La Côte Nord

 

De CANCALE à MORLAIX

Que ceux que le climat décourage sachent qu’ « en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour », comme le dit un ancien dicton. Les avis pourront diverger à ce sujet, mais finiront forcément par se rejoindre autour d’un verre de cidre et des bons petits plats au goût de la mer ou de beurre salé.

 

 

Vendredi 21 mai 2021

Dressée sur une colline qui domine le bocage, BAZOUGES-LA-PÉROUSE, qui signifie « Basilique de pierre » est une petite Cité de Caractère.

Cité prospère au Moyen Âge, elle est le siège d’une châtellenie et d’une juridiction royale. De son passé tumultueux (guerres de religions, tourmente révolutionnaire) et marchand, Bazouges-la-Pérouse a conservé vestiges de remparts et vieilles demeures aux nobles façades de granit patinées par le temps. L’église Saint-Pierre et Saint-Paul quant à elle nous surprend par l’originalité de son architecture, on y découvre une magnifique verrière datant de 1574.
La ville qui doit s’animait en saison avec de nombreux ateliers d’artisans et d’artistes (peintre, céramiste, sculpteur...), est un peu morte au mois de mai, mais très agréable pour prendre les photos.

La maison de Sandrine

"Je suis née au XVIe siècle, et je suis une maison gothique à pans de bois. Evidemment je peux vous paraître un peu démodée, mais croyez-moi, à mon époque, j’étais parfaitement dans l’air du temps ! Elégamment habillée de mes bois courts et affichant mon encorbellement, je séduisait ! L’encorbellement ? C’est l’avancée de mon premier étage qui déborde sur la rue. Très pratique, l’encorbellement ! On peut ainsi construire plusieurs étages et la surface des pièces est agrandie. Et puis, mon rez-de-chaussée est abrité de la pluie ; mes propriétaires qui possèdent une échoppe ouverte protègent ainsi leurs marchandises ! Les clients font leur choix sur l’étal extérieur et le soir on ferme la boutique par des volets de bois".

Le manoir du Colombier

"J’ai vu le jour au XVIe siècle. Bâti tout en granite, j’ai la prestance d’une noble demeure. Raoul Lemarchand, le seigneur qui me possédait, avait aussi l’aisance financière, mais il n’était point avare de ses deniers ! En effet, en 1574, c’est lui qui offre une des verrières de l’église. On peut encore la voir derrière les fonds baptismaux. Ces vitraux coûtèrent 552 livres, une véritable fortune à cette époque ! En tant que distingué donateur, mon seigneur a eu le privilège d’être enterré dans l’église ! Au fil des siècles, j’ai bien sûr changé d’habitants et de fonction et je suis devenue célèbre sous le nom d’hôtel Emoul. Ce propriétaire fut aussi loueur de voitures et ma porte cochère en a vu passer des attelages !

Aujourd’hui, je vous serais gré de ne pas la franchir... à mon âge respectable, je tiens à mon intimité !"

La maison du procureur du Roi

"Je suis née en 1604 et sans me vanter, je suis certainement la demeure la plus intéressante de Bazouges ! N’y voyez aucune prétention, mais plutôt une légitime fierté pour avoir abrité le procureur du Roi ! Ah oui, vous ignorez sans doute qui était ce noble personnage !

Eh bien, je suis devenue économe de mon temps et je ne vous donnerai qu’un indice : en 1629, ce fut le procureur qui condamna les habitants de Bazouges à paver les rues de la ville.
Aujourd’hui, une seule condamnation est acceptable : celle d’admirer mes portes en plein cintre, mes grandes fenêtres rectangulaires et mon étal... Assurément, au Moyen Âge, j’ai dû appartenir à un riche marchand ! C’était l’époque où les encorbellements étaient encore permis. Au fil du temps, par crainte des incendies, ils ont été supprimés. Il faut dire que les ruelles étaient si étroites que du dernier étage des maisons, on pouvait se serrer la main !"

Le jardin de la Motte

Ce jardin occupe l’emplacement de l’ancienne motte féodale, sur laquelle se situait, au début du Moyen-Âge le premier château de Bazouges. Au XVIIIe siècle, le terrain, mis aux enchères par le roi de France, Louis XV, est racheté par un particulier pour 200 livres.

La maison des pendus (complètement à droite sur la photo)

Lors des remaniements de l’église, des pierres devenues inutiles ont été réemployées dans plusieurs édifices de la ville. Des modillons à têtes sculptées provenant de l’ancienne église et remontés en haut de la façade d’une maison, lui ont valu l’appellation évocatrice « maison des pendus ».

L’église Saint-Pierre et Saint-Paul

L’église de Bazouges est un des édifices les plus imposants de la région et son histoire est singulière. Jouxtant le mur nord d’un petit monastère fondé au VIIe siècle, une église paroissiale est fondée par les moines de l’abbaye de Marmoutiers. Ainsi les moines célèbrent leurs offices dans la « haute église » au sud, tandis que « l’église basse » au nord est réservée au culte paroissial.

Au XIIe siècle, les moines de l’abbaye de Rillé de Fougères réunissent les deux édifices préromans en une seule et vaste église. Ils ne sont distincts que de quelques marches et par des grilles en fer forgé.
Au XIXe siècle, l’édifice est profondément remanié. Un seul chevet est conservé et l’église passe de six à trois vaisseaux : une nef centrale et deux bas-cotés. Etonnamment en conformément aux plans d’Anger de la Loriais, l’église et désorientée : le chevet étant situé à l’ouest, alors que traditionnellement les édifices chrétiens sont orientés vers l’est, en direction du soleil levant. Pour la construction de cette nouvelle église, de nombreux éléments anciens sont réutilisés et un second clocher surmonté d’une flèche de granit est ajouté en 1885 par Arthur Regnaut, architecte rennais reconnu.

Nichée au bord d’un étang,  la petite ville de COMBOURG, berceau du romantisme... est dominée par les tours en poivrière du château féodal de François-René de Chateaubriand, qui habita ici, pendant sa jeunesse et qui écrivit notamment « C'est dans les bois de Combourg que je suis devenu ce que je suis ». Le château qui appartient toujours à la famille de l’écrivain est fermé à la visite jusqu’au 9 juin, la ville qu’en à elle ne nous laissera pas un souvenir inoubliable...

Il est temps de rejoindre la baie du Mont-Saint-Michel par VIVIER-SUR-MER, et CANCALE pour mettre le cap sur le Bec du GROUIN. La route est fermée pour cause de travaux, on se garera un peu avant en bordure de la baie pour la nuit, et malgré le vent nous irons faire une promenade vers la pointe...

 

 

 

CÔTE D’ÉMERAUDE

(de Cancale au Cap Fréhel)

 

Samedi 22 mai 2021

La ville de CANCALE n’accueille pas bien les candidats à l’escapade, réputée pour ses huîtres plates issues de son centre ostréicole, on ne peut se garer nulle part et encore moins près du petit port de la Houle.

On poursuit donc notre route vers ROTHÉNEUF et ses célèbres rochers sculptés. Je ne pense pas que l’on a pris le bon chemin pour les observer, car le parcours sera plutôt acrobatique... Mais bon, cette œuvre aussi surprenante qu’incroyable ne peut laisser indifférent. Pendant vingt-cinq ans (à partir de 1870), l’abbé Fouré sculpta sur les rochers l’histoire de la terrible famille de Rothéneuf : près de 300 petits personnages sont ainsi figés dans le granit.

Un parfum d’aventure dans SAINT-MALO, la cité corsaire.

Un des meilleurs moyens de découvrir Saint-Malo est de suivre les 2 km de promenade sur les remparts – construits en 1689 par Vauban – qui encerclent la vieille ville, avec de belles vues à la fois sur l’intérieur (intra-muros), mais aussi sur les plages, la côte et les alentours.

L’on va croiser, la statue d’un certain Dugay-Trouin, corsaire notoire, né à Saint-Malo en 1673. Un peu plus loin, c’est celle de Jacques Cartier dans ce port qui l’a vu naître et qui est aussi le point de départ de l’explorateur mandaté par François 1er au XVIe siècle, pour appareiller vers le golfe du Saint-Laurent au Canada. Dans le jardin du Cavalier, c’est la statue en bronze de Surcouf, le roi des corsaires.

Nous terminerons notre balade intra-muros, en battant les rues pavées, pour admirer les imposantes maisons en granit. Pour la plupart, ce sont d’anciennes propriétés de riches armateurs, démolies par les bombardements alliés durant la seconde guerre mondiale et reconstruites quasi à l’identique après le conflit.

Sur le port, une réplique du dernier bateau armé, en 1812, par le corsaire Surcouf.

Sans oublier que SAINT-MALO, c’est aussi le point de départ de la prestigieuse course transatlantique à la voile en solitaire « La Route du Rhum ». qui a lieu tous les 4 ans.

 

 

Dimanche 23 mai 2021

Quelle belle destinée pour cette rivière d’obscure naissance qui connaît une fin de parcours prestigieuse entre Saint-Malo, Dinard et Dinan. Elle a connu la force redoutable des grandes marées, vu s’élancer les élégantes goélettes des terre-neuvas, avant d’être canalisée, fermée par l’usine marémotrice en 1966. Son estuaire est aujourd’hui un magnifique plan d’eau dont les rives offrent un patrimoine très varié, riche d’histoire et de légendes qu’il faut prendre le temps de découvrir.

QUELMER

La route nous conduit à la cale de la Passagère. Cette paisible petite crique a bien mauvaise réputation (voir ci-dessous), mais offre une belle vue sur la Rance.

Tragique

Dans la nuit du 7 au 8 décembre 1790, cet endroit fut le théâtre d'un sanglant fait-divers à l'époque où le passage se faisait encore en barque : honnêtes gens et paisibles promeneurs utilisaient ce moyen de traversée mais ... contrebandiers, déserteurs et autres émigrés clandestins louaient également les services du préposé. Jusqu'alors, Carré, le passeur de l'époque, n'eut jamais d'ennuis car étant d'une grande discrétion.

Un soir néanmoins, entendant des bruits suspects aux abords de la cale, il surprit deux hommes transportant un sac dont l'aspect paraissait cacher une forme humaine. Voulant intervenir et s'avançant vers les hommes, il les perdit soudainement de vue, un épais nuage cachant la lune à ce moment. Il rentra alors chez lui. Le lendemain, un premier passager voulant louer les services de Carré, s'étonna de son absence. C'est en entrant dans la maison de celui-ci qu'il découvrit l'ampleur du drame : le passeur, son épouse et six de leurs filles gisaient, égorgés ! La septième, ayant réussi à se cacher, eut la vie sauve.

Ces meurtres ne furent jamais élucidés ... 

Depuis lors, cette jolie petite plage a été rebaptisée : elle s'appelle désormais "Anse de l'Egorgerie".
Le bac, quant à lui, fit sa dernière traversée vers Jouvente en 1959.

 

Le calme bucolique qui règne à cet endroit ne laisse rien présager de ce qui s'y est déroulé !

Non loin de là, le cimetière de bateaux compose un tableau empreint de nostalgie.

Nous déjeunerons au pied des hauts murs du château du BOS.

C’est l’exemple même d’une malouinière du 18è siècle, c’est-à-dire une maison de campagne de riches armateurs corsaires ou négociants (ne se visite plus).

Admirons le Moulin à marée de QUINARD, construit au XIXè siècle, ce moulin utilisait la force des marées. Une réserve d’eau de 4 hectares se remplissait à chaque marée. L’eau était retenue par une digue et entourait le moulin à marée. Ce fut le plus grand des moulins de Rance. Il cessa de fonctionner en 1925.

Un peu plus loin le moulin du BEAUCHET, ancien moulin à marée, ancré sur sa digue. A l’origine entièrement fait de bois, il fut reconstruit en pierre après un incendie au 19eme siècle. On utilise alors l’énergie marémotrice pour moudre le blé. L’électricité arrive en 1957, marquant la fin de l’énergie des marées. Le moulin, son mécanisme et sa digue sont inscrits au titre des monuments historiques. 

Véritable belvédère sur l’estuaire de la Rance, classé parmi les plus beaux villages de France, SAINT SULIAC est longtemps resté un village de terre-neuvas, un village plein de charme typiquement breton, avec ses maisons en granit. Ici les ruelles sont tellement petites et étroites qu’elles sont même appelées des ruettes, les fleurs poussent entre les pierres. Au-dessus se détache la massive silhouette de la tour de l’église (13e et 17e siècle) accompagnée d’un bel enclos paroissial. Une rue qui descend nous conduit sur les bords de la Rance.

On terminera notre visite par la maison des collections.

Du pont suspendu St-Hubert à LA VILLE-ES-NONAIS, très belle vue sur la Rance

Par une jolie route de campagne, on arrive à la Cale de MORDREUC, réputée tout autant pour son petit port avec vue sur le château de Péhou sur l’autre rive que pour son phoque qui a élu domicile dans le coin. De toute façon on aurait pas eu le temps de le voir, des interdictions pour les camping-cars fleurissent de partout.

Mais, s’il y a bien une ville qui n’aime pas les CC, c’est DINAN. Nous n’arrivons pas à trouver une place de parking, on décide de repartir, nous essayons de trouver une place à SAINT-SAMSON-SUR-RANCE, mais encore une fois, on se retrouve devant une barre de hauteur...

Le spot de ce soir sera magnifique, sur les bords de la Rance à MINIHIC-SUR-RANCE. Coordonnées GPS : N 48° 34’38’’ – W 2° 0’ 9’’.

 

 

Lundi 24 mai 2021

Au petit matin, beau soleil, je suis tranquillement en train de discuter avec une voisine quand la grêle nous surprend....

Petit détour vers la Cale de la JOUVENTE, face à la Passagère.

Arrêt  devant l’église de LA RICHARDAIS, pour voir les fresques de Xavier de Langlais (1955), malheureusement fermée.

Nous irons déjeuner sur le parking de l’usine marémotrice de la Rance.

L’aristocratie anglaise et tout ce que l’Europe comptait de personnages importants trouvaient villégiature à DINARD. En témoigne, le nom des rues : Edouard VII, Churchill, Georges V... mais aussi de somptueuses villas au cachet parfois excentrique, dont 400 sont classées monuments historiques. Le centre-ville n’a rien d’extraordinaire, mais la promenade du Clair de Lune en bordure de mer est vraiment agréable.

Difficulté ce soir pour trouver un spot pour la nuit.... Il y a des panneaux interdiction aux CC partout, soit des barres de hauteurs... Nous trouvons enfin en bordure de la Rance sur le port du GUILDO, j’espère que l’on va nous faire déloger...

Coordonnées GPS : N 48° 34’ 29’’ – W 2° 12’ 48’’

 

 

Mardi 25 mai 2021

Court passage à la l’extrême pointe de SAINT-CAST-LE-GUILDOUn monument est dédié à la mémoire de deux pilotes fusillés par les allemands le 12 avril 1941 pour avoir échoué en compagnie de 13 camarades dans leur tentative de rejoindre par bateau les forces aériennes françaises libres en Angleterre.

 

LE FORT LA LATTE, romantique château fort du XIVe siècle planté sur son rocher, au-dessus des flots. Construit au 14e siècle par les Goyon-Matignon, a été remanié au 17e et restauré au début du 20e siècle. Il a conservé son aspect féodal et occupe un site spectaculaire.

En suivant l’allée qui mène à l’entrée du fort, on passe devant un menhir dit « doigt de Gargantua ». Dominant la mer de plus de 60 m, le fort est séparé de la terre ferme par deux crevasses que l’on franchit sur des pont-levis.

Pendant la visite du fort, on découvre les deux enceintes, la cour intérieure autour de laquelle s’ordonnent le corps de garde, le logis du gouverneur, la citerne et la chapelle. Passé l’épais mur pare-boulets, on atteint la tour de l’Echauguette et le curieux four à rougir les boulets, et, par un poste de guetteur, on accède au donjon. Du chemin de ronde, on découvre un panorama sur toute la Côte d’Émeraude.

On se rendra au CAP FRÉHEL, l’un des sites les plus grandioses du littoral breton, les falaises déchiquetées de grès rose et de schiste, parsemées de bruyères et d’ajoncs tombent à pic dans la Manche du haut de leurs 70 m. Elles sont dominées par deux phares, dont l’un cylindrique, fut élevé par Vauban en 1701.

Du Cap, la route touristique, qui serpente dans la lande, offre des vues remarquables sur la mer, les falaises et les grèves blondes. Elle traverse un paysage de pinèdes.

SABLES-D’OR-LES-PINS

La station fut créée en 1922, au bord de la grève de Minieu. Avec ses villas, ses hôtels anglo-normands et son cachet très « in », elle connut un succès immédiat, surtout auprès des vedettes de l’époque. Son immense plage de sable fin, assurément l’une des plus belles de Bretagne, regarde un ensemble d’îlots, en particulier celui de St-Michel, coiffé d’une chapelle.

A quelques kilomètres seulement, voici ERQUY. Port de pêche actif (1er port français pour la pêche de la coquille St-Jacques). Selon la légende, c’est à Erquy où il passait ses vacances que le créateur d’Astérix, Albert Uderzo, aurait décidé d’implanter le célèbre village gaulois... Mythe ou réalité ?

Quoi de mieux pour passer une bonne nuit seul sur un petit parking en bord de mer, au hameau de Saint-Maurice à MORIEUX. Accès par une route étroite.
Coordonnées GPS : N 48° 32’ 10’’ – W 2° 37’ 54’’

 

 

Mercredi 26 mai 2021

Journée tristounette sous la pluie, ce sera donc journée coiffeur et lessive... à SAINT-BRIEUC.

On ira se garer pour la nuit sur le quai Surcouf, quartier Cesson.

 

 

Jeudi 27 mai 2021

SAINT BRIEUC et son centre historique remarquable : des maisons à colombages des XVe et XVIe siècles, une cathédrale fortifiée édifiée du XIIIe au XVIIIe siècle...

Notre premier déjeuner au restaurant se fera à l’extérieur, sous les Halles de la place du Martray. A midi, il fait encore trop froid pour être vraiment apprécié...

Le petit port de GWIN ZEGAL, unique en France, protégé par de splendides falaises. Au bout d’un petit chemin, nous sommes happés par la vision de ces étranges pieux, plantés dans l’eau, et autour lesquels de petits bateaux sont amarrés. Enchâssés dans 2 à 3 m de fond de sable, ces troncs de chêne –autrefois de l’orme - constituent un abri côtier unique en Bretagne. C’est aux grandes marées d’équinoxe que l’on change régulièrement 3, 4 ou 5 gros pieux, qui ont une durée de vie de 10 ans.

Autre visite, la splendide abbaye Notre-Dame de BEAUPORT. Dans un écrin de verdure, les vestiges de cette abbaye médiévale, érigée au XIII siècle, aujourd’hui propriété du Conservatoire du Littoral qui l’acquiert en 1992 et entreprend des travaux de restauration permettant l’ouverture de l’abbaye et du domaine au public.

Les derniers religieux partis à la Révolution, elle devient cidrerie, étable, mairie... C’est Mérimée qui la classe Monument Historique en 1862. Merci Prosper ! Car elle est fascinante, un lieu envoûtant, quasiment hors du temps !

Aire à proximité du port de PAIMPOL.

Coordonnées GPS : N 48° 47’ 4’’ – W 3° 2’ 46’’

 

 

Vendredi 28 mai 2021

PAIMPOL est une belle escale qui conserve le souvenir des pêcheurs à la morue partant pour Terre-Neuve et l’Islande.

Le port et la ville furent immortalisés en 1895 par le roman de Pierre Loti « Pêcheur d’Islande ». Sans oublier la fameuse chanson la Paimpolaise de Théodore Botrel.

Derrière son port de pêche, la cité dissimule ses places et ruelles historiques. Dans l’église, d’innombrables plaques commémoratives pour les défunts des 120 goélettes qui disparurent en mer.

Dans l’après-midi, nous prenons les vélos et direction PLOUBAZLANEC et son mur des disparus, qui n’est autre qu’un des quatre murs du cimetière, recouvert de ces panneaux de bois, plaques de marbre et croix en mémoire de ces 117 goélettes et environ 2000 marins perdus en mer, au cours des campagnes morutières. Un lieu incontournable qui impose respect, silence et dignité.

PORS EVEN, c’est dit-on dans ce petit port que Pierre Loti rencontra les marins qui lui inspirèrent les personnages principaux de « pêcheurs d’Islande ».

 

Samedi 29 mai 2021

 

 

Le soleil n’étant pas au rendez-vous, nous décidons de reporter notre visite sur l’île de Bréhat, et partons pour la majestueuse vallée du Trieux.

L’ancienne cité du lin de PONTRIEUX fut un important port d’échanges entre l’Argoat et l’Armor, avec ses pêcheries d’anguilles, de saumons, ses moulins à céréales, à papier. On imagine l’effervescence dans cet aval du Trieux. Aujourd’hui, la « petite cité de caractère » conserve son charme grâce à l’eau qui la traverse.

On emprunte la rue pavée Saint-Yves. Pourquoi prendre cette direction ? Parce que Pontrieux est réputée pour ses lavoirs, et que nous cherchons la passerelle de l’embarcadère !

Pontrieux compte une cinquantaine de lavoirs, élevés au cours des XIX-XXème siècle. Ils sont privés pour la plupart, attenant aux propriétés bordant le Trieux. Seuls quelques uns sont publics. La guide explique « Ici le lavoir est à l’image de son propriétaire : s’il est beau, il est riche ! C’est la Mère Denis et sa machine à laver qui les a mis au rebut avec sa pub. En 1991 on a donc décidé de les rénover.... » Et le résultat est là.

Utilisés jusque dans les années 1950, ces lavoirs sont l’emblème aujourd’hui de la petite Venise du Trégor : témoins de sa richesse passée et héritage entretenu dorénavant par une association.

Déjeuner sur le parking du château médiéval de la ROCHE-JAGU.

Surplombant l’estuaire du Trieux, le château est à deux faces. Côté pile, une façade aux nombreuses ouvertures, de type résidentiel avec ses parcs, jardins et potagers (classé « jardin remarquable »), et côté face, un profil plus militaire et très abrupt qui plonge vers la rive gauche du Trieux et permet d’avoir un point de vue exceptionnel sur une boucle du fleuve.

PLEUDANIEL

Nous posons le CC le long de l’anse de Goz-Iliz. Sur la grève, des bateaux posés, échoués à marée basse. Nous marchons vers la chapelle Notre-Dame-de-Goz-Iliz, la vieille chapelle en breton. Saint Maudez, l’évangélisateur de cette contrée y a rendu la vie à l’enfant d’un seigneur des lieux. En reconnaissance il fit bâtir un sanctuaire. L’édifice actuel date de 1716. Les curieux remarqueront une ouverture surmontée d’une moulure ornée d’écus aux armes du fondateur de cette chapellerie décorée de statues en bois, dont celle de la Vierge de Goz-Iliz, vénérée lors d’un pèlerinage le 15 août.

LEZARDRIEUX.

Au port nous ne manquerons pas de remarquer une « tête de feu ». C’est l’ancienne lanterne du phare des Triagoz qui marque l’entrée du service des phares et balises de Lézardrieux. Montée en 1925, démontée en 1981, elle fait désormais la joie des photographes.

Parking de l’embarcadère pour Bréhat, à la pointe de l’ARCOUEST, avec une vue magnifique sur l’archipel.

Coordonnées GPS : N 48° 49’ 11’’ – W 3° 1’ 12’'

 

Dimanche 30 mai 2021

Une formule idéale pour découvrir l’archipel de 87 îlots et récifs par la mer, un circuit commenté de 45 min sur une vedette, à l’issue duquel nous débarquerons sur l’île de BRÉHAT pour une visite libre.

ÎLE DE BREHAT

Les 310 hectares de l’île (3.5 km sur 1,5) abritent 350 habitants en hiver, 5000 en été.

Ici la lumière et les mouvements de la mer renouvellent sans cesse une grande diversité de paysage. Un microclimat particulièrement doux en hiver favorise une exceptionnelle variété de fleurs dont l’agapanthe est la star.

Mais Bréhat, c’est aussi une terre de magie, où les rochers du littoral seraient, selon les légendes, des hommes pétrifiés par des fées...

0n va prendre le temps de flâner, au hasard des chemins, entre maisons fleuries et vieux manoirs en pierre, dans les grèves, au milieu des ajoncs ou du haut des tertres rocheux.

Magnifiquement restauré, le moulin à marée de Birlot est l’un des plus beaux de Bretagne (1632) et situé en contrebas de la chapelle Saint-Michel (1852) d’où un belvédère offre le plus beau panorama de l’île.

Mais il nous faut revenir à la réalité, nous n’avons plus d’eau, on décide donc d’aller faire le plein au camping municipal de LÉZARDRIEUX (un camping pratiquement à l’abandon), Gérard accroche le grillage avec une pédale du vélo, et les écrous du porte-vélo sont arrachés. Il va falloir trouver un garage pour arranger tout cela, mais c’est dimanche, nous trouvons une adresse sur LANNION. On va se rapprocher et « demain sera un autre jour... »

Nuit au camping Ernest Renan, 66 route de Perros-Guirec à LOUANNEC.  

 

 

Lundi 31 mai 2021

 

 

Rendez-vous pris pour demain matin 9h, au garage Citroën à LANNION.

L’après-midi, nous ferons une petite balade à vélo jusqu’à PERROS-GUIREC. Cette station dispose il est vrai de nombreux atouts pour séduire, des villas cossues son grand port de plaisance, nous poussons jusqu’à la Pointe du Château, de ce belvédère escarpé se révèle une jolie vue sur la plage de Trestrignel.

 

Ce soir apéritif au CC avec des Isérois qui était au même camping que nous.

 

Mardi 1er juin 2021

 

 

9h.. garage LANNION.

 

Nous chercherons un joli coin pour déjeuner, mais il est impossible de s’approcher de PLOUMANACH, (panneaux d’interdictions CC), on passera donc notre chemin... Le fait d’avoir été « Plus beaux village de France » en 2018, doit y être pour beaucoup.

On s’arrêtera donc sur un immense parking proche de la plage de TRÉGASTEL, et partons à pied faire le chemin des douaniers, spectacle grandiose des couleurs sur des formes de granits très étranges façonnés par la mer, ici une main, là une tortue....

Puis, on poursuit notre route jusqu’à TRÉBEUDEN. Cette station balnéaire offre nettement plus de possibilités de stationnement aux camping-caristes en goguette, ainsi nous nous poserons à côté d’une table d’orientation à la Pointe de BIHIT devant un somptueux panorama sur la grande plage de la station ainsi que sur les îles Milliau et Grande, les bourgs de Locquémeau et Locquirec.

 

 Nous y passerons la nuit.

Coordonnées GPS : N 48° 45’ 37’’ – W 3° 34’ 38’’

Je pense que l’on va avoir droit à un magnifique coucher de soleil... et bien non !!! les nuages sont arrivés un peu trop tôt...

 

 

Mercredi 2 juin 2021

LANNION est fondée au début du Moyen-Âge. De 1588 à 1598, les guerres de la Ligue provoquent un gigantesque incendie qui détruit une grande partie de la ville. Les plus anciennes maisons à colombages, à encorbellement ou recouvertes d’ardoises que l’on peut voir aujourd’hui datent ainsi du XVe et XVIe siècles. On les découvre principalement place du Général Leclerc et rue des Chapeliers. Mais à part ce centre historique, rien de bien intéressant...

Nous déjeunerons sur le grand parking près de l’Office de Tourisme, quai de Viarmes (zone bleue), un rendez-vous est pris pour 13 heures dans un salon de coiffure tout proche.

Nous déjeunerons sur le grand parking près de l’Office de Tourisme, quai de Viarmes (zone bleue), un rendez-vous est pris pour 13 heures dans un salon de coiffure tout proche.

Et voilà ce qui arrive lorsque on marche la tête dans les étoiles.... pas vu une marche de trottoir !!!

LOGUIVY-LÈS-LANNION s’étage à flanc de colline dans un cadre agréable. L’église, nichée dans un théâtre de verdure sur les bords du Léguer, date du 15e siècle. Un curieux escalier extérieur mène au clocher-mur construit en 1570 (dommage qu’elle était en travaux). Dans le cimetière, sous des ifs plusieurs fois centenaires, une fontaine en granit est datée de 1577.

Dans un site de hautes falaises, le hameau du YAUDET fut un siège épiscopal aux premiers siècles de notre ère. Il possède une chapelle intéressante (vierge couchée). Du parking, une jolie vue sur le Léguer.

 

Parking au bord de la rivière à PLESTIN-LES-GRÈVES, 137 route de la Corniche. GPS : N 48° 40’18’’ – W 3° 38’7’’

 

 

 

Jeudi 3 juin 2021

Ce matin, nous continuons sur la petite route de la corniche de l’Armorique jusqu’à la pointe de LOCQUIREC

Plus loin érigée sur une avancée rocheuse, la table d’orientation de Marc’h SAMMET offre une vue remarquable.

Puis serpentant sur le plateau, la route nous mène à l’enclos paroissial de SAINT-JEAN-DU-DOIGT qui s’ouvre par une porte triomphale du 16e siècle. A gauche, la haute fontaine Renaissance (socle en pierre et vasques en plomb) est dominée par Dieu le Père bénissant le baptême de son Fils par saint Jean Baptiste.

Dans la salle du trésor de l’église on trouve plusieurs reliquaires, des calices, une croix processionnelle en argent doré et un tube en cristal renfermant la première phalange de l’index de saint Jean Baptiste, apporté ici en 1420.

A PLOUGASNOU, ce sera la pose déjeuner, et le passage à la laverie, avant d’aller faire une petite prière à l’oratoire de Notre-Dame-de-Lorette, pour que mon nez guérisse bien vite...

Construit en 1611 par Jeanne de Keredan, il est d’une architecture unique en Europe. Jusque dans les années 50, les jeunes filles qui désiraient se marier dans l’année venaient y déposer une mèche de cheveux. Si le vent ne l’emportait pas, elles pouvaient espérer une union heureuse.

On ne fera que passer à la Pointe de PRIMEL, encore plein de panneaux d’interdiction de stationner pour CC.

TÉRÉNEZ, agréable petit port typiquement breton.

Cairn de BARNENEZ, 6000 ans d’histoire qui nous contemplent...

Dans un site naturel d’une incroyable beauté surplombant la baie de Morlaix, le cairn (amas de pierre en breton) vaut plus qu’un simple détour. La construction de ce site mégalithique, sur une presqu’île est antérieure de près de 2000 ans à celle des pyramides d’Egypte.

Et dire que l’histoire millénaire de ce site aurait pu connaître un triste sort quand, en 1954, un entrepreneur a vu le cairn comme... une carrière !

A la suite de fouilles entreprises de 1955 à 1968, onze chambres funéraires furent découvertes sous des tables de pierre. Ce mausolée érigé au Néolithique entre 4500 et 3900 avant J.-C., période correspondant à la sédentarisation de l’homme.

La première chose qui frappe est l’envergure du Cairn : 72 m de long, de 20 à 25 m de large et jusqu’à 9 m de hauteur.

Leurs entrées sont orientées au sud, précédées chacune d’un couloir de 7 à 12 m. Certaines pierres comportent des symboles gravés dont la signification nous échappe encore.

Un couloir est accessible, mais attention de bien baisser la tête ! Les objets trouvés sur place sont peu nombreux, mais d’une grande variété. Les archéologues ont notamment découvert des éléments de mobilier funéraire. Dans les dolmens les plus à l'est, on a retrouvé des poteries, des flèches tranchantes et des lames de silex.

Lors de la visite, on s’arrête sur la façade nord, qui a un temps servi de carrière. Seul avantage de ce malencontreux épisode, on distingue très bien comment les chambres funéraires s’insèrent dans l’architecture monumentale.

Nous dormirons sur le petit port ostréicole de DOURDUFF, où s’abritent les bateaux des mareyeurs. Ce soir au menu, ce sera des huitres...

LA BAIE DE MORLAIX

Cette baie est l’une des plus magnifiques de France, un site enchanteur qu’il faut découvrir lorsque le crépuscule d’été y jette ses dernières lueurs.

 

 

Vendredi 4 juin 2021

Tout au fond de l’estuaire, se niche MORLAIX. On va se laisser surprendre par le charme de cette jolie ville en arpentant son quartier ancien, ses secrètes venelles, son port, et surtout son viaduc.

Monument majeur de la cité avec ses 58 m de haut et 185 m de long, le viaduc est une impressionnante construction à double étage et 14 arches. Il permet aux trains de franchir la vallée, une liaison primordiale pour une cité commerciale qui a dû batailler ferme pour obtenir le passage de la voie ferrée au 19E siècle. Le 1er étage est accessible aux piétons en empruntant la venelle de la Roche et ses escaliers qui montent et descendent en n’en plus finir...

Nous gagnerons ensuite la Grand’Rue, réservée aux piétons et jalonnée de demeures du 15e siècle ornées parfois de statuettes, et surtout de belles boutiques, je vais y trouver un énième sac.... et comme il est midi, on prendra le temps de déguster nos premières crêpes. La première à été vite avalée, je n’ai pris le temps que de photographier la deuxième...

 

 

Escapade dans

 

LE FINISTÈRE