CUBA

 

 

 

La perle des Caraîbes

 

 

 

Octobre 2007

 

 

 

 

Baignée dans la mer des caraïbes, Cuba est la plus grande île des Antilles. Toute en longueur, ses milliers de kilomètres de plages ont la couleur de la nacre, sa musique nous envoûte. L’Espagne et l’Afrique ont réussi ici un fabuleux métissage. 

 

Il y a mille choses à faire, de la visite des villes qui portent les marques de l'époque coloniale ou de la Révolution à la détente sur les plages de sable fin et les cocktails à volonté qui sont à tomber par terre.

 

Cuba est aussi la ville des clichés. Les cigares, la musique, les voitures américaines, les plages, Castro et l'embargo, voilà ce qui pourrait caractériser Cuba.

 

Les musées roulants

Beaucoup de visiteurs affirment qu'il n'existe pas un autre pays comme Cuba qui exhibe dans ses rues l'insolite musée roulant des "fotingos" de vieilles américaines aux couleurs acidulées. Actuellement, seuls les touristes sont étonnés devant cette grande quantité de véhicules et de modèle anciens, car pour ceux nés dans l'île c'est une vision si quotidienne qu'elle mérite à peine l'admiration.

De véritables joyaux circulent, des années 20 et 30 du siècle dernier, Chevrolets, Buicks, Fords, Stuebakers, Lincolns, Cadillacs, Packards, Pontiacs..... Leurs propriétaires arrivent à se transformer en de véritables magiciens pour, comme par œuvre d'art, maintenir les autos comme au premier jour.

Actuellement, la plupart de leurs propriétaires les utilisent pour le service de taxi, mais dans ce cas ils ne conservent pas les pièces originales à cause de la grande consommation de combustible de leurs moteurs d'origines et la majeur partie a été adapté avec des moteurs diesels.

A ne pas rater, la vieille ville de La Havane et Trinidad, sites classés au patrimoine mondial par l'UNESCO, qui reflètent l'histoire coloniale de Cuba.

Des vieilles bâtisses du XVIe ont été rénovées, les centres-villes sont restaurés petit à petit, de nombreux musées ouvrent leurs portes. Cuba se revendique fièrement comme un pays de culture et d'histoire.

 

 

LA HAVANE

La Havane (en espagnol : La Habana)

Riche d’histoire, de culture et de traditions, La Havane, capitale de Cuba, est la destination culturelle par excellence de la plus grande île des Antilles, et l'une des villes les plus enchanteresses au monde.

Ernest Hemingway, lauréat du prix Nobel de littérature, disait que seules Venise et Paris la dépassaient en beauté. C’est une ville bouillonnante, maritime, ouverte, gaie et loin des idées reçues, qui sait cependant vivre sa propre vie intérieure
.

 

Histoire

Le roi Philippe II d'Espagne accorde à La Havane le statut de ville en 1592, et un décret royal de 1634 reconnait son importance en la désignant officiellement comme "Clé du Nouveau Monde et Rempart des Carïbes".
Le blason de la Havane porte par ailleurs cette inscription. Les espagnols commencent à édifier des fortifications, et en 1553 ils transfèrent la résidence du gouverneur depuis Santiago de Cuba, à l'extrémité est de l'île, jusqu'à La Havane, lui accordant de facto le rang de capitale. En 1607, La Havane fut désignée capitale de l'île par un Ordre Royal qui divisa également le pays en deux gouvernements : un à la Havane et l'antre à Santiago, le second étant subordonné au premier.

Visite d'une manufacture de tabac

La Havane compte aujourd'hui quatre fabriques de cigares : la Partagas, la Corona, la Romeo y Julieta, et la Cohiba. Quelle que soit la fabrique, ces temples du Habano nous permettent de voir de l'intérieur les méthodes de fabrication du meilleur cigare au monde. Nous y découvrons les gestes, précis et réguliers des "torcedors", qui donnent naissance à ces objets de luxe, entièrement faits à la main. Nous voyons la "banque" de feuilles où chaque "torcedor" vient se fournir en matière première. Nous suivons le parcours du cigare, de l'état de feuilles, à la pose de la bague et sa mise en boîte. On peut bien entendu conclure notre visite par un passage à la boutique de la fabrique.

Coucher de soleil à la Havane
Coucher de soleil à la Havane

 

Vallée de VINALES

 

Départ pour la vallée de Viñales dans la province de Pinar del Rio, qui se trouve à l’ouest de La Havane.

Cette vallée, inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, est le Cuba authentique… Elle est connue pour son paysage exceptionnel de « mogotes » (montagnes de calcaire), sa terre rouge et la culture du meilleur tabac du monde. Une journée qui nous laissera sous le charme.

 

Plusieurs visites ponctuent la journée :

Le Rancho LA GUABINA

Un 1er arrêt pour une ferme-ranch typique cubaine où un cocktail de bienvenue nous est offert. Le Rancho La Guabina s’étend sur plus de 1000 hectares de pré, de forêt et de zones humides. Ancienne ferme espagnole, le Rancho est avant tout un centre d’élevage de chevaux qui héberge de magnifiques Pinto et Appaloosa. Après un cocktail de bienvenue nous assisterons à un petit rodéo.

Un endroit idéal pour découvrir la vie des « guajiros ».

CUEVA DEL INDIO

Découverte de la Grotte de l’Indien "Cueva del Indio", une grotte qui aurait autrefois était le refuge au XVIè siècle, des indiens chassés par les Espagnols des plaines de Camaguey, d'où son nom (??? je ne suis pas sûre qu'il y eu des indiens à Cuba, mais bon... si le guide nous le dit, il faut le croire).

La visite se fera en bateau à moteur sur la rivière San Vincente qui serpente sous une mogotte et nous ouvre le passage vers une merveilleuse vallée enclavée avec une végétation très dense.

La grotte n'a rien de spectaculaire en elle-même, bien qu'il y ait quelques stalactites et des restes d'ustensiles précolombiens.

 

Nous déjeunerons sur place.

MIRADOR LOS JAZMINES

En début d’après-midi du haut du belvédère Los Jazmines, se présente le plus splendide des paysages que Cuba peut offrir à son visiteur.
Les mogottes, d’énormes buttes montagneuses émergeant d’une terre rouge, habillées d’une végétation verdoyante et colorée qui se détache sur l’horizon. Elles seraient le fruit d'une érosion calcaire souterraine de l'ère jurassique (160 milliard d'années) dont il ne resterait aujourd'hui que des piliers de murs et dont les plafonds se seraient effondrés.

Aujourd’hui sur de petits espaces de terre très fertile, l’on cultive le tabac noir, sans nul doute le plus fameux du monde.

CASA DEL VEGUERO

Pour finir nous nous arrêterons dans une plantation, un site dédié à la culture du tabac, La Casa del Veguero où, selon les saisons, on peut découvrir les différentes étapes de la culture du tabac (semis, plantations, récolte, séchage, fermentation et tri des feuilles). On y visite la maison d’habitation et la grange où sont entreposées les feuilles de tabac pour leur séchage avant leur envoi vers les manufactures de La Havane

Retour pour La Havane pour une soirée au Cabaret Tropicana

 

Un must si vous allez à Cuba. Une étape incontournable de la vie nocturne de La Havane, digne des plus beaux cabarets français ! Le décor est fantastique, chorégraphies très élaborées, costumes somptueux, rythmes endiablés, musique cubaine, salsa, rumba, mambo… tout y est ! Le show nous transporte dans le Cuba des années 50 ou Joséphine Baker se produisait dans ce lieu mythique.

Les 2 heures de spectacle passent à une allure folle.

Sur la route de La Havane, arrêt pause-pipi
Sur la route de La Havane, arrêt pause-pipi

 

VARADERO

Varadero est une presqu'île naturelle, faisant partie de la province de Matanzas, peuplée à l'origine par des espagnols qui ont laissé des demeures magnifiques.

Puis Varadero est devenue une ville touristique friquée, presque uniquement construites d'hôtels ultra-modernes qui font de Varadero l'endroit de Cuba le plus prisé de l'Ile verte.

Station balnéaire qui possède plus de 20 km de plages de sable blanc. Les premiers touristes commencèrent à frequenter Varadero dès les années 1870 et elle fut considérée pendant des années comme une destination d'élite. Le tourisme se développa dns les années 1930 lorsque Irénée Dupont de Nemours, un milliardaire américain, y fit construire un domaine. Toutefois, après la révolution cubaine, en 1959, la plage fut ouverte au peuple cubain et tous les riches propriétaires furent expropriés.

Bien que le président cubain Fidel Castro fût opposé au développement du secteur touristique dans l'île, considéré comme une marque de décadence capitaliste, lui-même dut accepter son essor à partir de 1990, lorsque la crise économique frappa le pays. De luxueux hôtels furent alors construis à Varadero, puis finalement dans presque toute l'île, à l'aide de capitaux étrangers, après la dépénalisation du dollar américain. Varadero cesse d'être une plage presque sauvage réservée à la population cubaine pour devenir une zone exclusive de tourisme étranger à laquelle le citoyen cubain n'a plus accès, sauf dans certaines zones restreintes.

Hotel RIU Las-Morlas

Avenida Las Americas, s/n (Reparto de la Torre)

Varadero 10400, Cuba

La nourriture est passable, un peu répétitive. Par contre les cocktails à volonté de 10h du mat à 5h le lendemain, mojitos, pina colada….

Une jolie piscine avec un bar en îlot, située au milieu d’un jardin de cocotiers.

Chambre vieilles, mais propres et fonctionnelles, la femme de ménage charmante, nous avons même droit tous les soirs à un motif créé avec nos serviettes de bains.

Mais ne mérite pas ses 4 étoiles.

 

CIENFUEGOS

Cienfuegos est une ville portuaire de Cuba et la capitale de la province de Cienfuegos. Elle est située au fond d’une des plus belles baies de la mer des Caraïbes, à 228 km de La Havane.

Le centre historique est bien préservé. Elle gagna tôt, dès l’époque coloniale, son titre de « Perle du sud ».

 

Histoire

Lorsqu’en 1494, Christophe Colomb découvre ce golfe, il est habité par les indiens Jagua. En 1745, les espagnols établissent une forteresse dans la baie pour se défendre des pirates. La ville est fondée par des immigrés français de Bordeaux et de Louisiane, dirigés par Louis de Clouet, colonel puis général dans l’armée espagnole, le 22 avril &_&ç ; Le nom original de la ville était la Colonia Fernandina de Jagua. La ville sera ensuite nommée Cienfuegos, nom du gouverneur général cubain de l’époque, José Cienfuegos, à l’occasion du dixième anniversaire de sa fondation.

 

Paysage entre Cienfuegos et Trinidad

 

TRINIDAD

Comme figée dans le temps, Trinidad offre à ses hôtes la magie extraordinaire d'une vraie vill-musée enclavée entre mer et montagne.

Déclarée Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco en 1988, la vieille ville de Trinidad, est sans aucun doute l'un des joyaux architecturaux coloniaux du pays et du continent américain.

 

Histoire

La ville fut fondée en 1514 par le conquistador espagnol Diego Velazquez de Cuéllar et a longtemps vécu grâce à la canne à sucre. La ville est réputée pour son centre historique à l'architecture coloniale inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1988.
Restaurée, la ville n'a rien perdu de son charme colonial. Les rues pavées et les maisons aux couleurs pastel contribuent à donner l'impression que le temps s'est arrêté depuis l'époque coloniale.
Du XVIIe au XIXe siècle, la ville fut au centre du commerce du sucre et des esclaves. Les bâtiments qui circonscrivent Plaza Mayor témoignent de la richesse des propriétaires de l'époque.
Une grande période d'isolement, de 1850 à 1950, permit de préserver l'architecture de la ville, de sorte qu'elle a conservé son aspect d'autrefois. Le centre historique a récemment fait l'objet d'une restauration soigneuse dans les moindres détails, ce qui en fait la ville coloniale la mieux conservée de l'Ile.
Aujourd'hui, elle vit surtout grâce à l'essor du tourisme sur l'Ile et en est devenue un des lieux les plus réputés.

Dans les rues de Cuba, l’on croise souvent une jeune fille habillée comme une mariée, c’est une tradition dans le monde latino-hispanique, en particulier à Cuba, qui consiste à célébrer son quinzième anniversaire avec une Messe d'Action de Grâces et une fête. Cette fête est appelée Quinceanera, ou Qince Anos.

Flamboyant
Flamboyant

Cuba, c'est également le choc des générations. Entre une population qui a connu la révolution, le manque et la répression et une jeunesse qui ne pense qu'à s'exiler pour chercher un avenir meilleur.

 

Cuba, c'est aussi ses contradictions ; un pays socialiste où le dollar dirige l'économie. Un pays qui se tourne vers l'avenir mais qui cultive le culte des anciens héros de la révolution.

Seule issue : le tourisme. Des stations balnéaires paradisiaques apparaissent un peu plus chaque année.

 

Bien que la pauvreté soit omniprésente, la qualité d'accueil des cubains est exemplaire.

On ne part pas de Cuba sans un pincement au cœur. Cette île enchanteresse marque les esprits par la bonne ambiance locale et la fierté de ce peuple qui revient de loin.

 

Mais Cuba, c'est aussi une grande misère. Hay que luchar ! (« Il n’y a qu’à lutter ! »). Dans cette exclamation on trouve toute la résolution et la désespérance cubaines. Car cette lucha est l’unique moyen de survie. Financièrement mais aussi psychologiquement.
Le peuple est pauvre, démuni. On se doit cependant de souligner que beaucoup de services à la population sont peu chers (transports, spectacles, électricité, loyers, etc.), voire totalement gratuits (médecine, éducation). Cuba, ce sont des gens qui, avec presque rien, construisent une montagne.
Ce pays est un « Eldorado socialiste », diront certains. Eldorado pour les touristes, certes, mais pas pour le peuple. Le régime, sorte de « dictature de velours », empêche les Cubains d’être réellement libres, et la jeunesse, qui n’a pas connu la révolution, aspire à d’autres horizons.

Hay que inventar (« Il n’y a qu’à inventer »), se disent les Cubains depuis le début de la « période spéciale », il y a maintenant plus de 20 ans, laminés par le poids des problèmes quotidiens. Seul le système D permet de s’en sortir... Le Cubain moyen est de plus en plus conscient que la misère économique est la résultante d’un système obsolète doublé d’un embargo américain qui n'a plus de raisons d'être appliqué.
Les Cubains attendent peu de l’économie officielle, paralysée par la bureaucratie. L’économie parallèle est la seule solution pour leur apporter des revenus complémentaires et surtout les pesos convertibles dont ils ont tant besoin. Car c’est en pesos convertibles (les CUC) que sont à présent accessibles la plupart des biens de consommation.

Ernesto Rafael Guevara de la Serna est né le jeudi 14 juin 1928 à Rosario, Argentine. Il est le premier fils de l’architecte Ernesto Guevara Linch, de descendance espagnole et irlandaise de par sa mère, et de Celia de la Serna et de la Llosa, descendante d’une famille fortunée. Ernesto ou "Teté", comme le surnommeront ses parents, a quatre frères et sœurs : Roberto, Celia, Ana María et Juan Martín. Le couple Guevara-de la Serna, s’est marié en 1927 puis s’en est allé vivre à Puerto Caraguatay, dans la province de Misiones, où ils ont une exploitation d’herbe à mate. Celia étant enceinte, ils décident de se rendre à Buenos Aires en bateau sur le río Paraná, pour que le bébé naisse en toute sécurité. Mais le 14 Juin 1928, le bateau doit faire une halte dans le port de Rosario, province de Santa Fe. L’accouchement de Celia se déroule plus tôt que prévu, et le bébé vient au monde dans la maternité de l’Hôpital Centenario. Ses parents le prénomment Ernesto Rafael.

A la fin de l’année 1929, la famille s’installe dans la rue Alem, quartier de San Isidro, à Buenos Aires. C’est là que naîtra le 31 décembre la sœur de Ernestito, Celia. Le 2 Mai 1930, Ernesto qui n’a pas encore deux ans tombe malade. Il souffre de sa première crise d’asthme. En 1931, la famille déménage dans un faubourg élégant de la capitale, rue Bustamente y Peña, où naîtra Roberto, le 18 Mai 1932. En raison des problèmes de santé d'Ernesto, la famille va changer plusieurs fois de résidence, jusqu’à ce qu’un médecin ne leur conseille de se rendre à Alta Gracia, dans la province de Córdoba. Le climat plus sec de cette région est favorable à Ernesto, et ils décident donc de louer une maison à Villa Carlos Pellegrini. La maison de deux étages s’appelle "Villa Chiquita", et c’est là que va naître Ana María

 

Les problèmes de santé d'Ernesto conduisent sa mère Celia à se charger de son éducation primaire. Puis il suivra normalement les cours à l’école San Martín, puis au collège Manuel Solares. En Mars 1942 il commence ses études secondaires au Collège National Déan Funes, à Córdoba, à environ 45 kilomètres de Alta Gracia. La famille Guevara-de la Serna va vivre à Alta Gracia jusqu’au début de 1943, année où Ernesto fait connaissance des frères Granado et Ferrer, avec lesquels il se liera d’amitié pour très longtemps. Au cours de l’été, ils déménagent une fois encore pour habiter une maison dans la rue Chile à Córdoba. C’est au mois de Mai que naît Juan Martín.

En 1946, la famille déménage à Buenos Aires pour aller vivre dans un appartement de la grand-mère paternelle. Quand la grand-mère, Ana Isabel, tombe gravement malade, Ernesto la veille durant 17 jours, et à sa mort, il annonce qu’il étudiera la médecine au lieu des études d’ingénieur qu’il avait envisagé.

Ernesto est jugé inapte pour le service militaire en raison de sa maladie. En 1947 il commence ses études de médecine et montre peu d’intérêt envers la politique et les mouvements de protestations des étudiants, même si ses parents, et plus particulièrement sa mère, sont des militants anti-péronistes. Mais à la fin de l’année il fait connaissance de Berta Gilda Infante, connue sous le nom de Tita. Elle est membre de la Jeunesse Communiste Argentine. Ils deviennent vites bons amis et Ernesto lit avec elle les textes marxistes et ils discutent de la réalité politique de l’époque

C’est en Octobre 1950, qu’il décide de faire son premier voyage en Amérique Latine, en passant par le Chili, le Pérou et la Colombie. Il est le spectateur attentif des problèmes sociaux des pauvres de ces pays, et cite dans ses notes la phrase de josé marti : "Je veux unir mon destin à celui des pauvres du monde". Le 29 Décembre 1951, il part avec son ami Alberto Granados à travers le continent sud-américain. Mais la moto sur laquelle ils font le voyage, une Norton 500 c.c., les lâche et ils doivent travailler, soit comme assistant médecin ou effectuant des petits boulots, pour continuer leur périple.

Ernesto revient à Buenos Aires en Août 1952 pour poursuivre ses études de Médecine. Il reçoit le titre de Docteur en Médecine et Chirurgie le 11 Avril 1953 à l’Université de Buenos Aires. Le 7 Juillet 1953 il part une nouvelle fois en voyage à travers l’Amérique du Sud et Centrale. Il est accompagné par Carlos Ferrer "Calica". Il observe en Bolivie les changements sociaux apportés par le Mouvement Nationaliste Révolutionnaire arrivé au pouvoir. Puis ils visitent le Pérou, l’Equateur, le Panamá et le Costa Rica, où ils font la connaissance des cubains Calixto García et Severino Rosell, qui avaient participé à l’assaut du Cuartel Moncada. Ils poursuivent le voyage et visitent le Nicaragua, le Honduras et le Salvador, pour finalement arriver au Guatemala en 1953.

Au Guatemala, le Che poursuit sn éducation politique à travers l’amitié qu’il lie avec l’économiste et exilée péruvienne d’origine indienne, Hilda Gadea Ontalia, ancien membre du Parti Apriste (APRA, Alianza Popular Revolucionaria Americana). Il se lie d’amitié également avec un groupe de révolutionnaires cubains, qui le 26 Juillet 1953 prirent part à l’assaut du Cuartel Moncada. Parmi eux se trouve Nico López, qui baptisera Ernesto du surnom de « Che ».

Il se tient au courant auprès d’eux des actions entreprises et prend la ferme décision de poursuivre la lutte dès la libération de Fidel Castro et d’autres camarades. Ernesto Che Guevara se met en contact avec le Parti Guatémaltèque du Travail et officie comme médecin dans les syndicats. Il participe activement à la politique interne du pays pour la défense du gouvernement démocratique et révolutionnaire de Jacobo Arbenz. Mais après l’invasion organisée par la CIA, Arbenz tombe en Septembre 1954

 

En tant qu’argentin et en raison de sa position en faveur du gouvernement de Arbenz, Ernesto Che Guevara ne peut rester plus longtemps au Guatemala, et après avoir demandé asile auprès de l’Ambassade d’Argentine, le Che décide de se rendre à Mexico, où il travaillera comme photographe et à l’Hôpital Général. Un mois plus tard il est rejoint par Hilda Gadea et Nico López

Un jour, de visite chez María Antonia Gonzales, au Numéro 49 de la rue José Amparán, Ernesto fait connaissance de Raúl et Fidel castro. María Antonia est une cubaine résidant à Mexico, qui collabore efficacement avec les révolutionnaires exilés. Au cours de cette réunion, le Che reste à converser durant une dizaine d’heures avec Fidel, durant lesquelles ils échangent tout type d’opinions. Le leader de la révolution cubaine lui explique les raisons de sa lutte contre le dictateur Batista. A la fin de cette conversation le Che fait dès lors parti du groupe.

Il se marie le 8 Août 1955 avec Hilda à Tepotzotlán, près de Mexico. Hilda est enceinte et le futur parrain est Raúl Castro. Le 15 Février 1956, naît Hilda Guevara Gadea. Ernesto reste 57 jour dans la prison Miguel Schultz après avoir été arrêté par la police mexicaine dans la hacienda "Santa Rosa", Popocatépetl, à 35 kilomètres de la capitale, qui était le camp d’entraînement des révolutionnaires cubains qui préparaient une attaque contre Cuba, et qui étaient dirigés par le Général Alberto Bayo, un ancien colonel de l’Armée Républicaine pendant la Guerre Civile en Espagne.

Le Che a toujours caché ses activités révolutionnaires à ses parents, et il leur envoie une lettre les informant de sa situation et leur annonçant sa séparation avec Hilda. Le Dimanche 25 Novembre 1956, de l’embouchure du río Tuxpán au Mexique, Ernesto Che Guevara s’en va avec le "Granma" avec 81 autres hommes à bord, un yacht d’une capacité de 25 personnes seulement, que Fidel Castro avait acheté à une entreprise nord-américaine.

Une semaine plus tard, le Dimanche 2 Décembre, ils débarquent à Los Cayelos, à l’est de Cuba, commençant la guérilla révolutionnaire dans les montagnes de la Sierra Maestra. Dès le début, le Che se distingue en tant que combattant de la lutte révolutionnaire à Cuba contre la tyrannie du dictateur Fulgencio Batista. Le 1er Mars 1958, est diffusée pour la première fois « Radio Rebelde », une radio créée par le Che.

 

A la fin du mois d’Avril 1958, Ernesto est envoyé depuis Jibaro, dans la Sierra Maestra, à la tête du commando de la 8ème Colonne vers la région centrale du pays. Ils arrivent jusqu’à la Sierra del Escambray, province de Las Villas, où ils vont monter un camp de base. Le Che participe avec beaucoup d’ardeur aux combats et plus particulièrement à la Bataille de Santa Clara le 1er Décembre 1958, laquelle s’avère très importante dans leur objectif principal : faire tomber la dictature et faire triompher la Révolution Cubaine. Le 1er Janvier 1959, Cuba est libéré, et Batista part en exil.

Le 2 Janvier, Camilo Cienfuegos Gorriarán entre dans La Havane, paralysée par une grève générale. Le lendemain le Che y fait son entrée, et le Dimanche 8 Janvier, Fidel Castro entre victorieusement dans la capitale. Les parents du Che arrivent le Lundi à Cuba, 6 ans après la dernière rencontre avec leur fils. Le 21 Janvier, Hilda Gadea et Hildita viennent vivre à La Havane.

En égard aux services rendus à Cuba, Ernesto Che Guevara est déclaré citoyen cubain par le Conseil des Ministres le Lundi 9 Février 1959. Au mois de Mars 1958, Ernesto avait fait la connaissance à Escambray une jeune cubaine de 22 ans, Aleida March Torres, et le 2 Juin 1959 le mariage est célébré après que le divorce fut prononcé entre le Che et Hilda Gadea le 22 Mai 1959

Du 12 Juin au 5 Septembre, Ernesto Che Guevara est en mission pour le gouvernement cubain en Egypte, Soudan, Inde, Birmanie, Indonésie, Ceylan, Japon, Maroc, Yougoslavie et en Espagne. Durant plusieurs années il remplit des fonctions officielles au sein du gouvernement cubain. Parmi ces différentes charges gouvernementales, militaires et économiques, il est nommé Chef des Forces Armées Révolutionnaires, Chef de l’Industrie et de la Réforme Agraire, et le 26 Novembre 1959 il occupe le poste de Président de la Banque Nationale de Cuba.

Le 4 Mars 1960, dans un attentat organisé par la CIA, le bateau belge « La Couvre », qui apportait des armes à Cuba, explose dans le port de La Havane. Le lendemain, Alberto Korda prend la célèbre photo du Che en hommage aux victimes de l’attentat, et au cours de la cérémonie Fidel Castro prononce cette phrase qui restera dans l’histoire : "Patria o muerte. ¡Venceremos!" (La Patrie ou la mort. Nous vaincrons !).

 

Le Che préside de nombreuses missions officielles au nom du Gouvernement Révolutionnaire. Du 22 Octobre au 9 Décembre, il est à la tête de la mission économique de Cuba qui est de visite en URSS, Tchécoslovaquie, RDA et République Populaire de Chine. Le 19 Octobre 1960, Les Etats-Unis décrètent l’embargo commercial de Cuba. Le 17 Novembre, pendant son séjour en Chine, vient au monde Aleida Guevara March, ou "Aliusha", à La Havane. C’est là également que naîtront ses autres frères.

Le 3 Janvier 1961 les Etats-Unis rompent leurs relations diplomatiques avec Cuba. Le 23 Février 1961, le Che est nommé Ministre de l’Industrie et Membre du Conseil Central du Plan. Le 20 Mai 1962 naît son fils, Camilo, nom qu'il lui donne en hommage à son camarade Camilo Cienfuegos, qui mourut tragiquement dans un accident aérien. Du 17 au 20 Avril 1961, Ernesto Che Guevara occupe le commandement militaire de Pinar del Río pendant l’attaque de mercenaires sur la Plage Girón, dans la Baie des Cochons (Bahía de los Cochinos), au cours de laquelle 1500 contre-révolutionnaires cubains tentent d’envahir l’île dans une opération organisée et financée par la CIA. Les révolutionnaires mettront en déroute les mercenaires en moins de 72 heures.

Le 4 Août, le Che est à la tête de la délégation cubaine lors de la Conférence des Amériques de Punta del Este en Uruguay. La délégation est reçue à l’Aéroport National de Carrasco par des milliers de personnes chantant des slogans antiyankees et aux cris de « vive la Révolution Cubaine ». En Octobre 1962 et jusqu’en Novembre de la même année, Ernesto occupe le commandement militaire des troupes de Pinar del Río pendant la Crise d’Octobre.

Lors de sa présence à Cuba, le Che œuvre dans de nombreuses tâches : il est l’initiateur du Travail Volontaire dans tout le pays, de l’organisation des Forces Armées Révolutionnaires (FAR) ; il est le fondateur de la revue Verde Olivo, où il écrit de nombreux articles ; il est l’auteur de différents livres et essais. Les œuvres du Che les plus connues sont : « Diario de Bolivia », « Discurso en Argel », « Discours lors de la XIXème Assemblée Générale des Nations Unies », « El cuadro, columna vertébral de la revolución », « El Socialismo y el Hombre en Cuba », « La Guerra de Guerrillas », « Mensaje a los Pueblos del mundo a través de la Tricontinental », « Pasajes de la Guerra Revolucionaria », « Reforma Universitaria y Revolución », « Sobre la construcción del Partido », « Solidaridad con Vietnam del Sur », « Táctica y Estrategia de la Revolución Latinoamericana ».

Le 14 Juin 1963 naît le quatrième enfant du Che, le troisième avec Aleida. C’est une fille qui sera appelée Celia, en hommage à sa mère. Le 19 Mars 1964, vient au monde Omar Pérez, fruit de la relation extraconjugale qu’Ernesto a eu avec Lidia Rosa López. Du 20 Mars 1964 au 13 Avril, le Che est à la tête de la délégation cubaine pendant la conférence de l’ONU pour le Commerce et le Développement à Genève, en Suisse. Du 15 au 17 Avril, il est en visite en France, Algérie et Tchécoslovaquie. Il visite l’URSS du 5 au 19 Novembre et participe au 47ème Anniversaire de la Révolution d’Octobre. Il préside à nouveau la délégation cubaine lors de l’Assemblée Générale de l‘ONU à New York du 9 au 17 Décembre. Puis il se rend en Algérie.

En Janvier 1965, Ernesto Che Guevara est en République de Chine, puis au Mali, Congo (Brazzaville), Guinée, Ghana, Dahomey, Tanzanie, Egypte, Algérie et revient à La Havane le 14 Mars. Sa dernière intervention publique à Cuba a lieu le 15 Mars quand il fait un compte rendu de ses voyages à l'étranger devant ses collaborateurs de Ministère de l‘Industrie. Afin de poursuivre plus en avant ses idéaux libertaires, il sollicite de la Direction de la Révolution Cubaine son détachement des responsabilités qui le lient à Cuba, pour reprendre la lutte armée en solidarité avec les peuples du monde.

Le 1er Avril 1965 il écrit des lettres d’adieux à ses parents, ses enfants et Fidel Castro, et s’en va pour le Congo. C’est dans ce pays qu’il apprendra la mort de sa mère. Un an plus tard, le Jeudi 3 Novembre 1966, Ernesto Che Guevara arrive à La Paz, en passant par Madrid et Sao Paulo. Il entre clandestinement en Bolivie sous le nom de Adolfo Mena González, fonctionnaire péruvien de l’Organisation des Etats Américains et possède au cas où, un passeport uruguayen au nom de Ramón Benítez Fernández.

Le 7 Novembre il se trouve dans une hacienda de Ñancahuasú où, avec un petit groupe de combattants boliviens, cubains et autres nationalités, il fonde l’Armée de Libération Nationale de la Bolivie (Ejército de Liberación Nacional de Bolivia). Pendant son séjour en Colombie, il est connu en tant que "Comandante Ramón", et également "Fernando el sacamuelas". Mais 11 mois plus tard, après avoir été fait prisonnier et sérieusement blessé, Ernesto Che Guevara est exécuté, le Dimanche 8 Octobre 1967 à 13h10, par des soldats boliviens dirigés par des agents de la CIA, dans la petite école du village de La Higuera, province de Chuquisaca.

Le 18 Octobre 1967, sur la Place de la Révolution, Fidel Castro informe le demi-million de cubains présents de la mort du Commandant Ernesto Che Guevara : «Tu as disparu physiquement, mais ton image et tes idéaux restent et resteront présents en nous, parce que ceux-là ils ne pourront jamais les tuer avec des balles».