l’habitent durant la période où ils administrent le pays à la demande des Comtes de Provence. Quand ils disparaissent, ce sont les seigneurs qui y vivent.

 

Au XIVème siècle, l’évêque de Gap, Geoffoy de Laincel achète le château. Il devient le château des évêques et le restera pendant 500 ans jusqu’au lendemain de la révolution française. Mais vers XV et XVIème siècle, le château est laissé à l’abandon puis détruit sur ordre de l’évêque, Gabriel Sclaffanatis. Il décide alors de le transformer… en ferme !

Une ferme

Au temps des guerres des XVIème et XVIIIème siècles…

Le château devient une sorte de grande maison avec des dépendances fermières. C’est décidé, le château aura, avant tout une fonction utilitaire ! Malheureusement, les guerres et les conflits ne vont pas l’épargner…

 

En 1569, ce sont les réformés qui saccagent le château pendant les guerres de religion. Il faut attendre le retour de la paix pour que l’évêque Arthur de Lionne remette en état le domaine. Le château, la grange, le pigeonnier ou encore le deuxième moulin sont reconstruits. L’idée est vraiment d’exploiter les ressources qui se trouvent autour du château comme l’eau de la montagne.

Mais ce n’est pas fini ! En 1692, le Duc de Savoie en désaccord avec Louis XIV met Gap à feu et à sang. Il détruit une grande partie de la ville dont le domaine de Charance. Tout ou quasiment est à refaire…

 

Le château est donc reconstruit, une nouvelle fois ! Cette fois, c’est l’évêque. Charles Benigne Hervé qui décide des nouveaux aménagements. C’est sans doute à lui que l’on doit la disposition du domaine tel qu’elle est aujourd’hui. Il fait construire un réservoir en forme de rectangle pour recueillir l’eau de la montagne.

Une glacière est aussi construite en 1697.

 

C’est une sorte de frigo du XVIIe siècle. Grâce à des éléments retrouvés sur sa structure, elle aurait ressemblé à une de ces deux illustrations.

Ici, la glacière est recouverte de chaume pour isoler la structure et donc garder au frais les aliments dans la partie intérieure.

Aujourd’hui, on peut encore observer quelques ruines de la glacière, le bas des murs et les pierres de taille qui accueillaient les portes.

 

L’année 1697 marque aussi la construction des 1eres terrasses sur l’avant du château où il y avait surement un verger et un potager.

 

On commence à voir dans l’aménagement des terrasses qu’un soin particulier est apporté à l’aspect esthétique et proportionnel des jardins. Les terrasses rappellent même certains modèles des « jardins à la françaises ».

Plan du château des évêques. XVIIIe siècle.
Plan du château des évêques. XVIIIe siècle.

La revanche des Lumières !

Le XVIIIe siècle est l’époque de toutes les excentricités ! Et le domaine de Charance n’y échappe pas. Il devient le centre de toutes les attentions, on l’embellit, le sublime. L’objectif : en faire l’acteur principal des dieux !

 

Des bonheurs légers du XIXe siècle !

Du romantisme, c’est le maitre mot de l’époque ! Et ce n’est pas M. Albric, un des premiers propriétaires qui succède aux évêques, qui fera le contraire !

Il commence par reboiser le Domaine. Ce dernier est aussi agrandi au fil du temps avec l’acquisition des fermes de la Chaumière et du ParlementC’est l’influence baroque de l’époque qui va inspirer ces nombreux remaniements. Le château est surélevé d’un étage, la façade rénovée et le bassin rectangulaire prend une forme plus romantique. Il se transforme en une sorte de lac naturel avec des petits ilots.

Plan du domaine de Charance. XIXe siècle.
Plan du domaine de Charance. XIXe siècle.

En bref, les nouveaux propriétaires repensent la composition de l’ensemble du Domaine pour mettre en valeur la beauté de ses paysages et de son panorama. On ne fait plus qu’exploiter les ressources agricoles, on révèle la beauté du Domaine !

La grande nouveauté est surement la construction du jardin « à l’anglaise » à l’arrière du château jusqu’à la montagne avec des jeux de cascades, l’allongement du lac telle une petite rivière, des sentiers de promenade sous les bois et le garage à bateaux.

Déjà au XIXe siècle, Charance inspire les artistes puisque les poètes de Langue d’Oc y viennent pour leurs assises.

Et même Frédéric Mistral, partisan de la langue occitane et Prix Nobel de littérature (1904), y récite quelques-uns de ses beaux poèmes.

C’est l’évêque Jacques Marie Caritat de Condorcet qui décide de faire du château de Charance une résidence où l’on vit, reçoit et s’amuse ! Le château devient un lieu de fêtes !

Avec son successeur, l’évêque Jean Baptiste Marie de Maillé de la Tour Landry, le château devient même « le plus riant que l’on put trouver à 20 lieux à la ronde ».

Au XVIIIe siècle, la tradition était que l’évêque danse le premier rigodon avec une belle fille du pays le jour de la fête patronale du quartier pour la saint Louis. Les rigodons sont des chants et des danses folkloriques du Dauphiné.

 

Un rigodon était même dédié à Charance !

En parallèle, le château et les terrasses sont aménagés et sublimés.

En extérieur, de nouveaux arbres le long des vieilles allées sont plantés.

Les évêques gardent quand même les bâtiments fermiers, replantent les vergers et réparent les moulins. Ils vivront au château jusqu’à ce que le Domaine soit saisi comme Bien National et vendu aux enchères en 1791.

"A la Belle Epoque"
"A la Belle Epoque"

Le temps de la consécration

Au début du XXe siècle, le Domaine sert d’exploitation forestière à la scierie Charmasson. C’est en 1973 que la ville de Gap le rachète.

C’est seulement à partir de ce moment que le Domaine ouvre ses portes au public. L’idée de faire de Charance un lieu de découverte et d’initiation à la nature pour les gapençais et les touristes qui affluent.

Une réserve est créee pour recevoir des espèces de flore et de faune alpines rares, des constructions en bois, des postes d'observation ou de reproduction des animaux sont mis en place. Un sentier botanique est aussi crée. Tout est fait pour que l'espace soit en accord avec la nature !

Et en 1988, le jardin en terrasses est inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques

 

Et aujourd'hui, un émerveillement pour tous les sens !

Le château et le domaine sont embellis à chaque année qui passe.

On raconte « qu’un étrange envoutement attend celui qui s’installe au château : tous semblent avoir succombé aux charmes que recèle ce Domaine au point d’en tomber comme amoureux, depuis les évêques jusqu’à la personne qui en assure la surveillance. Aussi, quand ils en ont eu les moyens se sont-ils empressés de l’embellir ou tout simplement de le sauvegarder, comme pour y laisser une empreinte à la hauteur de leur attachement ».

Plan du domaine de Charance aujourd'hui.
Plan du domaine de Charance aujourd'hui.

Le garage à bateaux

Bien caché derrière la végétation, le garage à bateaux s’intègre parfaitement dans son cadre naturel.

Il représente même une certine harmonie entre l'homme et la nature.

Construit à la fin du XIXe siècle, il servait à ranger la barque qui promenait les amoureux le temps d’un après-midi.

Il est constitué de deux murs-pignons. Ce sont les murs qui comportent une partie supérieure en forme de triangle et qui donnent des versants à un toit.

Ici, on a donc un mur-pignon qui donne sur le lac tandis que l’autre donne sur la berge.

Un lac romantique

Un rectangle ! Voilà la forme du lac au temps des évêques !

 

Au XVIIe siècle, les aménagements faits sur le Domaine de Charance servent avant tout à exploiter les ressources naturelles proches. Le lac ou plutôt le réservoir sert donc à récupérer l’eau de la montagne. Il restera rectangulaire probablement jusqu’à la première moitié du XIXe siècle.

 

Ce sont les propriétaires qui succèdent aux évêques qui le réaménagent en sorte de lac romantique. Ils lui donnent une forme plus naturelle. Le canal menant au lac est allongé de façon à ressembler à une rivière et des petits ilots sont ajoutés.

 

Le sentier du lac

C’est au XIXe siècle que le chemin menant au château est réaménagé.

Sinuant à travers les sous-bois, il offre à ses promeneurs le pépiement des nombreux oiseaux qui s’abritent en hauteur.

Aujourd’hui, il fait le bonheur des familles qui viennent profiter de la fraîcheur du lac en été ou des magnifiques paysages de l’automne.

La chapelle de Charance

 

Elle fut construite en 1760 à proximité du château des évêques, aujourd’hui plus connu sous le nom de château de Charance.

Elle est dédiée à Saint-Louis en l’honneur de la fête votive du quartier. Composée d’une nef unique voutée en berceau plein-cintre, elle est coiffée de tuiles en écailles.