REOTIER

 

La fontaine pétrifiante

 

Juillet 2014

 

Année 1959, avec le patronage.

 

55 ans plus tard avec ma fille et ma petite-fille...

Le lieu a bien changé depuis 1959, il est protégé par une barrière (je ne peux donc pas prendre une photo à l'identique.

 

Mais revenons à notre début de promenade. Tout d’abord passage devant la Guinguette et photo obligatoire. Souvenirs souvenirs…

 

Mercredi 16 juillet 2014

 

 

Le site est sur la commune de Réotier, près du pont de chemin de fer qui traverse la Durance. Depuis le parking, Il faut suivre un chemin sur environ 300 mètres pour atteindre la fontaine.

 

La source se situe sur la « grande faille de la Durance ». Lors du périple tortueux qu’elle emprunte, l'eau chaude se charge de sels minéraux et au contact de l'air produit du carbonate de calcium qui, trop lourd, se dépose en couches successives pour former les draperies de concrétions.

L’eau vive qui provient d’une source, située un peu plus haut parvient jusqu’au bec versant qui apparait comme un dragon crachant de l’eau.

Photo prise sur internet
Photo prise sur internet

Le monstre perdit son bec deux fois, en 1981 et en 2009, mais le temps et l'eau font que cette sculpture étonnante se reconstruit à chaque fois.

 

Je me souviens qu’à l’époque la sœur qui nous accompagnait nous avait fait déposer des objets dans le bassin et nous disant que nous les retrouverons quelques mois plus tard recouverts d’une fine pellicule blanchâtre leur donnant plus ou moins un aspect curieux. Bien sûr, impossible de me souvenir de ce que j’avais déposé, et j’ai encore plus de mal à penser qu’il s’est écoulé depuis, 55 ans.

Un escalier monte le long de la fontaine.

Nous voici sur le dos du monstre à la crinière d'herbes folles, d’où la source jaillit.

Une vue panoramique sur la vallée de la Durance et le Fort de Mont-Dauphin s’offre à nous.

Je me retourne une dernière fois, Emilie promet de revenir dans 55 ans en poussant Marine sur une chaise roulante…

Comte de Noël par Jean Combe, Pays Guillestrin.

" En 1697, Antoine de Réotier est colporteur car la culture de sa terre ne suffit pas à nourrir sa famille. L'hiver il part en Provence vendre sa pacotille. Cette année-là, sa femme avait déjà le ventre bien rond quand il partit. C'était pour Noël, lui avait-on dit. Le 20 décembre, il décida de rentrer et prit le coche pour Manosque. De là se rendit à Sisteron. Mais il fallait attendre deux jours le coche pour Gap, il choisit donc de faire le reste du chemin à pied.

Le temps était sec, froid et beau. Antoine, bon marcheur, fit étape à La Saulce, Chorges, puis Embrun. Le 24 au matin, passant l'arrête de Saint-Alban, il apercevait enfin les crêtes de Catinat. Il passait devant les vignes de Saint-Clément, quand la neige se mit à tomber. D'abord tranquillement, puis les flocons devinrent si drus, qu'Antoine ne vit bientôt plus rien à dix pas. La neige commençait à lui brûler le visage : "Es pas poussible, tan près dé l'oustaou !".

Ne sachant plus où aller, il se mit à genoux et dit à peu près ceci : "Notre Dame, il y a 1697 ans, quand votre fils est né, vous aussi vous eu froid, avant de trouver un âne et un boeuf pour vous réchauffer, alors ayez pitié de moi...". Mais la tourmente redoubla. Son esprit vacillait quand un coup de tonnerre le fit sursauter, et dans un éclair, il vit un énorme monstre aux dents blanches acérées "Siou dja en enfert, ès lou Grapelet à Belzebuth ? Maria, maïre de Diou, adjuda-mé". Perdu pour perdu, Antoine dans un ultime sursaut de courage tenta le tout pour le tout ! Il se leva, scruta l'obscurité, ramassa une branche morte, et entreprit d'affronter la bête immonde.

La clarté de la lune commençait à déchirer tout doucement les nuages, c'est là qu'il reconnut le monstre aux dents blanches : la Fontaine Pétrifiante !

"Mas fa paour, tu sas ! Tu es pourtant bien belle avec ton nez de pierre et tes dents de Cristal, ton grand bassin te sert de miroir par ce temps glacé." "

Histoire

Au mois d’août 1889, lors de la construction du chemin de fer, on a découvert près de la fontaine, 400 pièces romaines en argent et bronze, elles s'étalent depuis le règne de Tibère (14-37 avant Jésus Christ) à Magnence (350-363). On a également trouvé « une petite jambe de bronze… romaine », placée comme exvoto. Ces objets sont considérés comme des dons des voyageurs empruntant la voie romaine. Ils pensent qu’un sanctuaire se situait près de ce lieu et la coutume de jeter des pièces dans les sources a persisté. On a donc confirmation du passage ici de la voie Arles-Rome.

Là nous décidons de prendre les chemins de traverse pour arriver à Gap.

Nous passons par la montagne et nous retombons sur St Clément.

Je me bute, je remonte pour me retrouver ½ heure plus tard au même endroit. En fait il fallait monter par Embrun pour arriver au-dessus de Romette.

 

 

Dommage que le soleil n’était pas trop de la partie.