La Nationale 7

 

La route des vacances

 

Lundi 28 juillet 2014

 

Paris/Lyon par la N7, c'est fait.

Aujourd'hui, je continue direction Aix-en-Provence. 

 

 

LYON

La ville souvent citée comme un cauchemar par les voyageurs des années cinquante qui descendaient au soleil est pourtant dotée d’un prestigieux passé. Lyon et ses trésors millénaires méritent un arrêt, serait-ce seulement pour aller admirer la cité de la terrasse de Fourvière.

A gauche, on distingue bien le dôme de l’opéra.

Les photos ne sont pas extraordinaires, le soleil refuse de pointer le bout de son nez… D'autre part, nous sommes dans la région lyonnaise, quoi de plus normal que la brume !

Vue générale du quartier de la Part-Dieu, avec sa tour communément appelée « crayon » par les Lyonnais.

La place Bellecour, ou papa était venu il y a fort longtemps, faire un concours de boules.

Et voilà la majestueuse basilique Notre Dame de Fourvière.

Sur la droite, un lieu de prière, la petite chapelle St Thomas.

Le pont Morand construit par l’architecte Jean Antoine Morand de Jouffrey (1727-1794)  qui est, en généalogie, un lointain lointain cousin. Son arrière-grand-père Morand Jean né à Vallouise en 1607 est mon sosa 1706.

 

On sort de l'ancienne capitale des Gaules par la route de Vienne, sur la D307.

Avec Paulette pour chauffeur, voici la deuxième partie de ma balade vers l'azur : la vallée du Rhône. Balayé par le capricieux mistral, le sillon rhodanien nous précipite au pays des cigales et du nougat.

 

 

 

SAINT-FONS

 

Un des grands personnages de ces lieux s’appelle Marius Berliet. Ce fabricant de moteurs s’installe en 1915 dans cette localité du sud de la région lyonnaise pur y fabriquer des camions, à la demande de l’armée. Et pour loger ses ouvriers, il y fait construire la cité Berliet. La célèbre marque vivra jusqu’en 1978, absorbée par Renault Véhicule industriels (RVI) devenu en 2002 Renault Trucks.

 

 

 

VENISSIEUX

 

Nous apercevons les Minguettes à gauche.

 

 

 

FEYZIN

 

A droite, les raffineries : c’est là qu’une série d’explosions tuera dix-huit personnes dont onze pompiers le 4 janvier 1966.

 

Ces banlieues sont sans charme, et on réalise que traverser les agglomérations sans autoroute devait être une vraie épreuve à l'époque.

 

 

 

SAINT-SYMPHORIEN-D’OZON

Plaque Michelin, à droite, sur le mur de la brasserie du Centre.

 

Ce sera notre 1ere pause-café. Après avoir visité les toilettes de la brasserie, je conseille à Paulette de changer de bar, nous nous retrouvons en face dans un petit bistro fréquenté surtout par des nord-africains, très propre, et nous sommes servies par un patron très avenant.

 

 

LES PINS

 

On sort du département du Rhône peu après le village des Pins. C'est désormais le département de l'Isère qui héberge le tracé de la RN7.

Un habitant dans son jardin, intrigué par le fait que je photographie ce mur, continue d’arroser mais à côté de ses plants.

 

 

 

VIENNE

Vienne, ancienne capitale des Allobroges à l'époque Gallo-romaine, possède encore de nombreux vestiges de cette époque, comme l'ancienne voie pavée de granit qui reliait Vienne à Milan et franchissait les Alpes, mise à jour lors de travaux dans le jardin municipal.

Autre monument à voir à Vienne, une Pyramide, témoignage de l'emplacement d'un ancien cirque romain dédié aux spectacles et aux courses de chars.

A droite, la pyramide a donné son nom au restaurant de Fernand  et Mado Point, l’une des plus célèbres table de France, trois étoiles dès la première « promotion » Michelin en 1933. Charles Trenet s’y arrêtait, comme le faisait toute la jetset pour y goûter le fameux bar en croûte. Aujourd’hui, Patrick Henriroux perpétue la légende. Mais comme il n’est pas encore midi, nous nous contenterons des paninis achetaient dans une boulangerie à l’entrée de la ville, que nous dégusterons un peu plus loin sur le parking d'un bar et sous une pluie battante.

Nous nous étions dits que pour faire plus "fun", nous aurions dû louer une 2 CV décapotable, et là on s'imaginait ouvrant nos deux parapluies (à petits pois, bien sûr...)

Pause-café au relais des 500 bornes. Un ancien motel où l’on peut garer sa voiture devant la chambre, on se serait cru en Amérique !!!

REVENTIN-VAUGRIS

AUBERIVES-SUR-VAREZE

LE PEAGE-DE-ROUSSILON

 

La descente d’Auberives-sur-Varèze est plutôt brutale et dangereuse, comme l’arrivée sur le Péage-de-Roussillon, où la N7 accuse une pente de 11%. En 1981, un camion fou tuera six personnes en venant s’écraser dans le centre-ville.

Le péage tenait son nom de la redevance que devaient payer toutes les marchandises de passage au seigneur de Roussillon, un privilège qui ne cessera que sous la Révolution.

La route s’écarte légèrement du Rhône et l’on y trouvait encore bon nombre de garages qui accueillaient les voitures en panne, fatiguées après la traversée des monts du lyonnais. Nous passons devant un garage Fiat style art-déco magnifiquement restauré.

 

 

 

SAINT-RAMBERT-D’ALBON

 

On approche maintenant du midi et les cultures d’arbres fruitiers se succèdent de chaque côté de la route.

Sur la gauche, au niveau du panneau d’entrée de la ville se trouve une borne limite Isère/Drôme.

 

 

 

LE CREUX-DE-LA-THINE

Petit détour pour passer par Andancette et admirer le magnifique et plus vieux pont suspendu sur le Rhône (1827). Attention à la traversée, deux voitures ne peuvent s'y croiser.

Puis nous longeons la D86 sur la rive droite du Rhône.

A Arras-sur-Rhône, nous bifurquons sur la D800 pour rejoindre Gervans.

 

 

GERVANS

TAIN-L’HERMITAGE

 

Au détour d'une courbe, nous voici à Tain-l'Hermitage, dont les origines remontent à l’époque romaine, entourée par les vignobles du Crozes-Hermitage. Pays de rouges forts et typés.

Nous quittons un moment la N7 pour suivre les quais et profiter d’une très belle vue sur le Rhône, le vieux pont suspendu et en face, la ville de Tournon.

On revient sur la N7 au niveau de la place du Taurobole. A gauche, le coteau de l’Hermitage et la chapelle.

Il faut prendre le temps de monter sur la colline jusqu’à la chapelle Saint Christophe (1864) pour avoir une vue imprenable sur la Vallée du Rhône.

Au retour, Paulette s’arrête dans une petite ruelle afin que je puisse prendre une photo des coteaux. Un vieil habitant de Tain, en vélo, s’arrête à notre hauteur et lui dit :

- qu’est-ce que tu fous là, tu attends qu’on te pousse

– Fous-moi le camp ! 

Tout d’abord, elle prend peur, puis elle s’aperçoit qu’il a surtout envie de parler.

- Viens au mois d’août, et tu mets le chapeau !

Nous aurions encore tapé la converse un peu plus longtemps, si une voiture nous aurez pas « pousser »… Dommage !

On passe devant la Maison du Chocolat de Valrhona et du très remarquable garage Minodier. Paulette stationne tant bien que mal sur le côté de la nationale, et l’on retrouve notre pépé en vélo, qui nous fait un grand « Wouah ».

 

 

PONT-DE-L’ISERE

 

Ici, Michel Chabran a fait du petit café au bord de la nationale 7 que ses grands-parents avec acquis en 1935,  une des meilleures tables de la région. Une nouveauté pour le chef étoilé, un « drive » de luxe, d’où la possibilité, en passant commande par téléphone de  prendre le repas à la cabane-épicerie, à moins que l’on préfère que le panier vienne jusqu’à la voiture sur le parking du restaurant. Mince alors, on passe encore à la mauvaise heure…

Pont-de-l'Isère qui tire son nom du fait du passage de la rivière « l’Isère ».  

 

C’est un bac qui assurait le passage du fleuve depuis le Moyen Age. Un premier pont de bois est construit à la fin du XVIIIe siècle, mais il sera emporté par une crue. Le suivant, toujours en bois est incendié pour arrêter les Autrichiens en 1814. Un nouvel ouvrage, en pierre, est bâti en 1827. Fragilisé par un dynamitage durant la 2ème guerre mondiale et la montée du niveau des eaux, il est aujourd’hui désaffecté, et remplacé par le pont actuel inauguré en 1978, près duquel se trouve un curieux monument, orné de deux sculptures façonnées par Deluol en 1951, sur lequel on peut lire : « Ici commence le Midi ».

Nous franchissons le 45ème parallèle. Désormais, nous sommes à mi-chemin entre le Pôle Nord et l’Equateur.

 

 

 

BOURG-LèS-VALENCE

 

Le paysage commence à changer, on voit enfin des platanes en nombre, et les odeurs prennent déjà un goût de vacances. En parlant d’odeurs ne sentez-vous pas celui du nougat, nous approchons de Montélimar.

 

 

 

VALENCE

 

On arrive ensuite dans l’agglomération valentinoise. Crées par les Romains sur une colline au bord du Rhône qui la préserve des inondations, l’histoire de Valence est une longue suite de passages et d’échanges : bateliers, pèlerins, marchands, mais aussi barbares, soldats ou brigands, toute la vallée du Rhône est venue par ici. Louis Mandrin, « capitaine des contrebandiers », y sera roué en 1755 et un jeune lieutenant d’artillerie, Napoléon Bonaparte, manquera de s’y marier en 1786…

La Nationale 7 traversait Valence par les grandes esplanades aménagées autour de la vieille ville, mais on ne pourra en réalité pas rester sur l’itinéraire historique, en raison de sens uniques et de parties piétonnes !

On tourne à gauche au niveau du Champ de Mars, devant la statue du général Championnet et encore à gauche au niveau du kiosque à musique si cher au dessinateur Peynet.

 

Rue Victor Hugo, nous n'avons dû passer devant le célèbre restaurant Pic, trois étoiles au Michelin, sans le voir.

Quelques mètres plus loin, heureuse initiative, la municipalité de Valence a restauré et mis en valeur une ancienne station-service ouverte en 1937, le Relais du Sud, dont la flèche se dresse toujours au bord de l’ancienne RN7, déviée partiellement dès 1963…

 

A cette vitesse, on est encore loin de la mer....

 

 

 

PORTES-LèS-VALENCE

 

On sort de la ville en passant devant un ancien garage DAF. Le propriétaire doit être un nostalgique de la Nationale 7 pour ne pas faire enlever le panneau publicitaire ou il manque deux lettres.

 

 

 

LA PAILLASSE

 

Le lieu-dit de La Paillasse semble voué à la démolition, les maisons sur le côté gauche sont complètement abandonnées et cette plaque Michelin va certainement disparaitre un jour…

 

 

FIANCEY

 

 

LIVRON-SUR-DRÔME

A la sortie de Livron, le pont construit à la fin du XVIIIe siècle a vu passer beaucoup de monde, à commencer par l’Empereur Napoléon 1er ! Partiellement démoli le 16 août 1944 par un groupe de résistants paralysant ainsi la 9ème armée allemande qui battait en retraite, il a été reconstruit à l’identique.

 

Beaucoup de circulation on ne peut s’arrêter, je prends donc une photo sur internet.

 

 

LORIOL-SUR-DRÔME

On continue tout droit, sur la D104 sans tenir compte de la déviation pour rentrer dans Loriol ou la N7 suivait le tracé des anciens remparts.

La municipalité a fait restaurer 2 magnifiques publicités d’époque sur le « canard sauvage ».

SAULCE-SUR-RHÔNE

LE LOGIS-NEUF

LA COUCOURDE

 

Belle plaque de cocher.

L’antiquaire Brocantik qui utilise comme logo une borne kilométrique géante !

De l’autre côté du Rhône, à moins de 2 km à vol d’oiseau, se trouve la centrale nucléaire de Cruas-Meysse.

 

 

 

DERBIERES

Un peu plus loin, du côté de Savasse, nous nous arrêtons au restaurant de « la Tête Noire » pour boire un sirop, le restaurant est fermé, mais le patron qui se trouve dans la cour veut bien ouvrir pour nous servir. Sympa !!!

 

 

L'HOMME-D'ARMES

MONTELIMAR, son nougat et ses bouchons. 

 

Au rond-point, nous suivons Montélimar-centre.

Il faut être aveugle pour ne pas voir le panneau MONTELIMAR.

A gauche, le Palais des bonbons et du nougat. Arrêt obligatoire pour acheter l’incontournable barre de nougat.

 

La ville tire son nom du Montilium (petit mont) d’Adhémar, seigneur des lieux au XIIe siècle. Quatre siècles plus tard, l’agronome Olivier de Serres introduit la culture des amandiers en Ardèche, de l’autre côté du Rhône. On s’aperçoit que les amandes donnent au « nux gatum » (gâteau de noix d’origine romaine, à base de miel et de noix) un goût nouveau et succulent : le nougat de Montélimar est né.

Les embouteillages de la Nationale 7 ont fait beaucoup pour sa renommée : quand traverser la ville demandait deux à trois heures d’attente, on ne pouvait rien faire d’autre que d’en grignoter… Les commerçants l’avaient bien compris, en envoyant leurs filles avec des paniers pleins de friandises au milieu des files de voitures. L’emplacement des magasins aussi était important : il valait mieux être situé dans le sens de la descente, côté départ en vacances, quand les vacanciers avaient plus d’argent. D l’autre côté, dans le sens des retours, le porte-monnaie était souvent vide !

Source – Thierry Dubois, c’était la Nationale 7.

Place Marx Dornoy, ancienne place d’Aygu, on trouve le Relais de l’Empereur, désormais fermé. On se doute bien qu’il avait dû accueillir Napoléon, mais il a également vu défiler beaucoup d’autres personnes célèbres du XXè siècle, de Churchill à Charlie Chaplin.

Je suppose que cela devait être un ancien garage du côté de Malataverne.

 

 

 

DONZèRES

 

Au sud de Montélimar, le Rhône s'est taillé un étroit passage dans le Tricastin : c'est le défilé de Donzère. La N7 s'éloigne du fleuve pour escalader le massif et redescendre sur la plaine, qui fut dans les années 50 le théâtre des spectaculaires travaux d'aménagement du Rhône, avec la construction du canal de Donzère-Mondragon, suivi en 1974 par un autre chantier gigantesque, le site nucléaire du Tricastin.

 

Au bout de la ligne droite, on emprunte la D844 qui descend vers Donzère.

Le « Bolo » à droite, est l’ancien « Far West », un des routiers les plus connus de la N7.

 

 

 

PIERRELATTE

 

Deux villages, Pierrelatte et Lapalud, se sont retrouvés sur une "ile", entre le fleuve et le canal. Pierrelatte est bâtie autour d’un énorme rocher. On raconte que Gargantua, le géant de Rabelais, fut gêné par un caillou dans sa chaussure alors qu’il escaladait le mont Ventoux, et le jeta derrière lui !

 

Hélas, de nos jours, s'il y a beaucoup à dire sur l'histoire de la région, les yeux se bloquent irrémédiablement sur le "panorama" nucléaire de la centrale du Tricastin, dont les champignons de vapeurs issus des vastes aérateurs dominent les petits villages provençaux du coin. C'est la troisième usine atomique croisée depuis Lyon... La vallée du Rhône est -aussi- un vrai "couloir nucléaire".

 

 

 

LAPALUD

 

Nous avons quitté la Drôme quelques kilomètres en amont, Lapalud se trouve dans le département du Vaucluse.

Lapalud, ville très connue pour ses fabriques et ses étalages multicolores de balais, de paniers et de chapeaux, qui s’étireront tout le long de la Nationale 7 jusqu’à Orange. Cette industrie ne survivra quasiment pas à l’ouverture de l’autoroute du Sud. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une seule fabrique qui perpétue la tradition (sur une trentaine après la guerre).

La ville ne possède qu'une seule rue en sens unique, la "Grande rue", qui débute et se termine par deux portes fortifiées. Bien sûr, la N7 contourne le village.

 

 

 

MONDRAGON

 

On croise la Nationale 94 qui relie Pont-Saint-Esprit et Bollène au lieu-dit La Croisière. On ne traîne pas, nous devons refranchir le canal un peu avant Mondragon pour filer sur Orange.

Au niveau de l’hôtel « La Beaugravière » on loupe l’entrée dans le village, je pense même qu’il était interdit de tourner à gauche, on continue donc sur la déviation.

Publicité sur un mur de l’avenue de la Libération.

 

Une légende raconte qu’un dragon sortait parfois du Rhône et se nichait dans la falaise, mais le nom viendrait plutôt d’un seigneur Dragonet qui y construisit un château au XIe siècle.

Source – Thierry Dubois, c’était la Nationale 7.

 

 

 

MORNAS

Mornas est aujourd’hui dévié. Il faut aller jusqu’au carrefour et prendre à gauche, la direction « Mornas Centre-Village Historique ».

 

Le village est construit au pied d’une barre rocheuse de 137 mètres sur laquelle se trouvent une forteresse et une petite chapelle. Paulette prétexte que son pied commence à lui faire mal et elle ne veut pas descendre de la voiture pour prendre le temps de visiter. Je la soupçonne d’en avoir marre de me servir de chauffeur, bien que je pencherai plutôt sur le fait qu’elle veuille avancer afin de retrouver au plus vite, son petit Thomas, demain sur Forcalquier.

Nous passons donc sous la porte médiévale Saint-Nicolas et suivons la Grande Rue en voiture (ce n’est vraiment pas large, j’espère que la rue est en sens unique), pour ressortir par la porte Saint-Pierre.

 

 

PIOLENC

 

Piolenc est un ancien bourg fortifié.

Belle publicité Coca-Cola à la sortie du bourg, un peu avant le musée de la N7.

 

Cette ancienne « capitale de l’ail » a rassemblé dès 1990, quelques passionnés de la route d’antan. Ceux-ci ont fondé l’association Mémoire de la N7 et un petit musée a vu le jour à la sortie du village en 2012. « Impossible de le rater, sur le toit trône une grosse borne N7 », me dit l’itinéraire du journal de la Vie de l’Auto que j’ai en main. Eh bien, situé à gauche, caché en infime partie par la végétation (je sais, ce n’est pas une excuse…) nous sommes arrivées à Orange sans l’avoir vu.

De retour le lendemain matin, il sera fermé. C’est bien dommage…

 

 

ORANGE

 

La N7 pénètre alors dans Orange en contournant le superbe Arc de Triomphe gallo-romain.

Edifié sur la voie d'Agrippa, à l'extérieur des remparts antiques, entre 30 avant J.C. et 20 après J.C., il annonçait Arausio, « cité de droit romain », fondée par les Vétérans de la Seconde Légion Gallique.

 

Arrêt pour la nuit à l’hôtel 1ere classe d’Orange (à déconseiller fortement… chambre et salle de bains minuscules. 79 euros pour dormir sur une planche de bois avec un matelas de 10 cm)

 

Par contre, repas du soir excellent au restaurant « Campanile », avec une serveuse charmante.

 

 Mardi  juillet 2014

Avant de partir d’Orange, j’emmène Paulette sur la Colline Saint-Eutrope ou j’étais déjà venue lors de la journée service militaire de Marine en 2007.

Le prince Maurice de Nassau a réalisé cet ensemble fortifié en 1620 et en a fait la plus belle citadelle d’Europe.

Louis XIV ne put supporter cette Principauté indépendante, possession de son ennemi Guillaume III d’Orange-Nassau, Gouverneur des Pays-Bas et protestant ; il fit détruire les fortifications en 1662, le château en 1673 et les remparts en 1682.

Guillaume III devint roi d’Angleterre en 1688 mais la Principauté est ruinée.

Autre monument notable de la ville: le théâtre antique, bâti vers 120, il est le mieux conservé du monde. Son mur de scène, haut de 37 mètres, est resté quasiment intact et lui permet de bénéficier d'une acoustique extraordinaire.

Au sortir de la petite ville, la route nationale 7 laisse sur sa gauche la D950 vers Carpentras et prend la direction d'Avignon par la plaine du Comtat.

On remarque un ancien totem de station-service qui sert d’enseigne à un hôtel.

 

Alors qu'on descendait plein Sud depuis Paris, la route oblique douchement vers l'Est...

 

 

 

COUTHéZON

 

Nous filons sur Courthézon, enceinte fortifiée du XVIe siècle.

 

BéDARRIDES

SORGUES

Au feu rouge, on tourne à droite vers Châteauneuf-du-Pape : ancienne portion de la N7 qui passe sous l’autoroute (avenue de Saint-Louis, puis de Rascassa).

La chaussée s'approche de l'Ouvèze qu'elle franchira un peu plus loin, à Sorgues, ville industrielle située aux portes de la cité des papes.

 

 

LE PONTET

 

 

AVIGNON

 

Je connais bien la ville, elle a été ma préfecture pendant 14 ans (septembre 95 à février 2009), et je ne résiste pas à aller faire un petit tour du côté du Pont Saint-Bénezet

Construit en 1177, il mesurait 920 mètres, comportait 22 arches supportant une voie de 4 m de large. Construit en 8 ans, il fut détruit au 3/4 lors du siège imposé en 1226 par Louis VIII. Reconstruit, il perd une arche lors d'une crue du Rhône en 1603. Réparé à nouveau de 1628 à 1633, deux arches s'effondrent encore deux mois seulement après la fin des travaux. Aujourd'hui, il ne reste que 4 arches et la Tour Philippe le Bel, ainsi qu'une petite chanson qui a fait le tour du monde.

L'intérieur de la ville est tout aussi intéressant, mais c’est la fin du festival et les rues sont bondées de monde. Il y a des sens interdits de partout. Impossible de monter vers le rocher des Doms, jardin public qui domine le centre

On sort du centre en logeant les anciens remparts, restaurés au XIXe siècle par Viollet le Duc, et qui entourent la ville d'une enceinte longue de quatre kilomètres et haute d’environ huit mètres. Ils ont été bâtis entre 1355 et 1372; vers 1373, on dénombrait douze portes inscrites dans des tours carrées et précédées de ponts-levis, trente-six tours et cinquante-six échauguettes...

 

Arrivée à Avignon au niveau de la Porte Saint-Lazare, la N7 quitte la cité des Papes par la porte Limbert, puis tourne à gauche sur l’avenue Pierre Sémard et prend la direction d'Aix en Provence.

 

 

 

PONT DE BONPAS

 

La sortie d’Avignon est aujourd’hui une vaste zone commerciale mais, quelques kilomètres plus loin, la Nationale 7 rejoint la Durance pour la traverser sur le Pont de Bompas.

La Durance est une rivière très capricieuse, alimentée par les eaux de chez nous (je veux dire des Hautes-Alpes, bien entendu) dont le débit augmente énormément à la fonte des neiges... Pendant des siècles, les voyageurs ont traversé à gué, ou sur le dos de passeurs.

Après plusieurs tentatives au cours de l'histoire, un superbe ouvrage enjambe la rivière, long de 500 mètres et composé de 12 arches érigé en plusieurs étapes, la dernière datant de 1952.

Passé l’ouvrage, c’est l’entrée dans les Bouches du Rhône. On trouve maintenant et sur une vingtaine de kilomètres, de superbes alignement de platanes. Ils procurent aux automobilistes une ombre bien agréable dans la chaleur de l'été.

 

 

 

SAINT-ANDIOL

Une halte s’impose, nous choisissons un bar à côté de la maison de Jean Moulin, héros de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Natif de Béziers, il venait souvent à Saint-Andiol (où il a été baptisé)....

D'autre part, c'est ici, dans le petit massif des Alpilles que l'homme a commencé ses actions de combat contre l'envahisseur allemand après son parachutage de Londres. Et c’est aussi ici, qu’il reviendra se cacher pendant la guerre.

 

En face se trouvait le garage Nougier. Depuis les années 1930, Jean Nougier, le « Sorcier de Saint-Andiol », préparait et construisait des motos de course qui occuperont longtemps les premières places sur les circuits.

 

 

 

PLAN-D’ORGON

 

C'est là aussi que l'automobiliste attentif aperçoit, entre les arbres centenaires, de grosses bornes blanches. On peut y lire: "Route de Jean Moulin, chemin de la liberté". Les bornes matérialisent donc un peu la vie et les luttes de Jean Moulin dans cette région, de Saint-Andiol à Salon de Provence.

Derrière ces rangées de platanes,  on trouve des plantations d’arbres fruitiers, de légumes et de melons. C’est d’ici que partait la plupart des « primeurs » qui livraient la capitale en fruits et légumes : cueillette et ramassage pendant la journée, chargement le soir, départ dans la nuit et livraison aux Halles le lendemain soir.

Un peu plus loin, la N7 d'antan croise la N99 historique Cavaillon-Nîmes. Des embouteillages légendaires paralysaient le village. "Danger!" au carrefour, écrit le Guide Bleu 1954.  C’est d’ailleurs ce carrefour qui a été rendu célèbre par une scène du film « Heureux qui comme Ulysse » d’Henri Colpi (1969) où Fernandel effectue un mémorable passage avec son cheval dans un concert d’avertisseurs.

Les auberges le long de la route vous accueillent volontiers : déjeuner sous une tonnelle est un privilège rare pour les habitants du Nord de la Loire, mais attention au rosé ! L'abus d'alcool est dangereux pour reprendre la route.

 

 

ORGON

On passera devant le Musée Automobile de Provence sans s’arrêter. On préfère monter jusqu’à Notre Dame de Beauregard, nichée sur sa falaise.

La petite route est spéciale, heureusement que l’on ne croise pas d’autre voiture… De là-haut, le point de vue est exceptionnel sur la vallée de la Durance, la chaîne des Alpilles et la chaîne du Lubéron.

Il existe une statue de Notre Dame de Beauregard, qui date approximativement du début XIVème siècle, époque à laquelle s’installa la papauté à Avignon. Elle représente la vierge et l'enfant Jésus, elle est en bois et mesure 1,40 m de hauteur. Marie  tient sur son bras gauche l’enfant Jésus qui lui effleure le menton.

Le 8 septembre 1592 un chef de guerre protestant, le baron des Adrets, précipita  la statue du haut de son rocher  100 mètres plus bas. Elle resta intacte, avec seulement une phalange brisée et une source jaillit au point de chute.

Des miracles s’ensuivirent, des ex-voto furent dédiés à Notre Dame de Beauregard ; Un monument expiatoire a été dressé pour commémorer ce miracle  dans le jardin à l'endroit où fut précipitée la statue qui se trouve, elle, dans la chapelle Saint-Charles à l’église paroissiale.

Source : office-tourisme.orgon.fr

 

 

SéNAS

 

On arrive à Senas, où se tenait un important marché de primeurs en gros, le second après Cavaillon. On imagine facilement les difficultés posées pour la circulation, d’autant que c’est ici que la route de Marseille rejoignait la Nationale 7.

Source – Thierry Dubois, c’était la Nationale 7.

A la sortie du village, à gauche, la chapelle de Notre-Dame de Bon Voyage.

 

Puis la route prend la direction de Lambesc en s'éloignant un peu de la Durance et en escaladant la chaîne des Côtes.

 

 

 

MALLEMORT

A Mallemort, une station-service qui n’est pas abandonnée par tous. Un camping-car profite de son ombre. (En tant qu’ancienne camping-cariste, je n’aurai jamais demandé à Charly de se garer ici…l’endroit me ferait presque peur !!!)

 

Un peu plus loin, nous nous arrêtons en bordure de route pour acheter des melons qui s’avèreront excellents.

 

 

 

PONT-ROYAL

 

Pont-Royal, un ancien relais de poste.

Petit détour pour trouver les ruines du village de Vernègues, détruit par le tremblement de terre de 1909.

 

CAZAN

LAMBESC

 

Lambesc, ancien siège des assemblées générales des Etats de Provence, ce qui lui a valu le surnom de « Versailles Aixois ».

Le clocher de l’église semble inachevé. Et pour cause, il a été détruit en partie par le terrible tremblement de terre du 11 juin 1909 : les villages de Lambesc, Rognes, Vernègues et Saint-Cannat seront particulièrement touchés, avec plusieurs dizaines de maisons détruites. Au total, on relèvera 46 personnes tuées et plus de 300 personnes bléssées.

 

 

 

SAINT-CANNAT

 

Village natal de Pierre-André de Suffren (1729-1788). Navigateur émérite, vice-amiral de la Flotte, on doit au Bailli de Suffren la conquête d’une partie des Indes. Une statue se trouve au carrefour avec la D572 venant de Marseille.

 

Pour rallier Aix en Provence, une très, très belle ligne droite : 11 km !

 

 

 

CELONY

Celony, connu des automobilistes pour sa station-service Total et son superbe totem qui reste le témoin d’un passé quasiment révolu.

 

 

 

AIX-EN-PROVENCE

 

Puis c’est l’arrivée à l’entrée d’Aix, nous avons parcouru 310 km depuis notre départ de Fourvière. Nous prenons la direction de Gap. Nous serons en début d’après-midi à Forcalquier ou nous devons prendre Stella et le petit Thomas avant de monter sur Villard de Vallouise pour retrouver la fraicheur des montagnes.

 

 

 

Thierry Dubois, c’était la Nationale 7.

sur ma route.net

nationale7.pagesperso-orange.fr