
Route des savoir-faire
de Chartreuse
Depuis la nuit des temps le cœur de la Chartreuse bat au rythme des savoir-faire : en boisselier, gantier, liquoriste, viticulteur, fromager… Autant de métiers qui contribuaient et contribuent toujours à la renommée du massif de la Chartreuse. Une bonne idée de balade !
Ingénieux et adroits, les habitants de la Chartreuse ont toujours su tirer profit des ressources que leur offrait une nature généreuse… Animés par un dynamisme communicatif, ils nous ouvrent leurs portes pour partager leur passion et nous offrir la chaleur d’un accueil de professionnels.
Les maîtres mots de la Route des savoir-faire et des sites culturels de Chartreuses : curiosité, diversité et plaisir de la rencontre.
La Chartreuse a quelque chose de magique, déjà au XIe siècle, les Pères Chartreux sont tombés sous son charme au point de construire leur monastère au pied du Charmant Som, sur la commune de SAINT-PIERRE-DE-CHARTREUSE.

Mardi 13 mai 2025

À BELLECOMBE, magnifique hameau de montagne, où l’on découvre un panorama exceptionnel sur la chaîne de Belledonne. Un havre de paix pour les viticulteurs qui exploitent leurs vignes bénéficiant d’une AOP Vin de Savoie…

CHAPAREILLAN
À Nature en bulle, on fabrique des savons entièrement naturels et écologiques parfumés aux huiles essentielles, malheureusement la boutique est fermée aujourd’hui.

L'église Saint-Aupre de LA TERRASSE reconstruite au Moyen-Âge sur l’emplacement et avec les matériaux de l’église primitive qui aurait été construite au XIIe siècle. Une pierre déposée dans un angle, à l’extérieur de l’église, représente un fragment d’autel portant une inscription votive. A proximité, ont été trouvés de nombreux vestiges, qui laissent penser qu’il devait y avoir à cet endroit un lieu de culte ou un temple dédié à Mercure, dieu des commerçants.

Passage devant la bien nommée rue de la Voûte au charme pittoresque…

Sur les hauteurs du village on découvre l’atelier de verre d’Isabelle Baecheroot : également fermé… Pas de chance !

Le funiculaire de SAINT HILAIRE DU TOUVET, construit en 1924, aurait pu nous permettre une ascension pittoresque des pentes abruptes de Chartreuse en seulement 20 minutes pour atteindre le plateau des Petites Roches. Mais voilà au cours de l’hiver 2022, le funiculaire a subi de très gros dégâts en gare basse suite à des intempéries exceptionnelles ! La remise en état est actuellement en cours.

La dent de Crolles.

Jeudi 15 mai 2025

SAINT-MARTIN LE VINOUX
La Casamaures, villa néo-mauresque datant de 1856. C’est le plus ancien monument historique français en béton « or gris ». La réussite d’un Grenoblois Joseph Jullien dit Cochard, inspiré par l’Orientalisme. À 52 ans, il passa commande aux meilleurs artisans pour réaliser ce magnifique palais dans un parc agrémenté de bassins, de sculptures et de jardins en terrasses. Ruiné 23 ans plus tard pour cette « folie » construite dans les feuillages d’un parc ornemental, ce constructeur d’utopie dut la céder à ses créanciers.
Malheureusement nous trouvons encore une fois porte close. Ouverte à la visite tous les 1er samedis de chaque mois de 10 à 17h. Ce sera donc une prochaine idée de balade…

LE SAPPEY EN CHARTREUSE
Sur le plan du patrimoine, l'élément le plus ancien du village est son église paroissiale édifiée dès 1154. Elle fut remaniée cependant au XVIIe siècle puis au XIXe avec le soutien des moines de la Grande Chartreuse, prenant sa forme actuelle avec ses deux chapelles latérales et son clocher qui abrite une cloche du XVIIe, classée. Durant le XXe siècle, l'église est embellie et gagne encore en intérêt avec la réalisation en 1955 d'un monumental Christ émaillé polychrome haut de 2,40 m réalisé par l'artiste Georges Gimel, et la pose de vitraux dus au maître-verrier Christophe Berthier et conçus par l'artiste lorrain établi ensuite dans la région grenobloise, Arcabas.

Dans un autre registre, a été construit après la guerre de 1870 le fort de Saint-Eynard, bien au-dessus du petit bourg, à flanc de montagne, à 1338 m d’altitude, afin de sécuriser la route de la Grande Chartreuse et d'intégrer la protection frontalière alors que s'était constitué le royaume d'Italie. Le fort était doté de 25 pièces d'artillerie et pouvait abriter une garnison de 477 hommes.

Réhabilité dans les années 1990 par une association privée, constituée d’un groupe d’historiens et de techniciens passionnés, nous profitons de son restaurant d’altitude (excellent gratin dauphinois aux cèpes), et de ces points de vue sur le massif de Belledonne, la vallée du Grésivaudan et même Grenoble.

Le fort fut laissé dans un état de déliquescence avancé en 1991, comme en témoignent les photos exposées dans cette salle, aménagée aujourd’hui pour nous permettre de connaître l’état dans lequel le fort a été trouvé avec toutes ses pathologies :
- Végétation envahissante désolidarisant les maçonneries.
- Vandalisme et destruction gratuite ou vénale pour récupérer des matériaux, désolidarisation des structures (linteaux, poteaux, poutres).
- Fissures des enduits d’étanchéité… Un état de ruine.
Les élus envisageaient sa démolition.
Mais à partir de 1991, une Entreprise privée, l’Entretien immobilier SA, s’interessa à ce bel édifice dans ce site remarquable sous l’angle du mécénat (sans aucune aide financière publique) de
par son président Gérald Kluczynski, avec l’aide particulièrement efficace au plan administratif du maire de Corenc, Robert Magnin.

SAINT-PANCRASSE
Au pied de la Dent de Crolles, le village de Saint-Pancrasse s'étire entre paisibles pâturages et impressionnantes falaises et nous offre une vue imprenable sur la vallée du Grésivaudan et la chaîne de Belledonne.
Un petit arrêt devant l’école de parapente.

MONTFORT
Nous terminerons notre balade du jour par un arrêt au Café/Restaurant en gare haute du Funiculaire du Touvet, qui nous offre une vue imprenable à 180° sur la chaîne de Belledonne et la vallée du Grésivaudan.
L’exploitation du funiculaire s’est arrêtée le 29 décembre 2021, lorsqu’une crue torrentielle (conséquence de fortes précipitations et d’une fonte nivale brutale) du torrent de Montfort a envahi la gare basse toute neuve, l’enfouissant avec une des cabines sous des mètres de gravats et déchaussant la partie basse de la voie.
La réouverture du funiculaire est prévue pour 2027.


Samedi 24 mai 2025
Direction Col de Porte par MEYLAN.

Au cœur des grands paysages du Parc naturel régional de Chartreuse, le Musée départemental d’Art sacré contemporain établi dans l’église du hameau de SAINT-HUGUES DE CHARTREUSE abrite une collection de peintures monumentales de renommée internationale, œuvres du célèbre Arcabas.
L’histoire commence en 1952, quand Arcabas, alors jeune professeur à l’école des Beaux-Arts de Grenoble, rencontre le curé de Saint-Hugues. De cette amitié et de cette confiance réciproques va naître une histoire de création unique, une rencontre entre un lieu et un artiste en quête de beauté. Durant une trentaine d’années et en trois périodes majeurs, l’artiste porté par un enthousiasme ardent, va entièrement transformer la petite église du village en un ensemble cohérent de cent onze œuvres, libre de toute contrainte stylistique ou théologique. Le résultat est une vision du monde profondément humaniste qui parle à chacun, croyant ou profane…

En 1952, le jeune artiste vide entièrement l’église, lui rend sa nudité originelle pour ensuite l’habiller de blanc du sol au plafond. Il peint ensuite de route des arcs doubleaux. Ainsi colorés, tous les arceaux se détachent comme l’armature d’un vaisseau renversé.
A part deux scènes en forme de croissant de lune, l’idée de fresque ou de toute autre forme de peinture à même les murs doit malheureusement être abandonnée, en raison de l’humidité beaucoup trop importante.
La toile de jute, matériau imputrescible va ainsi couvrir pratiquement tous les murs. 144 m2 de toile sont peints avec des couleurs liées au jaune d’œuf et au miel et sont accrochés tout autour du vaisseau. Le rouge est la couleur dominante de l’ensemble.

Les toiles de jute du chœur évoquent la vie divine, 1953.
Le
Cène se découpe en quatre toiles autour des vitraux. Au centre, le Christ et saint Jean. On ne peut identifier les autres personnages.

Vitrail de la crucifixion
Trois croix se détachent sur un fond bleu. Sur la croix centrale sont posées deux échelles accompagnées de la couronne d’épines, des tenailles et du marteau. Au bas du vitrail nous pouvons lire le mot « naissance ».
Dans la perspective du vitrail, le Crâne d’Adam. Selon la légende juive, la tête d’Adam était enterrée à l’endroit précis où l’on crucifia le Christ. Sculpture en tilleul, doré à la feuille d’or et dents en porcelaine.

La pièce maîtresse de la nef. Toile majeure (3x3m) représentant le Christ en pleine résurrection. Les membres en mouvement occupent le plus d’espace, ce qui symbolise le retour à la vie.

Mémorial en face de l'église.
Il avait 23 ans. De la commune, il était le seul appelé pour l’Algérie qui n’est pas revenu. Il ne restait que quelques jours avant d’être libéré. Qui peut dire que la guerre n’est pas une
imbécillité ?

SAINT-PIERRE DE CHARTREUSE sous le Grand Som.

Déjeuner chez Lych, place de la Mairie, bon mais un peu cher pour ces 2 assiettes, 25 cl de vin et un expresso : 52,30 euros.
Nous ferons l’impasse sur le dessert qui est à 10 euros/personne, nous irons chez un artisan glacier un peu plus bas « Éclat des cimes ». Malheureusement, la guigne continue… comme tous les artisans que nous voulions visiter sur notre parcours du savoir-faire en Chartreuse, celui-ci est encore fermé. Bon on se contentera de prendre un petit pot au distributeur automatique.

La commune tient aussi sa célébrité de l'établissement au XIe siècle d'un monastère de l'ordre des Chartreux dont le rayonnement s'avéra international. Chassés pendant la Révolution, les religieux reprennent possession des lieux en 1816. Les bâtiments conventuels sont une nouvelle fois désertés lors de la séparation des Églises et de l'État mais le monastère est réaménagé et agrandi puis de nouveau occupé par les moines à compter de 1940.

Si le vaste monastère des Chartreux (avec des bâtiments datant pour certains du XVe et XVIIe siècle, classés dès 1912) ne se visite pas, un musée en contrebas, appelé Correrie, a été ouvert dans une ancienne dépendance datant du XVIIe. Il évoque les grands principes spirituels qui guident les moines de l'ordre et présente via des documents, des objets de leur vie courante, des gravures et des projections audio-visuelles le quotidien des religieux.

Voilà Bruno, père des chartreux… pèlerin de l’absolu.
Après une route de 400 kilomètres Bruno et ses six compagnons gagnent les Alpes attirés par la réputation du jeune
évêque de Grenoble, Hugues de Châteauneuf qui soutien héroïquement l’esprit des réformes de Grégoire VII Or, à cette époque, Hugues a vu en songe « Dieu se construire dans le désert une
demeure pour sa gloire », sept étoiles lui en montrant le chemin », dans le vallon de Chartreuse.
Sept ! C’est leur nombre ! La rencontre est décisive. Un matin de juin 1084, la petite troupe quitte Grenoble pour le Col de Porte, franchit la cluse et pénètre dans un profond
renfoncement de la montagne appelé « Chartrousse » (champ troussé). La rocaille austère, les hautes forêts et la barrière de la neige créent une clôture naturelle. Brunon le sait, c’est
ici…

Col du Cucheron

SAINT-CHRISTOPHE-SUR-GUIERS

SAINT-LAURENT-DU-PONT
La chapelle Notre-Dame du château est étroitement liée à l'histoire des Pères Chartreux. Achetée par l'ordre dans la première moitié du XVIIe siècle, elle est entièrement reconstruite au XIXe sur l'emplacement du donjon et du vieux château.
Arrêt à la chocolaterie Sandrine Chappaz (le premier artisan ouvert…)

Mémorial du 5-7
Le 5-7 avait très vite attiré la jeunesse « branchée ». De 21h à 2h du matin, on venait danser le rock et le jerk, s’amuser et profiter du week-end. On se déplaçait de Chambéry, Voiron et Grenoble, parfois en bus spécialement affrétés.
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1970, l’incendie du 5-7 causa la perte de 145 personnes, âgées pour la grande majorité de quinze à vingt-cinq ans.
Près de deux-cents personnes étaient venues ce soir-là assister à un concert des Storms, groupe de rock parisien réputé, lorsqu’à 1h35 l’incendie se déclara au-dessus du bar. Favorisé par le système de chauffage et les décors très inflammables, le feu envahit très rapidement les lieux, ne laissant aucune chance aux victimes prises au piège d’un bâtiment cadenassé.
Dans la crainte de resquilleurs, les issues de secours avaient été fermées, laissant le tourniquet de sortie comme unique et absurde échappatoire. Dix minutes suffirent pour que les lieux soient dévastés. Dix minutes qui ne permirent aux pompiers que de constater l’ampleur des faits à leur arrivée.

Les tourniquets métalliques ayant empêché la bonne évacuation des lieux ont été conservés à côté du Mémorial dédié aux victimes de ce drame.