Jeudi 29 JUILLET 2021

 

Spectaculaires et audacieuses, les routes du Vercors furent construites au XIXème siècle afin d’ouvrir le massif sur le reste du monde. Ces tracés vertigineux et les panoramas exceptionnels qu’elles offrent, en ont fait leur célébrité.
Une construction hautement périlleuse ! Des dizaines d’années de difficultés extrêmes ont été nécessaires : tracés impressionnants taillés au flanc des falaises, encorbellements surplombant le vide, tunnels perçant la roche, parcours encaissés au fond des gorges.

 

C'est parti pour une journée haute en sensations !!!!

Au sortir de Grenoble, on prend la direction de VOREPPE, direction SAINT-GERVAIS pour arriver sur la Route des ÉCOUGES (D36) et le Col de Roméyère.

Nous commençons sans doute par la plus terrible de toutes ! La route suit le canyon et l'œil cherche en vain le passage qui va le guider 800 m plus haut.

La route est étroite, affronte la muraille, la forêt et un tunnel… Ah, le tunnel des Écouges! 500 m de long, moins de trois mètres de large, et bien qu’en ligne droite, son manque d’éclairage en fait un passage périlleux.

En son lieu le plus resserré, la route nous offre un point de vue unique, verticalité, falaises, l’eau de la Drevenne et un passage aérien d’autant plus violent qu’il est court et étroit avec ses garde-fous qui semble si dérisoires.

Col de Roméyère

A MORAS nous prenons la petite route de GLÉNAT, direction LES AILES, et la route forestière de PRELETANG.

Nous traversons PRESLESdirection MALLEVAL EN VERCORS, la plus petite commune du Sud-Grésivaudan. Perchée à 940 mètres d’altitude, elle compte aujourd’hui environ 55 habitants. La commune est attrayante de par son cadre somptueux...

... et ses impressionnantes Gorges du NAN (RD22) qui rejoignent la vallée.

COGNIN LES GORGES, village typique du Dauphiné avec ses maisons de pierre, ses séchoirs à noix (dont un classé aux monuments historiques).

Nous déjeunerons à SAINT-JEAN-EN-ROYANS, au coeur de la zone d'Appellation Contrôlée Noix de Grenoble, le Royans bénéficie d'un climat idéal pour cette culture sur les contreforts du Vercors.

« Une noix ! Qu’y a-t-il à l’intérieur d’une noix ? » demande le poète.

Le gourmet dit : « une amande succulente ».

« L’embryon d’un arbre magnifique » répond le forestier.

En raison de son grand intérêt paysager, le cirque de Combe Laval est protégé (site classé en 1991 et réitéré en 2010), il raconte l’histoire de ces hommes talentueux qui, en 1898, ont construit cette route spectaculaire, un véritable travail de funambules !

A l'origine, elle devait faciliter l'acheminement du bois, notamment issu de la superbe forêt de Lente, vers le Royans, c'est aujourd'hui un parcours touristique exceptionnel ! En effet, de par sa situation au cœur d'un cirque majestueux aux paysages à couper le souffle, la route de Combe-Laval reliant St-Jean-en-Royans au Col de la Machine et surplombant la cluse du Cholet, est une étape incontournable de la région !

 L'entrée dans le site, en venant de Saint-Jean, permet d'admirer le « passage de l'éléphant »: à cet endroit, tunnel et roche s'associent pour dessiner la trompe, la tête, les yeux et la bouche du pachyderme. Ensuite, plusieurs petits élargissements permettent de s'arrêter (ou de se croiser) pour profiter des points de vue.

Taillée à flanc de falaise au-dessus d’aplombs de 600 m, la route se faufile, sur 3 km, et ses différents passages successifs dans les tunnels et à l'air libre, ponctuée de belvédère vertigineux sur le paysage Royannais, ne laissent aucune place à la monotonie. Âmes sensibles s’abstenir !

Au fond de la vallée, se situent des petits hameaux, le Monastère orthodoxe fondé en 1979, la cascade du Frochet.

Point de vue magnifique au belvédère au Col de la Machine (1015 m d'altitude), qui tire son nom d’une machine à vapeur installé au XIXe siècle à cet endroit pour aider au transport des grumes de bois dans la descente (il ne subsiste aucun vestige de cette installation).

LA-CHAPELLE-EN-VERCORS

Sur ce lieu de Résistance, se visite la cour des Fusillés, site de mémoire des événement du 25 juillet 1944, au cours desquels furent fusillés seize jeunes gens par les soldats allemands.

À partir du 21 juillet 1944, les soldats allemands lancent de violentes offensives contre les maquisards et les habitant du Vercors. A la Chapelle-en-Vercors, les soldats recherchent armes et « terroristes » ; il exigent la collaboration du maire Elie Revol et du curé Pitavy qui refusent Rassemblée dans la soirée, la population est alors divisée en deux groupes : l’un rassemblant les jeunes hommes, l’autre les hommes plus âgés, les femmes et les enfants, qui sont enfermés dans l’école avec le maire et le curé.

Dans la nuit du 25 juillet, les soldats allemands détruisent et incendient une centaine de maisons et fusillent 16 jeune homme dans la cour de la ferme Albert qu’ils incendient
Pour évoquer cette tragédie, une stèle en verre a été installée dans la cour de l’ancienne ferme et un espace scénographique créé afin de retracer les événements, une invitation à se souvenir et se recueillir.

La célèbre route des Grands Goulets (RD518) suit la vallée de la Vernaison. Partant des BARRAQUES-EN-VERCORS, elle se poursuit à travers des tunnels creusés dans les falaises abruptes et descend en lacets, puis franchit les Petits Goulets et débouche enfin à SAINTE-EULALIE-EN-ROYANS. Un défilé qui doit son caractère aux longues lames rocheuses tranchantes qui plongent presque verticalement dans la rivière.

Les Grands Goulets ont longtemps constitué la curiosité naturelle la plus sensationnelle du Vercors.

Les travaux débutent en 1843 et sont réalisés dans des conditions périlleuses, les ouvriers travaillent en permanence au bord du vide. Afin de creuser la paroi, un ouvrier suspendu à une corde, s'approche de la roche, dépose de la dynamite dans une aspérité et prend de l'élan en donnant un coup de pied sur la paroi afin de s'éloigner de l'explosion. Il recommence l'opération jusqu'à ce que plusieurs ouvriers puissent venir travailler dans la brèche. La route ouvre en 1851 et la jonction entre Les Barraques et La Chapelle-en-Vercors est réalisée en 1854. En 1939, la route est classée site naturel national.

Malheureusement, pour des raisons de sécurité, la fameuse route, construite au 19e siècle, qui s’accroche à flanc de paroi dans cet impressionnant défilé, a été fermée à toutes circulations, même piétonne (mais il est intéressant de voir le début de l’ancienne route). Elle fait place depuis 2008 à un tunnel de 1700 m, qui mène aux Petits Goulets.

Passage à PONT-EN-ROYANS, village très pittoresque où les maisons agrippées aux rochers semblent suspendues au-dessus de la Bourne. On ne s’arrêtera pas, pour la bonne raison que nous y sommes venus à plusieurs reprises (Je vous mets quand même, une photo d’archive).

On regagne le plateau du Vercors, par les gorges de la BOURNE (RD531), autre route du vertige, longue de 20 km, elle longe la Bourne et la profonde entaille que cette dernière a laissée dans le calcaire au fil des millénaires. Des passages se révèlent particulièrement impressionnants, en raison de l'étroitesse des gorges, mais surtout de la hauteur des falaises qui les surplombent.

Le plateau de LANS-EN-VERCORS

La magie des Automates

Les Gorges du FURON (RD531) qui ont été façonnées par le torrent qui coule aujourd'hui au fond des gorges.

Cette route fut la première voie d’accès carrossable du Vercors. Dès le début du XIXe siècle, les préfectures drômoises et iséroises réfléchissent à «une grande voie Grenoble-Die» afin de réduire la distance de parcours entre ces deux villes en passant par la montagne. Le chemin muletier des gorges du Furon semble tout particulièrement se prêter à cela.

Une halte à SASSENAGE s'impose pour une dernière photo devant le château du XVIIème siècles (déjà fermé à 17 heures, l’heure où l’on passe).

Retour donc à CHAMP-SUR-DRAC, après une virée de 245 km.