Sur la route des Grandes Alpes
Thonon-les-Bains
Barcelonnette
Août 2023
Un voyage inoubliable
Nul besoin d’aller à l’autre bout du monde pour nous offrir le plus beau des voyages...
Cet itinéraire prestigieux commence aux abords du lac Léman, à Thonon-les-Bains, et se termine 700 km plus au sud à Menton, mais nous n’en ferons qu’une partie faute de temps…
Jeudi 10 août 2023
Départ CHAMP-SUR-DRAC à 10 heures, le kilométrage du CC indique 79021 km.
Arrêt déjeuner à CHALLES-LES-EAUX.
La hâte de s’attaquer aux cols alpins ne doit pas faire oublier le charme de THONON-LES-BAINS, sur les rives du Léman, le plus grand et le plus haut lac d’Europe occidentale formé il y a quelques 15000 ans, au pied des Alpes.
C’est devant l’un des plus anciens offices de tourisme de France (1894), que l’on trouve la plaque qui matérialise le « kilomètre O » de la Route des Grandes Alpes.
C'est en 1909 que le projet de Route des Grandes Alpes démarre à l’instigation du Touring Club de France. Les travaux titanesques démarrent en 1911 pour s’achever seulement en 1937, avec l’ouverture du col de l’Iseran, le plus haut de la route (2700 mètres). Le but de cet itinéraire touristique était alors de relier entre eux tous les grands cols, et ainsi les routes de vallées existantes.
Au parc du Belvédère s’ouvre une vue splendide sur le lac et la Suisse.
Le funiculaire, inauguré en 1888, destiné à l’origine à acheminer vers la ville haute les divers matériaux et marchandises que livraient les barques du Léman, des embarcations lacustres de grandes dimensions et à voiles latines dont seules quelques-unes subsistent, aujourd’hui destinées à la plaisance.
Un rapide passage devant le Château de Ripaille,
puis on s’installera pour la nuit, quai de Ripaille, non loin du port. GPS 46.3827 - 6.4829
Une courte promenade, avant le diner, sur les rives à regarder la lumière scintiller sur les eaux et admirer un superbe coucher de soleil.
Vendredi 11 août 2023
Pensons à faire le plein de gazoil avant de quitter Thonon…. Station service d’Intermarché, GPS : N 46°22’49’’ – E 6°29’48’’
L’on quitte THONON par ses hauteurs, empruntant la D902 en direction du col des Gets.
Le tracé de la route en lacets colle au plus près à celui d’un torrent, la Dranse, qui serpente au creux de collines boisées, sous un épais couvert végétal verdoyant.
Puis on entre dans les spectaculaires gorges du Pont du Diable : un lieu empreint d’une persistante mythologie populaire millénaire, longtemps voué à Satan et passe du statut d’Enfer à celui de site touristique.
Arrêt sur parking de la D902 GPS 46.30538 – 6.61524, sur la commune de VERNAZ.
Pendant que je prépare le déjeuner, Gérard et Lucas partent à la découverte du Pont du Diable...
Un bloc énorme coincé entre les deux parois à 40 m au-dessus du torrent forme un pont naturel, utilisé jadis comme passage : le « pont du Diable », ou l’on pourra admirer la Dranse de Morzine, cours d’eau engouffré dans une profonde fissure, fruit de milliers d’années d’érosion…
Des « marmites de géants » creusées par les incessants et puissants tourbillons du torrent, un lieu aujourd’hui déserté par le Diable lui-même, mais où, à ‘n’en pas douté, souffle encore son esprit fracassant.
Tarif : 14 euros (12 euros, enfant de moins de 16 ans)
Dans le bassin de SAINT-JEAN-D’AULPS, nous sommes plongés dans la Haute-Savoie des cartes postales : les alpages verdoyants, les vaches paissant au milieu de coquets chalets montagnards fleuris, et la sensation du grand air au cœur d’une nature préservée.
Dans cette commune du Haut-Chablais, les ruines de l’abbaye Notre-Dame-d’Aulps, un édifice cistercien bâti à la fin du XIe siècle.
Parking GPS : N46°14’35’’ – E6°38’55’’.
Un décor de pierres près de jardins médicinaux et médiévaux…
MORZINE devenue une destination touristique en 1880 avec l’ouverture de la route des Grandes Alpes, est depuis les années 1930 la capitale touristique du haut Chablais, une station familiale prisée.
LES GETS, un vieux village aux origines médiévales, et un Col des Gets (1172 m) qui, s’il passe inaperçu, n’en reste pas moins, et depuis toujours, le passage obligé entre la vallée d’Aulps et celle de Taninges.
Notre arrivée sur TANINGES, que nous visiterons demain.
Arrêt pour la nuit sur le bord du lac de Flérier.
GPS : 46.1035 – 6.5784
Samedi 12 août 2023
Au petit matin…
Le bourg de TANINGES offre une petite halte sympathique. L’on franchit, à pied, le vieux pont sur le Foron pour arriver au cœur historique qui se concentre autour de la place du marché.
Passage par la rue des Arcades, pour aller admirer le travail de deux frères brocanteurs ui donnent une nouvelle vie aux télécabines depuis plus de vingt ans. Certaines s’exportent très loin des Alpes.
TANINGES qui se flatte d’avoir la plus grande église néoclassique de Savoie (1825) dont le carillon (1939) s’agrandit (40 cloches) et se modernise progressivement ; des concerts de carillons sont donnés l’été.
CLUSES, une ville de Haute-Savoie, un peu industrielle, donc aucun charme…
L’étape suivante est LE REPOSOIR, un beau petit village bâti au pied du col de la Colombière, au cœur d’un paysage grandiose dominé par la roche brute de la Pointe Percée (2162 m), point culminant du massif des Aravis.
Avec son unique «épicerie-dépôt de pain-tabac-presse-fromages...», le village est avant tout connu pour son carmel : une ancienne chartreuse fondée en 1151 dans un site enchanteur, un temps devenu hôtel au tournant du XIXe siècle ; on y accède par une voie plantée de pins d’un âge très respectable, accrochée au flanc de la montagne, relevant plus du chemin arboré, encore qu’asphalté, que de la route nationale (visite gratuite).
Un panneau de taille imposante accueille le visiteur, noir et rouge sur blanc : « Les carmélites du Reposoir souhaitent la bienvenue en ces lieux où Dieu les a appelées à une vie de prière ; elles pensent en particulier à vous tous qui passez ici. Ce carmel, ancienne chartreuse, veut offrir avant tout une atmosphère de calme et de silence. Voulez-vous avoir la bonté d’y contribuer. »
On peut même y passer la nuit sur le parking dans un calme monacal. GPS : 46.0073 – 6.5379
Aire Services et parking au REPOSOIR, GPS : 46.0099 – 6.5357
Il ne serait pas faux de considérer le Col de la Colombière (1613 m) comme le premier grand col de la Route des Grandes Alpes, qui en compte seize tout le long de son itinéraire.
Nous y arriverons vers 17h afin de s’imprégner du paysage et, clic-clac, prendre une photo au pied du panneau marquant très officiellement le col.
Quelque peu en retrait, toute géométrique de pierres grises, une petite chapelle aux angles saillants porte sa croix sans faire de bruit ; construite en 1956, son intérieur est des plus sobres : une Vierge à l’Enfant polychrome placée dans une niche, au-dessus de l’autel, une simple pierre plate et dénudée.
Nuit sur le parking au pied de la chapelle.
GPS : 45.9928 – 6.476
Dimanche 13 août 2023
La vallée s’ouvre, on dépasse LE CHINAILLON et son village historique, datant du XIIe siècle : le VIEUX-CHINAILLON, ou l’on peut apercevoir quelques authentiques et massifs chalets en bois centenaires.
Après quelques lacets, on fait halte au GRAND BORNAND, un village savoyard typique bâti au bord du Borne avec son clocher-tour (XVIIe) surmonté d’un bulbe caractéristique de l’art baroque local.
L’agriculture reste une économie de poids : plus de 1500 tonnes de reblochon produites sur le territoire d’une commune qui compte autant d’habitants (2200) que de vaches…
Impossible de s’arrêter, si ce n’est à plus d’un km du centre-ville…
LA CLUSAZ, un village de montagne estival ; une verte vallée aux pentes douches et herbacées, semées de chalets typiques au milieu de sapins… là aussi trop de monde, trop de voitures…. des parkings avec des barres de hauteur, si ce n’est une aire à 28 euros les 24h…
On passera notre chemin, pour atteindre le sublime Col des ARAVIS (1486m), dans le massif des Bauges. A l’approche immédiate du col, quelques fermes d’alpage au milieu de vastes pâturages pentus sur lesquels paissent des troupeaux de pies-rouges, indifférents au trafic routier.
Ici plus qu’ailleurs, la vente de peaux de bovins, exposées au grand air, envahit tous les espaces intermédiaires disponibles, jusqu’aux abords immédiats de la petite chapelle Santa Anna « un petit bijou », surmonté d’un clocher octogonal rehaussé d’un Christ en croix. Au fronton figure en lettres d’or la supplique : « Sainte Anne, protégez les voyageurs ». Bâtis en 1624 et restaurés au XIXe siècle, les lieux suscitent depuis toujours une forte dévotion, notamment si l’on en juge par la bonne centaine de petites bougies rouges qui brûlent en permanence, non loin d’un tronc à la plaque gravée : « Offrandes à sainte Anne, patronne des voyageurs. »
Déjeuner au restaurant, et là, c’est également le coup de bambou… pour 2 fondues et un filet de truite sur lit de risotto (pas cuit…), 4 boules de glace, 1 bouteille d’eau du robinet facturée 3,50 euros, 1 café, total de l’addition 85,50 euros.
Ce col qui a accueilli près de 40 fois le Tour de France constitue la frontière entre les départements de Haute-Savoie et de Savoie. C’est surtout l’occasion unique d’avoir une vue splendide sur le Mont-Blanc (le toit de l’Europe, qui porte bien son nom, même en été…). Grandiose !
Notre itinéraire se poursuit par une route étroite (D909), aux lacets courts et secs, avant de passer à LA GIETTAZ, un village traditionnel de Savoie, non dénué de charme.
Arrêt pour la nuit, derrière le stade à FLUMET.
GPS : 45.8159 – 6.5101
Lundi 14 août 2023
La D218 reprend son ascension tourmentée par le « goulet de Flumet », traversant NOTRE-DAME-DE-BELLECOMBE, une station familiale dont le patrimoine architectural – d’authentiques chalets en bois et quelques fermes traditionnelles – semble avoir été jusqu’alors préservé. Ce bourg devrait une part de sa réputation à la famille Rothschild, notamment à la baronne d’alors qui, dans l’après Première. Guerre mondiale, nostalgique de la Belle Époque, y séjourna souvent, incitant, dit-on bon nombre à venir découvrir les joies de la neige.
Au col des SAISIES, on découvre une vue étendue sur les montagnes du Beaufortain. La station de sports d’hiver des SAISIES s’est développée au tournant des années 1960, au sein de l’ample dépression que constitue le col, l’un des sites pastoraux les plus typiques de la région.
La flèche de la chapelle Notre-Dame-des-Hautes-Lumières défie les cieux ; une chapelle à l’architecture moderne non dénuée de charme, entièrement financée par des dons.
Nous avons fait un petit crochet de 3 km, par HAUTELUCE pour découvrir son église St Jacques d’Assyrie avec sa façade en trompe-l’œil.
Impossible de rentrer dans le village avec le CC, et aucune place de parking.
Ce sera donc un demi-tour pour rejoindre BEAUFORT, au cœur du massif boisé du Beaufortin. Une station familiale surnommée « le Petit Tyrol » en raison de ses nombreux chalets d’alpage. Au cœur de ce village très fleuri, un pont en bois couvert enjambe le Doron.
Une visite à la Coopérative Laitière du Beaufortain s'impose. Elle est située à 50 mètres du parking. Nous voyons une partie de la chaîne de fabrication et assistons à un film très intéressant sur les quatre saisons du pays de Beaufort. Nous ne quittons pas ce lieu sans acheter une bonne portion de ce délicieux fromage.
Le fromage de Beaufort est un fromage de montagne, du type gruyère,
fabriqué dans les régions alpines de la Savoie.
Ces régions sont réputées pour leurs vastes étendues pastorales où les troupeaux de vaches de la race Tarentaise et Abondance paissent jusqu'à près de 2500 mètres d'altitude.
Le Beaufort, protégé par l’AOC depuis 1968, se présente sous la forme d'une meule pesant de 30 à 40 kg. La pâte intérieure est grasse, ferme, souple et savoureuse, presque sans trous.
Sa fabrication, dont la recette est séculaire, demande de très grands soins. Il ne peut être employé que des laits de montagne de la région, entiers, riches et naturels.
Parking au bord d'un petit torrent, à deux pas des commerces et de la coopérative. GPS : 45.7196 – 6.5698
On reprend de l’altitude en longeant un torrent, pour aborder le col de MÉRAILLET (1605 m). Une rude montée dont le panorama qui s’ouvre sur le lac de ROSELEND console.
Dominé par le Roc du Vent et ses 2360 mètres de roche pointés vers les nuages qui s’y reflètent, le lac étend ses 320 hectares d’un vert indéfinissable, hésitant entre émeraude et pétrole. Une vaste retenue d’eau artificielle, née de la construction d’un barrage qui a englouti à jamais l’ancien hameau de ROSELEND.
Seule la réplique de sa petite chapelle Sainte-Marie-Madeleine, unique rescapée des eaux à jamais exilée en bordure de rive, rappelle au passant son existence.
Nous pensions nous arrêter là pour la nuit, en bordure de la route avec vue sur le lac, mais pas d’internet et surtout pas de téléphone…
On aborde maintenant le Plan de la LAI (1818 m).
La dépression du CORMET DE ROSELEND, semés de rocs solitaires et de quelques abris de bergers, des champs dénudés que seuls les troupeaux de vaches parcourent, tandis que de la paroi verticale opposée chutent de belles eaux vives.
Au CORMET DE ROSELEND, autrefois dit au col de Roselend, nous tutoyons une 1ere fois les 2000 m d’altitude puisque ce dernier culmine à 1968 m.
Un environnement minéral, entièrement dépouillé, à l’herbe rase. Ici, hormis quelques bovins en liberté, seule une imposante stèle de pierre, surmontée de traditionnels panneaux routiers indicateurs de direction de type Michelin, marque l’emplacement et l’altitude du col.
« Merci de votre visite et à bientôt en Beaufortain ». C’est sur cet « au-revoir » que la Route des Grandes Alpes quitte le Cormet de Roselend
Route large et sinueuse dans sa partie haute. La partie basse est beaucouq moins large et compte de nombreuses épingles. Une partie qui nous donnera des sueurs froides lorsqu’on croisera un autre CC.
BOURG-SAINT-MAURICE, ou on arrivera vers 19h, juste à temps pour faire le ravitaillement avant la fermeture du supermarché, et remettre du carburant pour ne pas se trouver proche de la réserve sur les prochains cols.
Arrêt pour la nuit sur un grand parking, non loin du funiculaire qui monte à la station des Arcs.
GPS 45.6177 - 6.7727
Mardi 15 août 2023
BOURG-SAINT-MAURICE ville de garnison, dont le millier de militaires ont été appelés à déserter les casernes qu’ils occupaient depuis 1962, au grand dam de la population (comme à Briançon).
Deux sommets dominent la capitale tarentaise : l’aiguille des Glaciers (3823 m) et l’aiguille rouge (3226 m) point culminant des Arcs que relie à Bourg-Saint-Maurice un funiculaire, l’Arc en Ciel, unique en son genre. Sur ses 3 km de longueur, il réduit les quelques 800 mètres de dénivelé à sept petites et aériennes minutes.
L’itinéraire longe maintenant le Parc national de la Vanoise, croisant successivement SÉEZ, un village de moyenne altitude labellisé « station verte ». VILLAROGER et sa réserve naturelle dont l’un des hôtes de marque est le très discret tétras-lyre, SAINTE-FOY-EN-TARENTAISE.
On arrive au Barrage du Chevril, géant de béton dont la voute été décorée, depuis 1989, d’une fresque de 12000 m2, représentant Hercule. Aujourd’hui, des 6 tonnes de peintures utilisées, il ne reste plus grand-chose, mais les yeux les plus avertis pourront encore distinguer les traits du géant… (je mets une photo d'époque pour comparaison)
Sous les eaux du lac, le village englouti du VIEUX-TIGNES.
Par un petit détour, on rejoint la station de TIGNES, et l’aire de service de VAL-CLARET.
GPS 45.4584 – 6.8975 (Services gratuits, ou 10 euros/24h)
Au retour, on fait une courte halte devant la haute statue de la Dame du Lac, du sculpteur savoyard Livio Benedetti.
Arrive VAL-D’ISÈRE (1850 m), dans le massif de la Vanoise, désignée comme l’une des « capitales mondiales du ski ». Un très beau centre-village, chalets aux toits de lauze et aux allures authentiques (parfois un harmonieux mélange de pierre et de bois) entourés de belles montagnes.
Des magasins haut de gamme, joailliers, horlogers, couturiers : on ne fera que passer. Pourtant, on avait bien l’intention de prendre le téléphérique de l’Olympique, l’occasion de profiter du panorama exceptionnel depuis le départ jusqu’au Rocher de Bellevarde (2689 mètres), malheureusement le temps se gâte et la pluie est au rendez-vous…
On se posera pour la nuit, un peu plus haut, sur le parking du Pont saint Charles, sur la route du Col de l’Iseran, au côté d’un torrent sauvage, charriant une eau froide, de couleur bleu-vert, puisée à la source des glaciers, l’Isère.
GPS : 45.4550 – 7.0378
Nous ne devons pas être loin de la source de l’Isère, mais je n’irai pas plus haut pour le contrôler...
Au loin, le mont Pourri, qui culmine à 3774 mètres ; il marque la limite septentrionale du Parc national de la Vanoise : « Comment se fait-il qu’une si belle montagne ait un si vilain nom ? », soupirait déjà un alpiniste du XIXe siècle.
Mercredi 16 août 2023
Nous allons franchir le dernier pont au-dessus de l’Isère.
Une série de virages, et vous voilà au mythique COL DE L’ISERAN ! Le plus haut col de la Route des Grandes Alpes, mais aussi le plus haut col routier d’Europe dont les 2770 mètres d’altitude. La route qui le traverse fut construite durant l’Entre-deux-guerres. Depuis 1947, elle est devenue un haut lieu du Tour de France cycliste.
C’est en 1912 qu’à été prise la décision de carrosser et de rattacher à l’itinéraire de la Route des Grandes Alpes cet ancien chemin muletier qu’empruntaient déjà depuis des siècles tout un chacun, soldat, passeur, marchand, colporteur, contrebandier, transhumant, et autres voyageurs téméraires. En 1929, sa construction nécessita plus de 600 ouvriers pour un tracé de 29 kilomètres, mais ce n’est qu’en 1937, le 10 juillet, qu’eut lieu la très officielle inauguration pour laquelle il aura néanmoins fallu creuser spécialement un tunnel sous la neige afin que le président de la République d’alors, Albert Lebrun, et son cortège de véhicules puissent accéder au col. Aujourd’hui encore, l’ouverture du col est contingentée à une quinzaine de semaines par an pour cause d’enneigement tardif, voire intempestif.
Et c’est en 1938, sur ce plateau gris, à l’herbe aussi rase que rare, venteux et souvent enneigé, que fut érigée grâce à des dons privés Notre-Dame-de-l’Iseran, la judicieusement bien nommée « Notre-Dame-de-Toute-Prudence ».
Pourquoi une pyramide ?
C’est au XVIIIe siècle que le roi Charles-Félix de Savoie, dit « le Bien-Aimé », fit élever des pyramides (ou cairns) en pierres sèches pour guider les marcheurs le long d’itinéraires majeurs. À cette époque, le passage de l’Iseran permettait de rejoindre à pied, été comme hiver, la capitale des États de Savoie. Les accidents n’étaient pas rares, surtout par mauvais temps. Ces imposants cairns permettaient donc de jalonner le sentier et d’éviter aux marcheurs de s’égarer.
Aujourd’hui, ils gardent la même utilité et apportent un caractère local aux randonnées.
Pourquoi un lavoir ?
En 1925, le Club Alpin Français captait l’eau du torrent sous le col Pers afin d’alimenter le futur chalet-hôtel alors en construction La conduite qui suivait le terrain accidenté de la montagne occasionnait de nombreuses difficultés d’acheminement de l’eau… À cette époque, le lavoir avait alors deux utilités : laver le linge du chalet-hôtel et principalement les draps des 32 couchages, éviter le gel de la canalisation en été grâce à un écoulement permanent de l’eau. Et oui, il arrive très fréquemment qu’il gèle au col et même en plein été !
Amorçant la descente, un torrent aux reflets d’argent sillonne au fond de la vallée.
L’arrêt à BONNEVAL-SUR-ARC s’impose. Classé « Village de charme et de caractère », Il mérite une promenade dans ses ruelles étroites et calmes d’un autre temps. Ici tout a été fait pour conserver l’aspect d’antan, le temps semble s’être arrêté : pas de fils électriques visibles, pas d’antennes TV, la ruelle principale est bordée de vieilles maisons en pierres de taille et toits de lauzes. Le village n’a pratiquement pas bougé depuis le XIX siècle.
C’est la commune la plus haute de Maurienne, elle constitue l’une des portes d’entrée du parc national de la Vanoise, c’est dire le décor ! Les équipes de tournage du film Belle et Sébastien ne s’y sont pas trompées, plantant leurs caméras pour les trois récents volets au hameau de l’Écot, situé un peu plus haut, à 2000 mètres.
Et comme dans tous les lieux au lointain passé, se perpétuent les légendes. Celle de Faudan court depuis plus d’un millénaire les étroites et pittoresques ruelles de cette petite commune du Parc national de la Vanoise.
Au Xe siècle, il aurait existé deux hameaux : l'Écot, qui existe toujours, et Faudan. En Haute-Maurienne, ses habitants étaient connus pour leur égoïsme mais aussi leur grande richesse due à l'exploitation ancienne par les Sarrasins de mines de fer. La légende dit en effet que tous les dimanches, les habitants du village jouaient aux boules, utilisant des boules en or pur. De tels comportements amenèrent le père supérieur de l'abbaye de Novalaise, en Piémont, à envoyer le moine Landry à « Faudan » afin de ramener à la raison (et à Dieu) ces habitants. Ceux-ci, non seulement refoulèrent le Saint Homme, mais le tuèrent en le précipitant dans la rivière, l'Arc. Un an plus tard, un vieillard se présenta à « Faudan » au début de la nuit. Affaibli par le froid et la faim, il frappa à toutes les portes du village, et à chaque fois, se fit éconduire, ne demandant qu'à manger et un endroit pour dormir. À l'écart du village vivait une femme, Marguerite, dans une modeste maison. Malgré sa pauvre condition, Marguerite accueillit le vieil homme, le nourrit, et lui offrit sa grange pour logement. Après avoir mangé, le vieillard quitta toutefois son hôte, prévenant cette femme que dans le courant de la nuit, elle entendrait un grand bruit, lui recommandant de ne pas avoir peur et de prier pour les gens de « Faudan ». Quelques heures plus tard, Marguerite fut brusquement réveillée : la montagne s'écroulait. Au lever du jour, elle constata que le village de « Faudan » et ses habitants avaient disparu, ensevelis sous un immense éboulis de rochers. Seule sa maison avait été épargnée.
Voiçi BESSANS. À la fonte des neiges, nombre de cascades, torrents et autres eaux vives chutent, dévalent courent les pentes raides, voire abruptes, aux alentours immédiats de ce petit village montagnard typique aux origines médiévales, bordé par des sommets qui dépassent tous 3000 mètres. Il a essayé et fort bien réussi à conserver son aspect d'antan malgré un incendie qui le détruisit partiellement en 1944.
Déjeuner sur le bord du lac de BESSANS.
Quelques lacets bien serrés, bien négociés, permettent un peu plus loin d’aborder la commune de LANSLEVILLARD, jumelée avec celle de LANSLEBOURG-MONT-CENIS, ensemble, elle forment la station familiale de sports d’hiver de VAL-CENIS.
TERMIGNON VAL-CENIS
Dans l’auberge de jeunesse, un archéologue californien et ses étudiants, tente encore de percer une des énigmes les plus « excitantes » de l’histoire antique : « Mais où est donc passé Hannibal, avec son armée de 38000 hommes et ses 37 éléphants ? » Car, si on sait tout, ou presque de son extraordinaire périple, y compris paraît-il, la date précise de son passage (le 10 novembre 218 avant notre ère – à quelle heure ?), on se perd en conjectures quant au col qu’empruntèrent le Carthaginois et ses pachydermes pour tenter de prendre à revers Rome, son ennemie jurée. À plus de deux mille ans d’écart, l’histoire passionne encore et fait toujours débat au fil de l’Arc !
Parking pour la nuit avec panorama sur les forts de l’Esseillon, à côté d’un parc accrobranches que Lucas visitera demain matin.
Jeudi 17 août 2023
Réveil sur le parking du fort Marie-Thérèse, matinée à l’accrobranche du diable pour Lucas.
En début d’après-midi, nous amorçons la descente vers MODANE. Pas de quoi faire une halte, outre à la maison penchée, reste d’un blockhaus allemand qui d’extérieur n’a rien d’exceptionnel mais qui est un vrai défi lorsque l’on décide de marcher à l’intérieur.
Souvenirs, souvenirs, Charly a travaillé sur ce pont d’autoroute (A43) menant au tunnel du Fréjus
À SAINT-MICHEL-DE-MAURIENNE, l’itinéraire quitte la vallée de l’Arc pour s’orienter plein sud et entamer une ascension particulièrement enlacée vers le col du Télégraphe.
Le Col du TÉLÉGRAPHE (1566 m) que les inconditionnels du maillot blanc à pois rouges du Tour de France connaissent bien ; un col qui doit son nom à un « télégraphe de Chappe » installé en 1801 – le premier système de télégraphie aérien et optique de conception mécanique, développé une dizaine d’année auparavant et considéré comme « le premier réseau de télécommunication d’envergure nationale au monde ». Cependant, cet ingénieux système fut assez prématurément rendu obsolète par l’arrivée du télégraphe électrique (au tournant des années 1850).
Nous nous poserons pour la nuit, sur le parking du col.
GPS : 45.2034 – 6.4439
Vendredi 18 août 2023
L’arrivée sur VALLOIRE, au pied du géant Galibier, n’est plus maintenant qu’à une portée de roue… libre !
VALLOIRE, avant tout une station de sports d’hiver aux belles montagnes environnantes, qui ne manque pas de charme, « savoyard et authentique » diront certains.
L’église baroque Notre-Dame-de-l’Assomption (17e siècle)
Si l’extérieur est plutôt sobre, à l’image de l’architecture savoyarde, l’intérieur n’est que magnificence, dorure et profusion de décorations. Il cache un superbe retable. Une des plus somptueuses église que nous ayons vu…
On raconte également que non seulement « labourage et pâturage » (si chers à Sully), mais aussi colportage et contrebande (du sel notamment) permirent à cette petite commune de survivre au cours des siècles passés, jusqu’à l’avènement du tourisme blanc.
Les 18 km de la D902 nous séparent encore du mythique CoL du GALIBIER (2645 m), partagé entre la Savoie et les Hautes-Alpes ; la montée est raide, la montée est rude et « ça tourne » ! Les lacets s’enchaînent au cœur d’un paysage presque lunaire à la végétation se raréfiant ; cependant que le sommet finit enfin par se discerner, que le tunnel (2556 m) – à circulation alternée, interdit aux cyclistes – percé en 1881 par l’armée, 1 kilomètre en contrebas du sommet du col.
L’aigle, emblème de cette Vallis Aurea « vallée d’or » devenue VALLOIRE, plane toujours au-dessus de la Haute-Maurienne : royal et d’envergure (plus de 2 m), c’est le plus grand rapace que l’on peut y observer, avec une vue sept fois plus perçante que celle de l’homme, son « plonger » atteint la vitesse de 160 kilomètres à l’heure. Un spectacle rare que seul un œil attentif peut saisir au vol, dit t’on ! Eh bien, c’est fait….
Donc en arrivant au sommet, nous avons 2 choix : couper par le tunnel, ou gravir le dernier km par la petite route qui atteint le sommet à 2642 m d’altitude. Nous optons pour le second choix, car d’ici, un panorama saisissant nous entoure.
Il coulait de source que notre repas devait être tout aussi fastueux, ce sera donc « couscous Royal Garbis »…
Parking GPS 45.0620 – 6.4056
Gérard monte à pied à la table d’orientation (2704 m), pour un panorama ponctué côté nord par les aiguilles d’Arves et le mont Thabor ; et du côté sud par les monts du Briançonnais, les glaciers et les cimes neigeuses du massif des Écrins qui culmine à 4102 m.
A la hauteur de l’entrée sud du tunnel, un monument de pierre, telle une cheminée aux fortes proportions ramassées, s’érige au milieu de nulle part ; fruit d’une souscription, cette stèle monumentale a été élevé en 1949 « À la gloire de Henri Desgrange (1865-1940), ancien directeur du journal l’Auto et créateur du Tour de France cycliste »
La route de Grandes Alpes change et de département et de région ; délaissant la Savoie pour les Hautes-Alpes, la région Rhône-Alpes pour celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur, elle aborde rapidement le col du LAUTARET (2058 m) à peine 8 petits kilomètres en aval.
Son jardin alpin d’altitude créé en 1899 et ouvert de juin à septembre recèle sur 2 hectares, l’ordre de 2000 espaces végétales de montagne en provenance de massifs du monde entier, avec en prime une vue unique sur les glaciers de la Meije…
Curieux col que ce col du Lautaret ! Large comme les trois voies d’une autoroute, ou presque un flux automobilistique incessant le traverse sans s’arrêter... Il est vrai que par son emplacement géographique il est depuis longtemps le point de passage essentiel, à défaut d’obligé, entre les Alpes du Nord et celles du Sud, entre Grenoble et Briançon ; sans remonter à l’Antiquité grecque, on parle déjà d’un « mauvais chemin muletier » sous l’occupation romaine (IIe siècle avant notre ère).
Quelque peu en retrait de l’agitation routière s’élève discrètement la petite chapelle des Fusillés. Sur l’un des murs, on peut lire : «C’est ici que sont tombés, pour que vive la France, 17 patriotes lâchement torturés et fusillés le 11-08-1944 par les hordes nazies».
Nous terminons l'après-midi à l'Office du Tourisme à visionner un film et un diaporama sur le Parc National des Écrins.
Puis la D1091 s’engage dans la vallée de la Guisane : une rivière qui prend sa source au col du Lautaret pour terminer sa course à Briançon, dans les eaux de la Durance.
Nous nous installons sur le parking de la piscine de BRIANÇON et nous y resterons jusqu’à lundi, jour ou Lucas doit faire son bâptème de raft avec Pascal - https://www.eaurigine.net/ -
Hélène et Jean Luc viennent souper avec nous.
Samedi 19 août 2023
BRIANÇON « Ville d’art et d’histoire »
La ville la plus haute de France (1326 m), d’Europe, s’acharnent à dire quelques-uns. Une ville fortifiée par Vauban, le père du Génie militaire, et que protègent pas moins de cinq forts, qui témoignent d’un passé tumultueux avec le duché de Savoie.
On attribue également à la vieille ville le sobriquet de « la Gargouille » de par ses deux canalisations, la petite et la grande, qui depuis le Moyen Âge dévalent ses étroites ruelles en son milieu…
« Petite ville, grand renom » aurait été autrefois la devise de Briançon. Cité tournée vers le tourisme, qui s’enorgueillit d’être l’une des communes les plus ensoleillées de France, ce qui impressionne toujours le voyageur de passage… surtout les jours de pluie.
Dimanche 20 août 2023
Pique-nique à NARREYROUX, joli hameau composé de chalets d’alpage, niché dans un superbe vallon situé sur les hauteurs de PUY-SAINT-VINCENT.
Séance sport de haut niveau (lol), pour Lucas, dans le grenier du frangin…
Certains et certaines d’entre vous reconnaitrons la dernière photo !!!
Lundi 21 août 2023
C’est parti pour une matinée de rafting avec « Eaurigine Rafting Briançon », pour Lucas. J’ai la boule au ventre m’a t’il dit !!!
Matinée réussie, comme Pascal en avait la responsabilité, il était monté dans son raft…
Etape 3 : De Briançon à Barcelonnette
C’est par la « ville basse » de BRIANÇON que s’échappe la Route des Grandes Alpes, empruntant la D902 qui, de virage en lacet, rallie le col de l’Izoard.
CERVIERES, petit village rural de haute montagne traversé par sa rivière, la cerveyrette. Son église Saint-Michel (XVe) de style lombard, excentrée sur les hauteurs, domine et protège les dernières maisons à pans de bois (XVIe) que les siècles, les crues, les incendies et les bombardements (1944) ont miraculeusement épargnées.
LE LAUS, un hameau aux étonnants chalets moyenâgeux d’où, hormis l’auberge l’Arpelin, la vie semble s’être arrêtée au… Moyen Âge.
Le refuge Napoléon, construit en 1855 à 2280 m d’altitude, est situé en bordure de la route, qui, tel un interminable serpent d’asphalte, semble n’en plus finir de s’enrouler sur elle-même.
Le Col de l’IZOARD est un des cols les plus mythiques du Tour de France. Perché à plus de 2300 mètres d’altitude, le sommet est marqué par une haute et pyramidale stèle érigée à la mémoire d’un certain général baron Berge, et ses troupes alpines.
On continue la route vers le sud en plongeant au cœur d’un paysage lunaire jusqu’à la Casse Déserte. Un univers désolé de rocailles, d’éboulis et de profonds ravins, mais la lumière est extraordinaire et le ciel d’un très beau bleu…
La route nous fait passer par ARVIEUX « capitale » du Parc naturel régional du Queyras ; plus exactement à LA CHALP, l’un des hameaux de cette petite commune de moins de 400 âmes, qui perpétue une belle et ancienne tradition des montagnards du Queyras : les jouets en bois, faits et peints à la main, que conçoit, fabrique, expose et vend l’improbable magasin Les Jouets du Queyras, une SCOP (Société coopérative ouvrière de production) créée en 1920 et perpétuée depuis.
Sur notre gauche, nous laissons CHÂTEAU-QUEYRAS et de son imprenable fort, un rien arrogant sur son piton rocheux.
Puis la D902 aborde puis longe les gorges du Guil : un puissant torrent qui dévale vers la Durance au fond d’infranchissables murailles. Malgré les difficultés de circulation qu’imposent ces gorges profondes, automobilistes, motards et cyclistes cohabitent et se croisent aimablement sur l’étroit et serpentant ruban de bitume ; exception faite, cependant, des camping-caristes (eh oui, encore eux…) qui n’emportent pas toujours l’adhésion générale, sauf Gérard !!! qui se gare dès qu’il a 2 voitures derrière lui.
Une promenade au cœur des ruelles étroites de la vieille ville de GUILLESTRE, jadis entourée de remparts dont subsistent encore quelques vestiges, nous laisse sous le charme ; notamment Notre-Dame-d’Aquilon, son église de style gothique flamboyant dont le clocher se découpe dans un ciel d’un bleu extraordinaire. Le porche d’entrée (1550) au dallage de marbre rose est gardé par deux léopards accroupis supportent les colonnes soutenant le porche.
Le temps d’une petite pause, on se régalera d’une part de guillestrine, une spécialité pâtissière aux myrtilles dont la boulangerie éponyme perpétue la recette, de père en fils, depuis plus d’un demi-siècle.
Poursuivant notre course vers le midi, la route reprend de l’altitude jusqu’à la station de VARS. L’on passe par les hameaux de SAINT-MARCELLIN (1500 m), de SAINTE-MARIE (1650 m) et de SAINTE-CATHERINE (1750 m), pour arriver aux CLAUX (1850 m), son centre névralgique.
Il semble attesté que François 1er fit passer par VARS et son col une armée de 70000 fantassins et de 25000 chevaux (quelle écurie !) pour s’en aller guerroyer et gagner la bataille de Marignan ; le défilement de la colonne dura une semaine. C’était en… 1515, tous les enfants le savent !
À 1987 m, s’élève Le refuge de Vars, bâti en 1857 de tuf et de marbre rose de Guillestre, il est situé en bordure de route, à deux pas du col et face à un petit lac artificiel des années 1940, baptisé modestement « lac Napoléon ». A noter que l’armée allemande, au cours de la Seconde Guerre mondiale, a bien failli dynamiter ce refuge Napoléon. L’en a dissuadée, in extremis, l’aigle royal sculpté au fronton du bâtiment qui était, et reste, héritage de l’Empire romain, l’emblème de l’Allemagne.
Une simple pancarte, indique le Col de VARS (2108 m), une autre, celle-ci routière (D902), délavée et ayant manifestement subi les outrages du temps, délimite le département des Hautes-Alpes d’avec celui des Alpes-de-Haute-Provence.
Une stèle en pierre datant ainsi l’ouverture du col entre le Queyras et l’Ubaye à l’année 1891 ; un des rares cols de la Route des Grandes Alpes et le plus haut col français ouvert toute l’année – déneigé chaque jour s’il le faut.
Au soir tombant, un à un, des camping-cars s’alignent sur le parking du col, face à un paysage sauvage à l’herbe rase.
GPS : 44.5389 – 6.7026
Mardi 22 août 2023
Au creux d’un somptueux site habité d’ombres et de lumière, la petite chapelle Sainte-Marie-Madeleine salue le voyageur qui s’engage maintenant dans la vallée de la Haute-Ubaye, tandis que les lacets s’enchaînent et que les pics des sommets s’envolent.
La descente se fait sur une pente très raide et proche d’un vide vertigineux jusqu’au village de SAINT-PAUL-SUR-UBAYE, un village et ses hameaux « du bout de monde ». Nous sommes rentrés dans le village, mais impossible de s’arrêter… donc, nous avons fait que passer devant l’Église paroissiale Saint-Pierre-Saint-Paul. Autre patrimoine dont s’enorgueillit Saint-Paul-sur-Ubaye : ses cadrans solaires aux dictons implacables et sans appel, exemple : « Mortel, sais-tu à quoi je sers ? À marquer les heures que tu perds ! ». Pas vu également…
Par contre, l’énigme saint-paulaine : Qu’est devenue la statue du Christ, qui était clouée sur l’imposante croix de bois, aujourd’hui dénudée, qui s’élève toujours, à l’entrée du village, en bordure de route ? Un Christ accroché à sa croix, qui figure bien sur quelques cartes postales anciennes, en noir et blanc, toujours en vente (collector !). Eh bien, pas trouvé le christ, donc pas résolue l’énigme…. Nous quittons Saint-Paul un peu frustrés… lol…
Je me suis endormie un instant, et Gérard est passé sans remarquer le château des Magnans à JAUSIERS, une demeure insolite qui retrace la réussite marchande de son propriétaire. On aurait pu y effectuer une visite guidée…
Étape incontournable, BARCELONNETTE, un monde à part…
Nous nous garons pour l’après-midi, en bordure de route et à l’ombre sur l’allée des Dames, près du parking du tennis. GPS : 44.3851 – 6.6586
Une commune qui, elle aussi, se revendique de ses fameuses « Villas des Mexicains », classées « Monuments historiques » ces fastueuses demeures de style colonial, souvent baroques, bâties au début du XXe siècle par des émigrants barcelonnettes partis au siècle précédent chercher l’eldorado au Nouveau Monde, et revenus, après l’avoir trouvé.
L'ancien bourg médiéval est aujourd'hui occupé par des rues piétonnes qui mènent la place Manuel. Des portes anciennes confèrent à ce quartier un charme pittoresque.
Au milieu de la place cernée par les terrasses de café se dressent un kiosque, une jolie fontaine et la tour Cardinalis surmontée d'un clocher, seul vestige d'un ancien couvent de dominicains.
Barcelonnette, cette cité aux nombreux patrimoines ne manque pas de charme… Une personnalité de la vie barcelonnette mérite d’être citée, Henri Grouès, alias l’abbé Pierre (1912-2007), au destin national – certes né à Lyon, mais dont le berceau familial reste Barcelonnette.
Arrêt à LA BRÉOLE ou l’on s’arrête chez un ami de Gérard (de Champ-sur-Drac, mais qui a une maison ici). On restera pour la nuit sur l’aire de service, située à la sortie du village.
GPS : 44.4578 – 6.2919
Mercredi 23 août 2023
Retour sur GAP. Barrage de Serre-Ponçon et le lac…
Garés à Charance, la température affiche 46° et 42 à l’intérieur du CC… On a qu’une hâte, rentrer…
Jeudi 24 août 2023
Ce matin, promenade et jeu de piste dans le parc de Charance pour Lucas.
Bien au frais chez Béa et Yan, nous confions Lucas pour la balade en bateau sur le lac de Serre-Ponçon.
Vendredi 25 août 2023
Aujourd’hui, nous avançons notre retour sur CHAMP-SUR-DRAC de quelques jours à cause de cette insupportable chaleur…
Arrêt en route pour déjeuner, et comme d’hab, Lucas à les yeux plus grands que le ventre…
Nous avons parcouru 947 km, avons franchi 11 cols, et découvert au fil des routes sinueuses, des paysages grandioses de haute montagne, surtout en Savoie. Sans aucun doute un itinéraire des plus beaux que nous ayons parcouru depuis le début de notre aventure en CC avec Gérard (novembre 2017).