1993

               

 

DANNEMOIS

 

 

         

           Sur les traces de Cloclo

 

 

Claude Antoine Marie François, surnommé Cloclo est né le 1 février 1939 près du lac Timsah, à Ismaïlia en Égypte, décédé le 11 mars 1978 à l'âge de 39 ans à Paris.

Teddy sur la tombe de Claude François à Dannemois en 1993
Teddy sur la tombe de Claude François à Dannemois en 1993

Il était de tradition chez les François d'appeler les garçons par un prénom commençant par un A, mais Chouffa, sa mère, avec son caractère trempé d'italienne, a su imposer le prénom de «Claude». Antoine fut donc attribué en deuxième prénom et Marie, étant le prénom de la Vierge, en troisième pour protéger l'enfant.

Son père, Aimé FRANÇOIS né à Ismaïlia le 2 mars 1908 décédé le 19 mars 1961, d'origine lyonnaise, il est contrôleur du trafic sur le canal de Suez lors de sa naissance.

On ne peut pas parler de Claude et comprendre qui il était réellement sans mentionner la plus grande blessure de sa vie : La disparition de son père, mort sans jamais plus lui avoir adressé la parole, tout simplement parce qu'il ne lui a jamais pardonné d'avoir abandonné ses études alors qu'il était plutôt bon élève. Pour son père, se tourner vers une carrière de saltimbanque, c'était tout simplement inadmissible.

Sa mère, Lucia MAZZEÏ, née à Ismaïlia le 20 février 1910, décédée le 22 décembre 1992, alias Chouffa, originaire de Calabre en Italie.

Jusqu'à sa disparition Lucia aura pu compter sur l'amour indéfectible et inconditionnel du public de Claude, en le rendant " immortel " les fans auront été d'un grand soutien moral pour elle, anéantie par ce drame effroyable qu'est la perte d'un enfant ...

Chouffa (diminutif d’Archouffe) :
C'est le surnom que Claude donnera à sa mère depuis le jour où il découvrira sur le marché de Monaco les gros artichauts bretons (en arabe, artichaut se dit « Archouffe »), amusé par ces grosses fleurs joufflues, il taquinera sa mère en lui disant qu’elle leur ressemble.

Avec ses parents il mène, aux côtés de sa sœur Josette, une enfance des plus heureuses.

Ils vivent tous quatre dans une belle demeure, encadrée d'un grand jardin, en plein quartier résidentiel. La ville est joyeuse et animée et le soleil est présent partout, dans le ciel comme dans les cœurs.

Très jeune, Claude est fasciné par le rythme et apprend le tam-tam avec ses petits amis égyptiens. Il étudie le violon et le piano et entre chez les frères de Ploërmel, où il se révèle intelligent, volontaire, casse-cou et même féru de gymnastique. Il pratique, avec assiduité, la natation et s'exerce dans les eaux du majestueux canal.

 

En 1951, la famille s'installe à Port Taoufik, où son père a été muté.

Port Taoufik est situé de l'autre côté du canal de Suez, vers la mer Rouge.

Il y continue ses études et réussit son brevet élémentaire tout en se passionnant pour la course à pied. Premier d'un 1000 mètres, il est même décoré et félicité par le président Nasser.

Mais un événement va tout bouleverser de cette existence paisible...

 

Juillet 1956 : Nasser décide la nationalisation du canal de Suez et les Français doivent quitter l'Egypte, les François comme les autres, hélas !

Ils débarquent à Marseille et se retrouvent à Monte-Carlo, tous les quatre, dans un bien modeste appartement et pratiquement sans ressources. Le père de Claude, abattu par ce coup du sort, tombe malade.

Claude décide se lancer dans la musique pour laquelle il ressent une véritable passion. Il étudie alors la batterie avec acharnement et réussit à se faire engager pendant la saison d'été 1957 au Club de Radio-Monte-Carlo.

Il devient ensuite le chanteur-animateur de l'hôtel Provençal à Juan-les-Pins ou Louis Frosio, chef d'orchestre du casino de la principauté, le remarque et l'engage pour la mirifique somme de 1000 frs par soirée !! (il s'agit de francs anciens, car nous sommes en 1959).

 

Il fait des progrès étonnants et en 1960 on le retrouve au Papagayo de St-Tropez.

C'est là qu'il apprend la bossa-nova à Brigitte Bardot et qu'il rencontre la belle et brune danseuse anglaise Janet Woolcottt, dont le charme et les yeux bleus lui chavirent le cœur.
Il l'épouse le 5 novembre 1960 à Monaco, et les deux tourtereaux décident, après maintes réflexions, de "monter" à Paris pour y tenter la grande aventure.

C'est donc en hiver 1960 et sur les conseils de BB et de Sacha Distel, qu'ils arrivent à Paris et s'installent dans une chambre d'hôtel, rue Troyon.

Tandis que sa femme excellente danseuse, trouve très rapidement un engagement dans la troupe d'Arthur Plashaert, Claude se lance à l'assaut des maisons de disques.

 

Mars 1961 : son père décède d'une maladie des poumons, se laissant mourir, persuadé que la France l'a abandonné.

 

Claude obtient enfin une audition chez Philips et, après plusieurs mois d'essais, il signe un contrat de 7 ans avec cette firme prestigieuse.

 

Janet le quitte pour Gilbert Bécaud qu'elle a rencontré à l'Olympia.

Mars 1962 : Son premier disque, qu'il enregistre sous le pseudonyme de "Kôkô", et qu'il reniera par la suite, propose quatre twists, comme "Nabout twist" ...

C'est un bide, comme on dit en termes de métier.

Claude ne se décourage pas et en juillet 1962, il se produit à nouveau au Papagayo de St-Tropez. Rien de tel que d'apprendre le métier sur le tas, on peut analyser la réaction du public.

 

En ce qui le concerne, c'est plutôt de la ferveur, côté dames...

Octobre 1962 : Revenu à Paris, il enregistre son deuxième disque -le premier en fait- puisqu'il paraît cette fois sous son vrai nom. Des quatre titres du 45 tours, émerge particulièrement "Belles, belles, belles" une excellente adaptation de "Girls girls girls", composée par Phil Everly des Everly Brothers, interprétée initialement par Eddie Hodges. Le titre plaît aux programmateurs d'Europe 1 (la radio qui fait la pluie et le beau temps auprès des jeunes) et les premiers passages suscitent de nombreux appels téléphoniques.

C'est un signe qui ne trompe pas !

Il est bientôt "Chouchou de la semaine" et en deux semaines 70000 exemplaires sont déjà vendus.
C'est la gloire, il devient une nouvelle idole.

"Moi, je pense encore à toi" - "Hey Potatoes"

 

Devenu un homme public, il se lance à fond dans ce métier qu'il aime et qui le passionne, il se lie à Paul Lederman, le plus jeune imprésario de France et commence sa première tournée en vedette américaine des "Chaussettes noires" dont le leader est un certaine Eddy Mitchell.

 

Son deuxième disque "Marche tout droit", se classe premier tant en France qu'en Italie.

 

Son troisième disque l'installe encore un peu plus au firmament des étoiles : "Si tu veux être heureux", puis "Pauvre petite fille riche" il a composé cette dernière en songeant à son premier amour de jeunesse !

 

Ses chansons sont sur toutes les lèvres ! Les émissions de radio et de télévision se succèdent.

En un an, il est devenu l'égal de Johnny Hallyday, ce qui n'est pas peu dire...

 

L'année 1963 le voit encore triompher avec "Si j'avais un marteau", adaptation très réussie du tube de Trini Lopez "If i had a hammer" et "J'y pense et puis j'oublie".

 

Claude demande à Michel Bourdais, dessinateur à Salut les copains, de réaliser son portrait. Il qualifiera de «merveilleux» ce dessin hyperréaliste qui est devenu par la suite, très célèbre.

Printemps 1964 : Emménagement de Claude dans son nouvel appartement du 46 boulevard Exelmans dans le 16è, qu'il habitera malheureusement seul puisque Janet la quitté. Un coup très dur pour Claude, que sa "maman chérie" viendra compenser en s'installant, elle aussi, boulevard Exelmans, dans un appartement situé juste en face du sien. 

Eté 1964 : Il parcourt la France, la Belgique, la Suisse et l'Italie entouré de Monty, du Petit Prince, des Gam's groupe formé de ses 4 choristes femmes !... et du groupe très populaire "Les Lionceaux".

Le succès amène l'argent et il peut réaliser son rêve : l'achat d'une belle propriété, "Le Moulin" situé à Dannemois, près de Milly-la-Forêt, en Ile-de-France, où peut se réunir à nouveau la famille. Chaque week-end, il rejoint sa chère Chouffa, Josette et Éric son beau-frère. Il n'y manque qu'Aimé, le père, qui n'avait pas vu d'un bon œil son fils embrasser le métier de saltimbanque et qu'il aurait tant voulu faire participer à sa réussite.

"La ferme du bonheur" concrétise cette grande joie...

24 septembre au 13 octobre 1964 : Premier Olympia

 

Il repart pour une longue tournée de soixante jours et ajoute un nouveau tube son palmarès : "Donna, Donna".

 

1965, ça continu..., Claude n'enregistre pas moins de 15 titres, dont "Les choses de la maison", "Quand un bateau passe", "Même si tu revenais" et "Le jouet extraordinaire".

Une ombre au tableau cependant, le 25 mai 1965, il se rend à Abbeville pour un gala, la salle est belle, mais la scène pas solide puisque au milieu de son récital quelques planches cèdent sous son poids et il se retrouve à l'hôpital avec côtes cassées !

Condamné au repos pour 1 mois, il revient à Paris. Bien que chouchouté par sa mère, l'inactivité lui pèse rapidement. Heureusement, il pourra "s'éclater" pendant 65 jours au cours d'une longue tournée d'été qu'il effectuera en co-vedette avec Sylvie Vartan et la jeune Michèle Torr.

1965 le voit encore faire ses débuts de comédien à la télévision, il tourne Cendrillon, avec pour partenaire la charmante Christine Delaroche, 1966, 1967, l'express "Claude François" est sur les rails...

Les étapes du succès se suivent à grande vitesse....

Il va, en effet, de plus en plus vite, notre Claude, tout en parachevant la qualité de ses prestations scéniques. Travailleur acharné, il impose à toute son équipe un rythme d'enfer, Cloclo ignore totalement ce qu'est le repos... Il travaille encore et toujours, répétant chaque détail avec une minutie extrême.

Son spectacle devient un véritable show, il engage 4 danseuses (deux noires, une mulâtresse et une blanche) : les "Clodettes", qui soulignent avec talent ses dons indiscutables pour la danse.

 Les musiciens sont excellents, la sono impeccable et les lumières particulièrement soignées.

Il est à noter pour l'anecdote que, si les splendides Clodettes sont très appréciées des garçons, l'écran qu'elles forment entre Claude et ses admiratrices quand il sort de scène ne l'est pas du tout ! Il y aura même parfois des bousculades vengeresses et quelques peu rugueuses de la part de fans particulièrement vindicatifs !

Il n'y pas de raison que cela cesse et le "tigre qu'il tient par la queue" il le met, pour sûr dans son moteur, participant de plusieurs années une publicité célèbre...

 

8 au 25 décembre 1966 : Second Olympia avec les Clodettes qui sera un triomphe.

 

13 mars 1967 : Le divorce de Claude François et Janet Woolcoot est prononcé.

Novembre 1967 : Il compose avec Jacques Revaux et écrit avec Gilles Thibaut le titre "comme d'habitude", suite à sa rupture avec la chanteuse France Gall, qui sera adapté en anglais par Paul Anka et repris notamment par Frank Sinatra, Elvis Presley et Sid Vicious (mais avec des modifications du texte) et devient aux USA un tube à l'américaine, sous le nom de "My way".

En revanche, "j'ai joué et puis j'ai perdu" s'avère être de la pure fiction, puisque courant 66, au cours d'un gala qu'il donne à Lyon, il rencontre la belle Isabelle Forêt (une blonde aux yeux bleus) qui acceptera, très vite, de vivre avec lui, pour lui tout seul. Une femme qui l'attendra au Moulin, une femme qui saura le comprendre et l'aimer. De nos jours, cela semble quelque peu rétro...

Il est comme ça, Cloclo, il est possessif, exclusif et jaloux. Il ne fait jamais rien à moitié.

Comme d'habitude
Comme d'habitude

1968 est une année capitale dans la vie de Claude. Tout d'abord et avant toute chose, sa compagne Isabelle lui offre le cadeau exceptionnel que seule une femme peut donner à l'homme qu'elle aime : un enfant ! Claude est aux anges. Le 8 juillet 1968, il a un fils ! Il se nommera Claude Junior.

Sa chanson "Parce que je t'aime mon enfant" est adaptée en anglais et reprise par Elvis Presley, sous le titre "My boy".

Raison supplémentaire pour travailler encore plus !

Après avoir fondé ses propres éditions musicales, "Isabelle Musique", il crée sa maison de disques, "Flèche". La chanteuse Belge Liliane Saint-Pierre est la première artiste qui chante sur le label Flèche.

Non pas qu'il soit en désaccord avec la société Philips, qui lui a vendu 12000000 de phonogrammes (une paille !), mais parce qu'il a envie de voler de ses propres ailes, voulant rester absolument seul maître de son destin.

Après un essai rue Pierre-Charron, il installe ses bureaux près de chez lui, au 5 rue Clément Marot.
Claude entend bien mener ses affaires de businessman très sérieusement et de son bureau directorial, tendu de rouge et aux meubles acajou, il surveille et dirige fermement ses collaborateurs.

Il se lance avec enthousiasme dans la production. Il monte une "écurie" de jeunes espoirs, parmi lesquels les Fléchettes, Patrick Topaloff et le talentueux Alain Chamfort.

 

Il n'oublie cependant pas d'enregistrer et ne grave au cours de cette année, pourtant bien remplie, pas moins de 25 titres, dont "Jacques a dit", "Avec la tête, avec le cœur", "Le Magicien", "Un monde de musique", "Rêveries" ainsi qu'une intéressante version des "Moulins de mon cœur", le thème fameux du film de Norman Jewison ” l'affaire Thomas Crown “, dont la musique est signé e Michel Legrand, compositeur français de grand talent.

1969 : Tout éclate, tout explose.  

Claude François est l'heureux papa d'un deuxième garçon, prénommé Marc, né le 15 novembre 1969

En novembre, il passe à l'Olympia où il joue à guichets fermés pendant vingt-deux jours.
Son spectacle est qualifié de prodigieux et les critiques parlent même de perfection.

 Il enchaîne en enregistrant coup sur coup deux trente centimètres, l'un consacré entièrement aux enfants "Diggy liggy lai" et "diggy liggy", et un autre pour ses fans habituels dans lequel, après avoir dit que "Le monde est grand et les gens sont beaux", il fait marche arrière avec "C'est de l'eau, c'est au vent".

Le PDG de ” Flèche ” n'arrête plus.

Il dirige personnellement le mixage de ces deux disques et les longues nuits passées en studio sans dormir ne lui permettent pas de souffler avant son départ en février pour le Canada où il doit donner une série de 12 concerts.

Il souffre du froid mais arrive cependant à être à la hauteur de sa réputation. C'est devant des assistances record qu'il se dépense sans compter et qu'il obtient des succès grandioses.
Walter Haffu, une Importante personnalité du show-business américain, lui propose un splendide engagement pour une série de shows télévisés.

Conquérir l'Amérique ? Son rêve !

Il demande cependant à réfléchir et promet de donner sa réponse dès le lendemain.
Elle sera négative et Walter Haffu en restera estomaqué !

Bien sûr, Claude était plus que tenté, mais rester loin de la France et loin de sa chère famille pendant 18 mois lui semble impossible…

 

1970 : Claude, comme nous l'avons vu, a puisé très loin dans ses réserves, mais, s'il se sent fatigué, il pense pouvoir continuer sans dommage. Pas le temps d'ailleurs de se reposer puisqu'il quitte le Canada le 28 février et prend la direction de Marseille, où il doit se produire le lendemain, 1er mars.
Une folie !

Après 8 chansons, il s'écroule sur scène et on le transporte de toute urgence à l'hôpital, où il reste en observation pendant 48 heures.
On lui prescrit un repos d'au moins 6 semaines.
Dès son arrivée à la clinique des Sablons, à Neuilly, il suit une cure de sommeil, seul remède efficace.

Au mois de mai, à nouveau fringant, il fait sa rentrée au Palais des Sports de Marseille. La France peut suivre son super-triomphe en direct sur les ondes de Radio-Luxembourg.

Mais 1970 n'est pas une bonne année. Le 17 mai, il prend la route à bord de sa nouvelle Lincoln bleue. Près d'Orange, un pneu éclate et il perd la maîtrise de la voiture. Projeté à travers le pare-brise, on le relève avec seulement (si l'on peut dire) une fracture du nez. Le mal réparé par un habile praticien, il reprend ses activités et, nouveau coup dur, en décembre, en arrivant au studio, il glisse sur le sol mouillé et vient heurter le rideau de fer… de son nez encore bien fragile ! Pas de nouvelle fracture, diagnostique-t-on, mais une déviation de la cloison nasale.
Massages et séances de rayons X devraient suffire.

Il passe le réveillon en famille et pense déjà à sa prochaine tournée au Canada, où on le réclame avec impatience.

 

1971 : Fin janvier, Claude s'embarque avec toute son équipe, direction Canada.

Tout se passe au mieux côté spectacle, l'accueil des cousins québécois étant particulièrement chaleureux.
Mais le froid est tel qu'il est bien content de rentrer en France. Au cours de cette tournée, Claude a constaté qu'il ne pouvait plus respirer normalement par le nez et qu'il termine son tour au bord de l'asphyxie.

Ça devrait s'arranger, pense-t-il, et il s'occupe du déménagement de sa maison de disques qui passe de la rue Clément-Marot au boulevard Exelmans, dans un pavillon où il installera, entre autres, un studio d'enregistrement et une salle de danse où les Clodettes et lui-même répéteront sans relâche les nouvelles chorégraphies.

Pendant l'été, il tourne avec, en première partie, les Fléchettes et l'imitateur Thierry Le Luron dont l'étoile ne cesse de monter

En 1972, après avoir enregistré ”Y'a le printemps qui chante“, il conçoit et produit avec son ami Michel Drucker une émission de variétés, «Avec le cœur», qui deviendra très rapidement la préférée des téléspectateurs.
Aznavour, Jean Lefèvre, Véronique Sanson, Stone et Charden ainsi que son jeune poulain, Alain Chamfort, y participent. Une émission de TV, c'est facile à regarder, mais à réaliser c'est une autre paire de manches !
Cloclo a dû affronter, non sans énervement (ses colères sont célèbres), tous les impondérables, dont une grève d'une semaine !

Il a fallu rattraper le retard en catastrophe.
Il sort de là ravi de la réussite mais les nerfs à fleur de peau. PDG, chanteur, producteur de disques, producteur à la télé, ce n'est pas assez pour notre Cloclo, qui semble atteint de boulimie. Il lance successivement deux magazines : Podium et Absolu, puis une agence de mannequins, Girls modèls.

Il se sépare d'avec la mère de ses enfants. Il rencontrera Sofia, une suédoise avec laquelle il restera quatre ans.

21 novembre au 28 décembre 1972 : Tournée sous un gigantesque chapiteau dans la périphérie de Paris.

 

1973 est l'année des gros ennuis. Il sort de l'émission télévisée ” Cadet Rousselle “, complètement épuisé.
On diagnostique un œdème qui lui bloque la respiration !

On l'opère une nouvelle fois du nez et les responsables souhaitent que ce soit la dernière.
A peine remis, Claude reçoit la visite des contrôleurs du fisc.
Après Hallyday et Polnareff, ” on ” s'intéresse à son cas !


Il est accusé de fraude fiscale et, le 2 avril, il est inculpé par un juge qui le laisse cependant en liberté.

Juin 1973 : sa propriété de Dannemois prend feu. On n'en connaîtra jamais la cause.

La série continue : le 2 juillet, au Palais des Sports de Marseille, il reçoit un coup de tête d'un voyou monté sur scène au milieu de ses admirateurs. L'arcade et la paupière gauches ouvertes, il reçoit dans la confusion qui s'ensuit un coup sur la pommette droite ! Pire encore, le succès exacerbe probablement les envieux.

En plein été, des cocktails Molotov dévastent les bureaux de sa société, boulevard Exelmans, et le 17 août, à Lézignan, après avoir essuyé des jets de cailloux et de tomates, c'est à un véritable attentat qu'il échappe. Un fou envoie dans sa direction une véritable bombe ! Il s'en tire sain et sauf, mais trois personnes sont blessées, dont une femme très grièvement !

 

Le 12 janvier 1974, au cours d'un fantastique concert au Forest National de Bruxelles, il annonce son intention de quitter définitivement la scène. Il ressent, en effet, plus que de la lassitude !

Printemps 1974 : il lance son magazine de charme, « Absolu ». 

Mais Cloclo sans les planches ne serait plus Cloclo. Le 15 juin 1974, il revient sur sa décision et fait sa rentrée à Valence.

24 juin 1974 : Histoire de lui refaire probablement le moral, le fisc le condamne à 8 mois de prison avec sursis, 25.000 frs d'amende et 5.000.000 frs de remboursement d'impôts en retard.

«Le téléphone pleure» (C’est son plus grand succès et le record des ventes, plus de 2 800 000 exemplaires vendus en quelques semaines, sans compter le nombre de disques vendus au Canada), «Le Mal-aimé», «Le Chanteur malheureux» viennent heureusement éclaircir ce ciel bien noir.

En décembre il se produit avec éclat au Palais des Expositions à la porte de Versailles, et le

15 décembre 1974 il donne un concert gratuit au profit des enfants handicapés

 

30 juin 1975 : Concert au profit de la recherche médicale.

Le 19 juillet 1975, des casseurs s'en prennent à sa sono.

Des admiratrices se trouvent mal, d'autres montent sur la scène pour l'embrasser parfois sauvagement, comme cette Genevoise qui lui arracha une lèvre à demi ; d'autres tentent même de se suicider !

En août, il est une victime collatérale d'un attentat de l'IRA dans son hôtel Hilton de Londres, lui perforant les deux tympans ! Il doit la vie à une passante qui prendra la déflagration de plein fouet. Il s'en remet heureusement très bien après une intervention qu'il supporte grâce à une condition physique maintenant revenue.  

Il reprend ses enregistrements et ses galas.

Septembre 1975 : Claude descend de son hélicoptère et en reprenant son envol, celui-ci s’écrase.

Décembre 1975 : Cloclo chante en duo avec le Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing

 

Février 1976 : Premières vraies vacances de Claude Jr, Marc et Cloclo en Finlande

Mais bientôt, le président-directeur général doit faire face à des difficultés de gestion.
Malgré des réussites spectaculaires, il se voit contraint de se séparer de 15 personnes sur les 120 qu'il emploie.

11 juillet 1976 : Diffusion de l’émission « la Bande à Cloclo »

Entre-temps, il a dû vendre le magazine Absolu.
Très contrarié, mais pas abattu, il donne en juin un gala formidable dans le cadre de la fête des Tuileries organisée par Yves Mourousi. Il se prend à envisager une carrière aux U.S.A., où son tube My way (Comme d'habitude) est en tête de tous les hit-parades, les plus grandes vedettes l'ayant enregistré.

15 octobre 1976 : sortie de « Eau Noire », parfum de Claude François

Novembre 1976 : Claude tourne la première fois dans un film « Drôle de zèbre ».

Malgré son travail acharné, Claude n'arrive pas à redresser la barre de ses affaires en 1977, Il confie la distribution des disques ” Flèche “ à Claude Carrère.

Cette année-là, il rencontre Kathleen

 

25 juin 1977 : il se fait tirer dessus alors qu'il est au volant de sa Mercedes, en chemin vers son moulin de Dannemois. Il échappe à la mort alors que la course poursuite avec ses agresseurs a duré pendant une dizaine de kilomètres. On ne relèvera pas moins de 11 impacts de balles dans la carrosserie !

 

Il découvre aussi que les droits qui lui ont été versés pour les adaptations de My Way, qui est devenu un succès mondial, n'ont pas été calculés correctement. Son dossier lui permet cependant d'obtenir gain de cause vers la fin de l'année.

16 janvier 1978 : Concert au Royal Albert Hall de Londres

24 février 1978 : Dernier concert de Claude, il est ce soir-là à Lyon

10 mars 1978 : Dernière télévision de Cloclo.

 

11 mars 1978 : il meurt à son domicile du 46, boulevard Exelmans à Paris, électrocuté dans sa salle de bains, alors qu’il redressait une applique électrique murale défectueuse située au-dessus de sa baignoire. Il devait, l'après-midi même (il était déjà en retard) participer à l'émission Rendez-vous de Michel Drucker. Un flash spécial à la radio et à la télévision annonce, à 16 heures, son décès. Le journal Libération, titre alors « Claude François a volté (en référence aux élections du lendemain).

C'est par dizaines de milliers que ses fans viennent lui rendre hommage à l'église d'Auteuil, le mercredi 15 mars 1978, tandis que les radios diffusent «Alexandrie-Alexandra», son dernier tube ; ce nouveau 45 tours arrive chez les disquaires le jour de ses obsèques.

 

Il est enterré au cimetière de Dannemois où sa tombe est l'objet de nombreuses visites. Il était propriétaire du moulin du village, aujourd'hui transformé en musée.

Après sa Disparition, Claude François, est toujours présent dans les bacs, sur les ondes ….et dans les cœurs…

<< Claude François, Cloclo, est entré, pour toujours, dans la légende >>

Le 11 mars 2000, une place Claude-François est inaugurée à Paris, boulevard Exelmans dans le 16 arrondissement, au pied de son ancien domicile parisien.           

 

En 2005, une rue d'Ismaïlia est également baptisée en son honneur.