2ème partie du voyage :

 

 

Escapade dans le Salento,

 

 

 

 

 

Le joyau caché de la botte !

 

Au bout du bout du talon de la botte italienne, on va se laisser séduire par cette province qui a traversé les siècles….

 

 

Lundi 23 Septembre (48 km)

  

Romains ou Byzantins, pèlerins ou envahisseurs, navires de croisière ou cargos marchands… Depuis deux millénaires, l’on embarque ou l’on débarque à BRINDISI en provenance de la Grèce, des Balkans ou de l’Orient…

Et même d’Italie du Nord, puisque c’est la frangine qui atterrit aujourd’hui, à 7h15, il faut le faire tout de même, nous prendre au saut du lit !!!!

 

On trouve une super place de parking devant la Piazza Vittorio Emanuele II, pour visiter la vieille ville…. Gérard descend et oublie les clés à l’intérieur, le CC se ferme, impossible de rentrer. On fera appel à un plombier, qui essaie de forcer la fenêtre arrière au risque de la casser, puis décide d’aller chercher une perceuse pour percer la serrure de la porte… Entre-temps Gérard a appelé la MACIF, qui nous envoie des dépanneurs italiens qui nous ouvrent en démontant le hublot sur le toit…. Comme quoi facile pour un voleur !!!

Comble de malchance, on ne peut rester sur ce parking, car 2000 personnes anglaises arrivent avec les autocars, ils nous ont tolérés tant que l’on ne pouvait entrer, mais maintenant on doit partir… la poisse continue, les rues sont barrées, on nous fait passer dans le vieux centre avec toutes les difficultés qui s’ensuivent…. Juste le passage pour le CC qui frôle voitures et murs…

Au revoir BRINDISI, on n’aura rien vu !!!

Depuis 2013, la « Xylella fastidiosa » ravage le Salento. Une bactérie transmise par un insecte, la sputacchina, qui s’attade aux racines des oliviers. Elle empêche l’eau et la sève de circuler, ce qui tue l’arbre par assèchement. Déjà près de vingt millions d’arbres sont morts. Un agronome de 55 ans raconte : « il aurait fallu intervenir tout de suite et tailler les arbres malades, mais il faut un permis de la région pour cela et il n’est pas arrivé à temps. » En deux ans, la situation est devenue incontrôlable et ses 4000 oliviers ont été contaminés. Il se souvient, avec peine, du jour où il a dû acheter sa première bouteille d’huile d’olive : « Ça peut paraître insolite, mais c’est quelque chose que je n’aurais jamais pensé faire dans ma vie. C’est à ce moment là que j’ai réalisé que c’était vraiment fini. »

Nous déjeunerons au bord de la mer à TORRE SAN GENNARO.

 

La poisse continue, comme Yvette avait mal fermé le frigo et que nous roulions sur une route de campagne bien défoncée, la porte se dégonde, lui tombe sur la tête et les œufs font une omelette dans son dos…

Ce soir nous dormirons sur le parking de l’abbaye bénédictine de SANTA MARIA DI CERRATE, à l’ombre d’une pinède.

GPS : 40.4598 - 18.1160

 

 

Mardi 24 Septembre

 

 

La visite de l’abbaye bénédictine de SANTA MARIA DI CERRATE (p.204) est un chef-d’œuvre de l’art roman et un enchantement pour les yeux. Fondée par Bohémond de Hauteville (1054-1111), (un des fils de mon aïeul en généalogie, Tancrede de hauteville) cette abbaye est vite devenue un centre religieux important, mais aussi une masseria prospère, convoitée par les Turcs qui l’ont dévastée en 1711.

L’élégant portail de l'église est décoré de scènes du Nouveau Testament. A l’intérieur il subsiste une partie des fresques du XIIe siècle qui recouvraient entièrement les murs.

Sur la route de LECCE, ils replantent déjà des oliviers, ce seront les arrières-arrières petits enfants qui récolteront peut-être les olives….

Qu’il est délicieux de se perdre dans le somptueux dédale historique de LECCE, en laissant traîner son regard sur les trésors qui s’égrènent sans fin ! C’est une ville qui fascine, un bijou de l’art baroque. Au cœur du Salento, la capitale est l’une des plus belles villes d’Italie et mérite largement son surnom de Florence du baroque.

 

On débute notre visite par la Porta Napoli… et passage devant Santa della Provvidenza. Lecce se visite le nez en l’air. À tout moment, on voit apparaître des angelots, des animaux, des personnages qui nous sourient… sans compter les églises, les palais distingués et le charme des rues et des places…

Ce style architectural, connu comme le barrocco leccese, se caractérise par l'utilisation d'une pierre calcaire très malléable de la région, d’une finesse inouïe et d’une couleur exceptionnelle.

 

Mais la ville de Lecce est également très prisée des gourmets car elle regorge de spécialités gastronomiques, on va opter pour un café Leccese (un expresso additionné de quelques glaçons et de sirop d’amandes) accompagné d’un pasticciotto fondant (une fameuse pâtisserie fourrée à la crème… un régal.

 

L’église Sant’Angelo (1663), sa façade n’a jamais été achevée (on dit que les relations entre les pères Agostiniens et Zimbalo n’étaient pas des plus pacifiques).

 

Au n° 28 de la Via Umberto, on entrera pour admirer un des plus beaux palais de Lecce, le Palazzo Adorno, siège du Gouvernement provincial.

Puis on arrive devant la magnifique Basilica di Santa Croce, considérée comme le sommet du barocco leccese. Une profusion d’angelots, de saints, d’animaux, de fleurs et de végétaux dans lesquels se cachent des personnages grimaçants, est un spectacle dont on ne se lasse pas !

 

Le cœur de Lecce se confond avec la vaste Piazze sant’Oronzo, animée et sa colonne baroque portant la statue de saint Oronce, patron de la cité.

 

Pour une glace digne de ce nom, on ne ratera pas la Pasticceria Natale.

 

Au début du XXe siècle lors de l’édification de la Banca d’Italia, ont été mis au jour les restes d’un amphithéâtre (1er siècle), capable d’accueillir 25000 spectateurs, il donne la mesure de l’importance qu’avait la cité sous l’empereur Hadrien.

 

On reviendra au CC, en passant devant la Piazza del Duomo.

En fin de journée direction SAN CATALDO, au bord de l'Adriatique où nous stationnons sur la promenade.

GPS: N 40°23'03'' E 18°18'18''

 

 

Mercredi 25 Septembre (31 km)

 

 

Arrêt devant le port de SAN FOCA, pour boire un café, puis nous recherchons un coin à l’ombre pour déjeuner.

Et nous voilà sur le site de la grotta della Poesia à ROCA VECCHIA.

Encore une fois, l’accompagnatrice de l’handicapée ne paiera pas son entrée…. Pour Gérard, ce sera 2 euros.

Nous sommes un peu déçus, car on ne peut accéder à la grotte proprement dite, grillagée et fermée au public. Dommage car ce bassin naturel avec un tunnel vers la mer aurait, soi-disant, été classée parmi les 10 piscines naturelles les plus belles du monde par le National Geographic.

La couleur de l’eau n’en reste pas moins incroyable du côté mer. La visite du site se révélera tout de même agréable…

Arrêt pour la nuit dans une ferme agricole à MELENDUGNO. Quel plaisir de prendre une bonne douche chaude…

Eau, électricité 20 euros. GPS : 40.2794 – 18.3382.

 

 

Jeudi 26 Septembre (36 km)

 

 

TORRE DELL’ORSO

La route débouche sur cette grande baie ourlée d’une plage de sable et ponctuée à son extrémité sud par deux rochers jumeaux, les Due Sorelle (deux sœurs). Le panorama est spectaculaire, une eau crytalline au milieu d’un décor naturel de toute beauté.

Parking de jour (3 euros). GPS : 4O.2672 – 18.4371.

 

Balade rapide en longeant la côte à TORRE SANT’ANDREA, pour admirer les falaises calcaires et la jolie arche. En dessous de nous, pas une plage à proprement parlé mais on pourrait se baigner et plonger depuis les rochers dans une eau crystalline au milieu d’un décor naturel de toute beauté…

Passage sur un pont où se rejoigne les deux lacs Alimini (Grande et Picolo), dissimulés au cœur d’une luxuriante forêt de pins. Ils forment une zone humide appréciée des oiseaux migrateurs : hérons, cigognes, foulques, colverts, cormorans, mouettes…

Pour la nuit, nous trouvons une place à côté du port d’OTRANTO.

GPS : 40.1454 – 18.4956

 

Vendredi 27 Septembre (21 km)

 

 

L’inoubliable OTRANTO

À l’entrée du port l’Approdo. Opera all’Umanità Migrante (Œuvre pour l’umanité migrante), un émouvant bateau rouillé de 21 m de long, traversé de plaques de verre, attire l’attention, c’est l’épave du Kater I Rade. Le navire, avec 140 réfugiés fuyant l'Albanie en révolte, entre en collision le Vendredi saint de 1997 avec la corvette Sibilla de la marine italienne dans le canal d'Otrante, alors que ce dernier bloque sa tentative de débarquement sur les côtes italiennes. Dans le naufrage qui a suivi, il n’y a eu que 34 survivants. On estime qu'environ 25 personnes n'ont jamais été retrouvées.

C’est à pied que l’on parcourt le ravissant dédale des ruelles du centre historique, sans jamais savoir si l’on va déboucher sur un escalier, une impasse ou un mur. On y retrouve à la fois l’atmosphère d’un joli petit bourg médiéval entouré par les murs aragonais du XVe siècle, et l’ambiance de la station balnéaire d’aujourd’hui. Une cité entre deux mondes, et c’est là tout son charme !

Otranto è l’anagramma di « tornato ». Questo è un luogo dove si ritorna sempre, che ti porti addosso come une bellissima memoria.

Otranto est l’anagramme de « tornato » retour. C’est un endroit où vous revenez toujours, qui vous porte comme un beau souvenir.

Le centre historique qui domine les eaux turquoise de l’Adriatique, est enserré dans une enceinte imposante dont l’origine remonte à l’époque messapienne (8e siècle av. J.-C.).

Une double porte commande l’accès principal à la vieille ville : la Porta Terra, qui précède la Torre Alfonsina.

La splendide cattedrale di Santa Maria Annunziata (XIe siècle), a miraculeusement survécu au saccage turc. Sa façade romane est ornée d’une très belle rosace gothique. En entrant le regard est d’abord attiré par le plafond à caissons dorés (XVIIe siècle), mais c’est au sol que se trouve le chef-d’œuvre de la cathédrale : son exceptionnel pavement de mosaïque réalisé en 1163 par le moine Pantaleone. Six cent mille tesselles polychromes recouvrent l’intégralité du sol de la cathédrale et composent une extraordinaire bande dessinée : Ancien Testament, légende arthurienne, bestiaire médiéval, épopée d’Alexandre le Grand ou simples scènes de la vie paysanne. Au centre, l’arbre de vie symbolise le chemin spirituel de l’homme qui tend à s’élever vers le Salut. Saints, empereurs, paysans, chevaliers y côtoient Caïn et Abel, la reine de Saba ou le roi Salomon… Tout l’imaginaire médiéval s’étale à nos pieds.

Puis, on accède à la crypte (XIe siècle), avec ses 42 colonnes coiffées de chapiteaux hétéroclites.

Castello Aragonese

Cette imposante citadelle fut entièrement reconstruite en 1485 par les Aragonais, après l’attaque des Turcs. Le bâtiment, entouré d’un large fossé, comprend trois donjons cylindriques et deux bastions, côté port.

En descendant dans la fraîcheur des souterrains, on note les mots (Duce, La Vittoria è certa, Rivoluzione) gravés sur les murs : ce labyrinthe a longtemps servi de prison.

Pause gourmande pour découvrir les fameuses puccia des Pouilles, à la Pucceria Oasi della Pagnotta : Bon pains maison, remplis avec des légumes et des petits poulpes. Le patron, très sympa, offre son limoncello maison.

CAVA DI BAUXITE

Un gouffre creusé au milieu de nulle part. Des murs de terre rouge ravinée dévalant jusqu’à la surface d’un lac. Ce paysage insolite et magnifique à été façonné par les ans après l’abandon de la mine de bauxite d’Orte, en 1966.

Parking près du site. GPS 40.8.6 – 18.30.3

Nous rejoignons ensuite PORTO BADISCO, lové au fond d'une belle crique, nous stationnons là pour la nuit.

GPS : N 40°04'54'' E 18°28'55''

 

 

Samedi 28 Septembre (50 km)

 

 

Falaises plongeant dans la mer, petites criques et tours médiévales postées en vigie, collines tapissées de végétation méditerranéenne et ports de pêche… La côte sud-est du Salento compte parmi les plus belles des Pouilles.

Connue depuis l’Antiquité la station thermale de SANTA CESAREA TERME, accrochée au versant d’une colline tire profit de ses sources hydrothérapiques.

À l’extrémité sud de la baie, une coupole orientalisante offre une belle illustration du style mauresque en vogue à la fin du XIXe siècle, le fantasque Palazzo Sticcchi dont on peut admirer une partie de la façade à colonnes, le reste est en restauration.

 

Petit parking gratuit. GPS 40.2.0 – 18.27.4.

Court arrêt devant la Torre Miggiano, le temps que Gérard nous fasse de très belles photos…

PORTO MIGGIANO

L’homme n’a pas ménagé ses efforts, creusant la roche, levant une digue et modelant le paysage afin de créer un port.

Un passage aménagé dans les rochers conduit à la cette bouche béante à fleur d’eau, baptisée Grotte ZINZULUSA par les pêcheurs en raison des concrétions au plafond qui évoquent du linge en train de sécher, zinzuli en dialecte local.

Longue d’environ 150m, la grotte s’étire à travers une succession de galeries hérissées d’étranges formations minérales, jusqu’au petit lac Cocito où vivent des espèces rarissimes de crustacés, sans yeux ni pigmentation.

Parking près de la grotte. GPS 40.0.45 – 18.25.58

Nous ne ferons que passer devant CASTRO MARINA, un ancien village de pêcheurs. Il est 14 heures, et il fait bien trop chaud et humide pour visiter. Nous nous arrêterons un peu plus loin sur un parking en bordure de route, mais à l’ombre, pour la sieste de Gérard et la pause cigarette d’Yvette.

GPS : 39.9890 – 18.4130

Le petit bourg de TRICASE PORTE a conservé son âme de port de pêche.

 

Un CC français qui se gare comme les Italiens !!!

La piscine naturelle de MARINA SERRA

Nous terminerons cette belle journée par se poser à la pointe de la pointe du talon de la botte à SANTA MARIA DI LEUCA.

GPS 39.7918 – 18.3459 face au phare et à la ville.

 

 

Dimanche 29 Septembre (63 km)

 

Lever du soleil derrière le phare…

 « Finibus terrae », le bout de la terre…

Postée à l’extrémité du talon de la Botte ionienne, au point de rencontre entre l’Adriatique et la mer ionienne. SANTA MARIA DI LEUCA n’a pourtant rien d’un cul-de-sac.

 

Un qui a fier allure avec ses pantoufles, et l'autre qui s'agiter de bon matin !!!

Derrière la marina, une impressionnante cascade monumentale de 250 m (fonctionnement intermittent), construite à l’époque fasciste, dévale le promontoire qui domine la ville à 102 m d’altitude.

 

Surplombant la baie le grand phare blanc se dresse à côté de la basilique de Santa Maria de Finibus Terrae.

SPECCHIA

Classé parmi les plus beaux villages d’Italie, cet autre petit joyau médiéval perché sur un promontoire se parcourt à pied. La Piazza del Popolo, soigneusement rénovée, vit dans l’ombre d’un face-à-face figé entre pouvoir religieux et pouvoir civil. La Chiesa Matrice, flanquée d’un clocher, se tient en face de l’élégant Palazzo Risolo (15-18e siècle). En coulisse, dans les ruelles médiévales, s’égrènent les maisons avec cour intérieure et façade baroque.

Encore un français qui se gare n’importe où !!!

La côte Ionienne

Pour profiter de grandes étendues de sable bordées de dunes, il faut se rendre à la MARINA DI PESCOLUSE.
Viennent ensuite les stations de LIDO MARINI, TORRE MOZZA et TORRE SAN GIOVANNI, ici le sable fin cède la place aux rochers.

Nous nous posons là, pour la nuit. GPS : 39.8925 – 18.1059

 

Lundi 30 Septembre

 

Torre Suda

Un voyage à travers les Pouilles ne serai pas complet si on ne visite la perle de la mer Ionienne, GALLIPOLI un joyau sur une presqu’île entourée de murailles qui tombent à pic dans les eaux lumineuses de la mer ionienne. Les Grecs la considéraient comme un joyau, mais l’époque de sa splendeur est arrivée beaucoup plus tard. Pendant trois siècles, entre 1550 et 1850, partaient les bateaux chargés de l’huile qui éclairait les rues et les palais de toutes les grandes villes d’Europe du Nord, de Londres à Saint-Pétersbourg. La ville était cosmopolite, on y parlait toutes les langues, toutes les grandes puissances y avaient un consulat et l’argent coulait à flots. Aujourd’hui, cet âge d’or est révolu, mais elle en a reçu un bel héritage sur un site spectaculaire.

Le centre historique est relié à la terre ferme par un Ponte Cittavecchia. Gallipoli n’a pas toujours été une île. Elle l’est devenue en 1484, quand les Vénitiens ont décidé de couper l’isthme étroit qui la reliait à la terre ferme pour mieux la protéger. Le pont a été construit en 1603, mais avec un pont-levis au bout, par précaution !

A chaque détour l’on découvre un nouveau décor intéressant… Le Castello précédé de la grande tour du Rivellino qui était destinée à le protéger, la cathédrale di Sant’Agata, qui ne dévoile ses charmes qu’en façade, mais l’absence de parvis oblige à se tordre le cou pour la contempler.

Frantoio ipogeo

Le sous-sol de Gallipoli réserve également des surprises, par exemple la grotte creusée dans la roche au XVIIe siècle sous le Palazzo Granafei, qui constitue une visite incontournable pour comprendre ce qui a fait la fortune de la ville du XVI au XIXe siècle. Il faut imaginer cet espace où une dizaine d’hommes vivaient et travaillaient côte à côte avec ânes et chevaux, d’octobre à avril, sans jamais voir la lumière du jour, dans des conditions d’hygiène inexistantes et la puanteur des olives que l’on laissait macérer pour augmenter l’acidité de l’huile ; cela afin que celle-ci brûlât sans faire de fumée, pour ne pas noircir les murs des palais londoniens et les icônes des églises russes.

Et il est temps de se restaurer, ce sera à la Trattoria Scoglio delle Sirene. Le guide Michelin nous propose de goûter à la spécialité locale, la purpu a pignata, un plat de poulpe aux légumes est préparé dans un récipient traditionnel en terre cuite. Quelle déception, surtout lorsqu’on voit arriver la « soupe de poisson » de Gérard !

Le ventre bien rempli, c’est le retour au parking du port de pêche, (GPS : 40.03.17 – 17.58.55) en repassant par la Piazza Aldo Moro, ou l’on trouve la fontana Greca qui fut longtemps réputée comme étant la plus ancienne d’Italie, mais elle daterait en réalité de la Renaissance. Elle fut installée à cet emplacement en 1560. Ses bas-reliefs illustrent des épisodes mythologiques.

 

C’est également sur cette place que l’on se réunit le 2 juillet pour voir émerger de la mer la statue de la Madonna del Canneto, qui se trouve ici, dans une toute petite chapelle.

Escale un peu plus au nord avant RIVABELLA, pour la sieste de Gégé…

C’est ici que nous resterons pour la nuit, nous devrons avoir un magnifique coucher du soleil !

 

Mardi 1er octobre

 

 

NARDO se trouve souvent en dehors des itinéraires touristiques. Pourtant, c’est ici que se trouve l’une des plus jolies places du Salento, la Piazza Salandra. Célèbre au XVe siècle pour son université et son école de philosophie, Nardò l’intellectuelle est la cadette de Lecce. Arc, balcons, loggias, portails sculptés se succèdent, apportant une élégance discrète aux façades roses et jaunes de ses rues.

 

 

Après avoir garé Ulysse tout près du vieux centre et s’être assuré auprès d’un agent que l’on n’aurait pas de PV sur le pare-brise, on passe devant le Castello degli Acquaviva (XVe-XIXe siècle), siège de l’hôtel de ville, pour pénétrer au cœur de la ville, et arriver sur l’harmonieuse piazza Salandra où l’on s’arrête volontiers pour boire un cocktail.

La fontana del Toro (1930) s’adosse à l’église San Domenico. De l’autre côté, la ravissante petite église San Trifone (XVIIIe siècle), élevée en hommage au saint qui libéra la ville d’une invasion de chenilles.

Tout près, la Basilica Cattedrale di Santa Maria Assunta. A l’intérieur un crucifix en bois de cèdre (XIIIe siècle), dont la légende rapporte qu’un doigt, s’étant détaché, aurait saigné quand les Turcs tentèrent de le voler au XVe siècle.

Déjeuner sur le charmant port de pêche de SANTA CATERINA, placé sous la protection de la Torre dell’Alto (16e siècle).

SAN ISIDORO

Un beau croissant de sable avec, à son extrémité sud, une tour de guet.

 

Arrêt pour la nuit à dans l’aire de La Salina dei Monaci près de TORRE COLIMENA. GPS : 40.3013 - 17.7263

 

Mercredi 2 octobre (61 km)

 

Réserve naturelle Salina dei Monaci à TORRE COLIMENA.

C’est une lagune salée, séparée de la mer par une dune de sable, qui abrite une riche biodiversité, notamment d’oiseaux migrateurs comme les flamants roses. La saline doit son nom aux moines bénédictins qui la géraient jusqu'en 1404.

Ce joli village datant du néolithique parvint plusieurs fois, grâce à son enceinte murale bâtie par les Messapiens, à résister aux attaques de Tarente qui cherchait à en contrôler le territoire. Aujourd’hui MANDURIA mérite une étape pour la visite du Parco Archeologico della Mura messapiche (enceinte ancienne) et une dégustation de son « primitivo » un vin rouge fort plaisant de 14°.

Le parc a été créé pour protéger cette tripe enceinte murale, datée entre le 5e et le 2e siècle av. J.-C., qui atteint en périmètre de 5 km. Dans le parc se trouve aussi une source, nommée Fonte Pliniano, un puits souterrain du Ve siècle avant J.-C. déjà célébré par Pline l’Ancien.

Parking près du site archéologique, gratuit.

GPS : 40.24.23 – 17.38.32.

GROTTAGLIE

Son nom, qui dérive des grottes où vivaient les habitants de la région, renvoie aux céramiques qui ont fait sa renommée. Née au 4e siècle avant J.C., l’activité demeura artisanale pendant des siècles, focalisée essentiellement sur les jarres pour l’huile et le vin. Puis, elle s’intensifia à partir du XVIe siècle, pour atteindre un niveau de production à grande échelle ; le tiers de la population de la ville y travaillait. La décoration typique est caractérisée par les motifs du coquelet et des fleurs stylisées, ainsi que le « pomo » porte-bonheur souvent présent au coin des balcons.

Malheureusement le quartier des Céramiques dans lequel sont rassemblés plus de 60 ateliers traditionnels creusés dans le tuf, n’ouvrent que vers 17h, donc trop tard pour nous, mais les ruelles du village valent tout de même que l’on s’y attarde…

Parking : GPS 40.31.54 – 17.25.46

En fin de journée, nous retrouvons la belle-sœur d’Yvette au cirque Orfei à SAN GIORGIO IONICO, près de Tarente.

 

Jeudi 3 octobre

 

Journée cirque

 

Vendredi 4 octobre (62 km)

 

Un cœur historique de TARENTE est bâti sur une île posée entre deux mers, une colonie de Sparte, fondée au 8e siècle avant J.-C. On y accède par le Ponte Girevole, inauguré en 1887. On fera 3 fois le tour de la vielle ville avant d’en ressortir afin de trouver un emplacement pour se garer…

Le Castello Aragonese, siège du commandement de la marine militaire depuis 1883 surveille la pointe orientale de la vieille ville. Le château fut utilisé comme prison, pendant deux ans, le générale Dumas (1762-1806), père d’Alexandre, y séjourné. Son fils s’est notamment inspiré du récit de ce cruel emprisonnement pour écrire le Comte de Monte-Cristo.

Il est bientôt 14 heures, lorsque nous arrivons pour déjeuner dans la vieille ville qui se présente comme un entrelacs de venelles, ou tout semble triste, sale et délabré…

Ce sera sans regret que nous quitterons la ville pour nous rendre à MASSAFRA, sur le parking du Santuario Madonna della Scala, près d’une ravine, où nous passerons la nuit.

 

 

Samedi 5 octobre (17 km)

 

 

Être réveillés en pleine nuit par une bande de jeunes en train d’allumer une boite de 100 pétards, c’est fait…

Au petit matin, descendre à flanc de ravin, les 125 marches menant au Sanctuaire della Madonna della Scala (XVIIIe siècle) construit sur les fondations d’une ancienne crypte, c’est également fait…

A l’intérieur est conservée l’icône de la Madonna della Cerva (Madone de la Biche, XIIe et XIVe siècle) ainsi nommée car elle aurait été découverte au cours d’une partie de chasse grâce à une biche.

Le village rupestre, habité au Moyen Âge par 1500 personnes, est composé de plus d’une centaine de grottes creusées dans les parois de la ravine.

Le vieux monsieur à la grande barbe a habité ici avec sa mère et son oncle, aujourd’hui il se propose à la visite… malheureusement il n’a pas les clés de la crypte qui remonte au XI-XIIe siècle et qui serait le plus ancien témoignage du rôle sacré du lieu, dommage car on ne pourra pas voir les fresques du Xe et XIVe siècle.

Difficile de pénétrer dans le village avec un engin de 7m50… et pourtant Gérard l’a aussi fait… mais pour se retrouver coincé sur une petite place…. Après maintes manœuvres, et quelques petits coups de klaxon d’énervement… nous trouvons une place de parking aidés par les 2 gendarmes qui étaient dans la file d’attente…

Nous pouvons enfin visiter le beau village de MASSAFRA, qui a conservé l’empreinte de la surprenante civilisation rupestre qui se développa entre le VIIIe et le XVIe siècle.

Du Ponte Vecchio, la vue est époustouflante sur le ravin San Marco. Le château normand est dressé à l’extrémité de l’éperon rocheux sur lequel la ville fut bâtie en équilibre entre deux ravins à la végétation luxuriante.

En fin d’après-midi nous commençons le circuit des Ravins Tarentins (53 km au départ de MASSAFRA.

 

Arrêt sur un grand parking à MOTTOLA. GPS : 40.63.50 – 17.0286.

`

 

Dimanche 6 octobre

 

La petite cité de MOTTOLA juchée sur une colline culminant à 386 m est le point de départ d’un circuit d’étonnantes églises rupestres qui parsèment la campagne au milieu des champs d’oliviers.

San Gregorio, qui présente une belle structure architecturale.

Santuario Madonna del Carmine datant du XVIe siècle, probablement fondé par le clerc Francesco Pietro di Filippo qui, retournant à la grotte où il vivait, eut une vision de la Madone, qui lui ordonna de construire une chapelle en son honneur. Au XVIIIe siècle, la crypte était couverte par l’église, tandis que l’espace extérieur a été restructuré avec des terrasses et des escaliers.

La magnifique crypte San Nicola est considérée comme « la chapelle Sixtine des églises rupestres » pour la richesse de ses fresques (entre le XIe et XIVe siècle) mêlant traditions latines et byzantines, d’une étonnante vivacité.

Nous nous trompons de route, et entrons dans le vieux village de PALAGIANELLO. Yvette a dû descendre et bloquer les voitures afin que nous puissions passer par une rue en sens interdit, impossible de tourner à droite…

Nous déjeunerons à la Peucezia de CASTELLANETA. Très bon repas, très bon vin, avec des serveurs charmants qui nous ont même lavé notre raisin, offert un peu plus tôt par des vendangeurs…

Ici est né en 1895, la légende hollywoodienne, Rudolph Valentino… Nous avons cru apercevoir son sosie !!!!

Sa maison natale.

En 1895 naît à Castellaneta Rodolfo Pietro Filiberto Raffaello Guglielmi, alias Rudolph Valentino. À 17 ans, la future vedette franco-italienne décide de quitter son village pour Paris. Désirant percer dans le milieu de la danse, mais n’y parvenant pas dans la capitale française, il embarque en 1913 pour l’Amérique. En 1915, il est remarqué par les producteurs de Hollywood qui le persuadent d’entreprendre une carrière dans le cinéma, encore balbutiant. Après quelques apparitions, il trouve le succès en 1921 avec Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, où il danse un célèbre tango avec Alice Terry. C’est alors que son image se fixe : un physique méditerranéen, une virilité raffinée, les cheveux coiffés en arrière et brillants de gel. Au cours des cinq années qui suivent, il enchaîne les films : le Cheik, Arènes sanglantes, Monsieur Beaucaire, le fils du Cheik, mais aussi les voyages, les mariages… et les rumeurs sans fin. Il meurt à New York en 1926, à seulement 31 ans d’une péritonite. Malgré sa brève carrière, il a joué dans plus de 40 films. Signe de sa renommée, l’association des « Veuves de Rudolph Valentino » compta plusieurs milliers d’adhérentes…

Le ravin de Castellaneta est le plus grand de la région et fut habité à partir du 10e siècle. En haut de la gravina qui entoure le centre historique, composé de deux quartiers, Sacco et Muriello, le premier d’origine médiévale, le second baroque, se dresse la cattedrale di san Nicola, érigée au XIIIe siècle et reconstruite au XVIIe.

Nous arrivons devant LATERZA au moment d’un beau coucher de soleil. Nous passerons la nuit sur ce parking communal, avec une jolie vue sur la ville, et assisterons à un joli feu d'artifice.

GPS : 40.6224 – 16.8028

 

Lundi 7 octobre

 

La Gravine de LATERZA

Long de 12 km, il est l’un des canyons les plus importants d’Europe, véritable oasis pour les espèces végétales (orchidées sauvages) et animales (vautours, faucons, porc-épics à crête, blaireaux…) qui peuvent s’y épanouir librement compte tenu de l’accessibilité limitée du site.

Dernier moment de détente avant de quitter les Pouilles…

 

Les Pouilles, le retour…

 

Notre petite boucle dans le talon de la botte est terminée ! Il est donc temps de prendre la direction de Pompéi en passant par la côte Almafitaine, mais une dernière étape, et pas des moindres, nous attend encore dans les Pouilles (ou presque) MATERA.

 

Ce que l’on a aimé pendant notre voyage 👍

Les vieilles villes, à l’histoire millénaire avec leur dédale de ruelles remplies de fleurs et de cactus.

Les falaises de la côte, les grottes et le fait qu’elles aient été en partie habitées et façonnées par l’être humain.

Les eaux turquoise de la mer.

La gentillesse des habitants et des commerçants.

La nourriture : foccacia, pasticiotto, panzerotti, etc. Sans oublier les glaces !

 

Ce que l’on a moins aimé 👎

Le côté un peu « Disneyland » de certaines vieilles villes, surtout Alberobello.

Les routes défoncées et les abords très sales…

 

En route vers la Basilicate…

 

Nous laissons derrière nous les Pouilles, une partie de l’Italie qui nous laissera beaucoup de beaux souvenirs pour nous diriger cette fois vers une région voisine plutôt méconnue : la Basilicate. Celle-ci recèle cependant de fantastiques trésors et il nous était impossible de quitter cette partie du pays sans visiter MATERA.

Et bien sûr un spot magnifique sur les Sassi de MATERA, la Chiesa Rupestre della Madonna delle Vergini. Mais pour y accéder un chemin de terre plutôt dur-dur pour le CC… mais la difficulté en valait la peine, la vue d’ici sur MATERA est époustouflante. Je connaissais le lieu pour y être venue avec Charly en mars 2010 (aujourd’hui le chemin a un panneau interdit au camping-car, mais Yvette a fait copain-copine avec le propriétaire du terrain qui nous a dit que si les gendarmes venaient, ils n’avaient rien à dire car nous étions ses invités…).

Cette photo date de mars 2010, Charly ne s'était pas rendu compte qu'il y avait un vide au dessous du CC...

« Sur cette terre sombre, sans péché et sans rédemption, où le mal n’est pas un fait moral, mais une douleur terrestre, le Christ n’est jamais descendu ». En écrivant Le Christ s’est arrêté à Eboli, Carlo Levi a dressé en 1945 le portrait sans concession d’une région isolée et longtemps abandonnée à son propre sort. Ce n’est pas par hasard si c’est en Basilicate que, sous le fascisme, étaient envoyés en résidence forcée les adversaires du régime, tel Carlo Levi. On les appelait à juste titre les « confinati », ceux qui sont à la frontière du monde.

 

Masseria del Pantaleone (28 euros). Une grande ferme avec restaurant et aire camping-cars. Électricité, éclairage, eau, services, toilettes, wifi et la navette qui circule 4 fois par jour est incluse dans le prix. GPS 40.39.10 – 16.36.27

 

 

 

Mardi 8 octobre

 

MATERA, l’incontournable ville troglodyte

Quel destin extraordinaire ! Célèbre dans le monde entier pour ses habitations troglodytiques appelées Sassi, celle qui fut classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1993 et désignée capitale européenne de la culture en 2019 a définitivement tourné le dos à l’insalubrité et à la misère qui la caractérisaient dans les années 1950, et où s’entassaient des milliers de personnes. Avec ses cent soixante-dix églises creusées à flanc de falaise, Matera évoque immanquablement les premiers temps du christianisme.

Désormais en grande partie réhabilité, son labyrinthe de tuf, est source d’émerveillement et de dépaysement : construit dans la pierre claire au sommet d’un des plateaux des Murge, il s’élève en une succession harmonieuse de petites habitations imbriquées, creusées sur plusieurs étages dans la roche, créant un décor insolite et surplombant majestueusement un profond ravin au fond duquel s’écoule une rivière.

Un sasso est un ensemble d’habitations rupestres, habitées au VIIIe siècle par les moines byzantins (130 églises recensées), qui les transformèrent en de multiples lieux de prières. Puis, la population ne cessant d’augmenter, les plus démunis furent contraints d’investir ces grottes. Habitations très rudimentaires, sombres, dans lesquelles il était bien difficile de vivre. Toute la famille était regroupée dans quelques m², souvent même … avec un âne. 15000 personnes vivaient dans des conditions de salubrité catastrophiques, si bien que les politiques relogèrent cette population dans des logements sociaux, délaissant les deux sassi. Ensuite, de nombreux réalisateurs très connus y ont tournés de nombreuses scènes de cinéma : Pasolini ou encore Mel Gibson.

En résumé : MATERA fait partie des sites les plus fascinants qu’il nous a été donné de visiter… Bien que vu déjà 2 fois, toujours la même émotion… Une cité unique en son genre…

Ce soir nous dormons sur une aire de service à POTENZA.
GPS : 40.6426 – 15.8022

 

 

 

 

et on continue…

 

 

 

 

 

 

 

 

en passant par la côte Almafitaine...