Sur la trace des pèlerins

de Compostelle en suivant

LA VIA PODIENSIS

 

Pendant tout le Moyen Âge, d’innombrables pèlerins en quête de salut et d’élévation spirituelle ont entrepris le long chemin de Saint-Jacques.

La voie du Puy-en-Velay est la plus célèbre et la plus fréquentée des quatre grandes routes menant à Saint-Jacques. C’est également la plus ancienne, puisqu’elle fut empruntée en 951 par le premier pèlerin français connu. Godescale, l’évêque du Puy qui fit élever à son retour de Galice la chapelle Saint-Mchel d’Aiguilhe.

 

 

Mercredi 11 mai 2022

 

CHAMP-SUR-DRAC

Depuis 3 jours nous attendons la nouvelle CB de Gérard bloquée à cause de 3 mauvais code. Je trépignais d’impatience.

Dommage pour les cerises qui commencent à rougir…. on attendra pas !

Arrivés à COMBOIRE, Gérard veut faire le plein de gazoil, mais désespoir… il ne se souvient plus du nouveau code…. 2 essais, stop… on retourne à la maison pour retrouver le fameux sésame jeté à la poubelle….

 

Le compteur affiche 61734 km

 

18h30, nous sommes bien arrivés au PUY-EN-VELAY, cette belle ville du Massif Central ou commence notre escapade. Comme les pèlerins de jadis nous allons suivre la Via Podiensis (le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle) mais par la route évidemment… lol !

Nuit sur le parking 9, ave de Bonneville. GPS : 45.0507 – 3.8836.

 

Jeudi 12 mai 2022

 

Au sud-est du Massif-Central, la ville du PUY-EN-VELAY, point de départ vers Saint-Jacques de Compostelle frappe le promeneur par la théâtralité de son site et la splendeur de son patrimoine. Au détour des ruelles, on s’engage dans un décor entre terre et ciel, comme en témoignent la chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe, la Cathédrale et la statue Notre-Dame de France.

Ce matin, je laisse Gérard partir seul pour gravir les 268 marches de la chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe (déjà visité en juin 2010). Perchée au sommet d‘un piton volcanique de 85 m de hauteur, c’est la plus ancienne église du Puy. Ce sanctuaire creusé directement dans la roche au Xe siècle ressemble à une grotte, et les fresques du XIIe siècle contribuent à créer une atmosphère un peu surnaturelle. 

La ville haute, véritable joyau architectural, est intégrée dans un secteur sauvegardé de 35 hectares où maisons romanes, immeubles Renaissance, hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles se côtoient dans une belle harmonie de couleurs.

Située au pied du Rocher Saint-Michel, la chapelle saint Clair appartenait à l’hôpital Saint-Nicolas qui prit la suite de l’abbaye de Séguret pour accueillir les pèlerins sans ressource. Edifiée à la fin du 12e siècle, elle est dédiée à saint Clair depuis le 17e siècle, elle fut aussi nommée « temple de Diane » en raison d’un linteau ornementé d’une représentation des phases de la lune qui sont les attributs astronomiques de la déesse Diane.

Après une rude grimpette, et pas toujours facile de marcher sur des pavés… passage devant la cathédrale Notre-Dame-du-Puy (encore une fois Gérard en gravira les marches tout seul). Ce joyau de l’art roman, classé par l’UNESCO au Patrimoine Mondial de l’Humanité, est empreint d’influences byzantines. Sous le porche, une « pierre des fièvres » est conservée ; elle fit l’objet d’un pèlerinage dès le Ve siècle. Les malades s’allongeaient dessus, dans l’espoir d’une guérison miraculeuse. À son emplacement fut érigé un premier sanctuaire, qui disparut pour laisser place à la cathédrale actuelle, entamée au XIe siècle et maintes fois remodelée depuis.

Pendant ce temps, je vais retenir une table au restaurant pour y déguster les fameuses lentilles vertes AOP du Puy.

Moment nostalgique, c’était en août 1994 lors d’une balade dans le Périgord.

5 km dans les pattes, pour un premier jour, cela suffit on se contentera d’admirer du parking, la gigantesque statue en fonte de la Vierge Notre-Dame-de-France qui se dresse sur le rocher Corneille. Un monument de 835 tonnes et 22,7 m de haut.

Seconde nuit sur le parking d’Aiguilhe. 

 

 

Vendredi 13 mai 2022

L’itinéraire, s’enfonce dans la campagne, et passes par les ravissants villages de SAINT-PRIVAT D’ALLIER et de MONISTROL, puis virage après virage, on progresse dans les spectaculaires gorges de l’Allier, pour parvenir à SAUGUES.

Bien sûr, on double très souvent des pèlerins en route pour Compostelle…

L’ancienne capitale du Haut-Gévaudan abrite un musée consacré à la bête qui sema la terreur dans la région, vers 1760. Pour venir à bout du monstre, on organisa des battues et des prières publiques, on fit appel à Louis XV, qui dépêcha ses soldats… En vain. Au bout de quelques années, un paysan finit par abattre le loup qui avait fait une cinquantaine de victimes, qu’on avait pris pour un loup-garou…

Cherchez le loup-garou !!!

Gérard ne visitera pas le musée de la Bête du Gévaudan, il n’ouvre que le dimanche… c’est bien dommage, moi j’avais bien aimé, il y a 5/6 ans.

Nous en profiterons pour déjeuner sur place, encore une spécialité : une truffade, avec un petit verre de Tariquet… et comme c’était jour du marché, nous avons acheté les fameuses lentilles vertes

Aux vallons du Velay succèdent les monts dénudés de la Margeride. Le refuge du sauvage, ancien hospice fondé par les Templiers, est aujourd’hui un gîte d’étape sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. C’est notre dernière étape en Haute-Loire,

On nous permettra de passer la nuit sur le parking.

 

 

Samedi 14 mai 2022

Ce matin au lever du jour, je compatis pour les pèlerins qui doivent passer par là…

Heureusement, la brume se dissipe très vite, et voilà un groupe avec un âne bien chargé lui…

À TRAVERS L’AUBRAC

La route pénètre dans des contrées de plus en plus rudes et désolées. C’est la traversée de l’Aubrac qui s’annonce, de ses plateaux s’étendant à perte de vue, gouvernés par la lande et les immenses pâturages. On traverse le village d’AUMONT-AUBRAC, pour rejoindre NASBINALS en Lozère. 

Et c'est au coeur de l’Aubrac, que se situe le Buron du Ché, un rendez-vous incontournable des gastronomes, et dans un cadre unique surplombant le plateau d’Aubrac. Nous sommes venus y déguster une spécialité du terroir, le délicieux Aligot (plat historique sur l’Aubrac, c’est un mélange de purée de pomme de terre et de tome fraîche qu’il faut travailler et retravailler pour obtenir la texture parfaite), mais pas que…

- Ris de veau « façon Serge » ou Duo Gourmand,

- Pavé de truite rosé de l’Aveyron ou Faux filet de bœuf à la plancha,

- Aligot

- Plateau de fromages

- Desserts maison

Église de NASBINALS

Puis c’est la montée vers le hameau d’AUBRAC, perché à 1300 m d’altitude. On raconte qu’au XIIe siècle, le vicomte des Flandres Adalard essuya à cet endroit une violente tempête alors qu’il se rendait à Saint-Jacques ; sur le retour, il fut attaqué par des bandits au même endroit. Voyant là un signe du divin, il fonda un hospice dédié à l’accueil et au soin des pèlerins. De la « dômerie », il subsiste l’austère église et sa fameuse « cloche des perdus », que les moines actionnaient par temps de brouillard ou de neige pour guider les voyageurs. A quelques pas de là s’élève un impressionnant donjon construit pendant la guerre de Cent Ans, qui fait office de gîte d’étape.

 

Impossible d’y passer la nuit, des chapiteaux pour la fête de la transhumance qui aura lieu le 21 et 22 mai sont montés sur le grand parking.

On s’arrêtera un peu plus bas au camping vert de SAINT-CHÉLY-D’AUBRAC, chez Fanny et Jérémy. Coordonnées GPS : 44.5915 – 2.9274

 

 

Dimanche 15 mai 2022

SAINT-CHÉLY-D’AUBRAC

La place du village et l’église (XVe siècle). En 1385, des bandes de mercenaires pillent le bourg et incendient l’église, qui est aussitôt reconstruite. Le clocher actuel est une ancienne tour de guet.

La rue pentue qui descend vers le Pont-Vieux était la rue des tisserands, qui étaient très nombreux auparavant. Le pont à deux arches datant du Moyen-Âge, enjambe la Boralde, classé bien culturel au Patrimoine Mondial de l’Humanité, au titre des Chemins de Compostelle. Sur le parapet, une belle croix en pierre du XIVe siècle représente un pèlerin avec sa grande cape (pèlerine), son bourdon (bâton) et un grand chapelet. Un grand nombre de pèlerins le traverse encore aujourd’hui.

La descente continue à travers une campagne quasi vierge de toute habitation, pour rejoindre la riante vallée du Lot et la petite cité fortifiée de SAINT-CÔME-D’OLT (nom occitan du Lot), nichée au bord de la rivière.

Son tour de ville quasi circulaire et ses remparts devenus les façades des maisons lui donnent une allure exceptionnelle. C’est lui aussi l’un des plus beaux villages de France, qui a gardé son caractère authentique avec ses trois portes d’entrée fortifiées, ses venelles médiévales bordées de maisons des XV et XVIe siècle et son église surmontée d’un clocher vrillé du XVIe siècle.

Les visites sont terminées pour aujourd’hui, j’ai fait mes 6000 pas…. Nous allons nous parquer 3, rue Octave Portal à ESPALION. GPS 44.5256 – 2.7591 ;

 

 

Lundi 16 mai 2022

Dans un bassin fertile arrosé par le Lot, ESPALION, jolie bourgade typiquement aveyronnaise abrite l’élégante église de Perse, bel édifice roman du XIIe siècle en grès rose.

Le Vieux Pont de grès rose, en dos d’âne, date du XIIIe siècle. C’est le monument le plus ancien de la ville, d’où l’on a une vue imprenable sur la ville et ses maisons de tanneurs alignées le long de la rivière.

A proximité, le Vieux-Palais est un édifice de style Renaissance dressé sur un éperon rocheux. Nous franchirons le portail pour accéder à la terrasse qui domine la rivière.

Le Musée du scaphandre, insolite en ces lieux ! eh bien non, puisque deux Espalionnais Rouquayrol et Denayrouze étaient les inventeurs du Scaphandre autonome.

 

Nous grimperons sur la colline pour déjeuner au pied des ruines féodales de CALMONT D’OLT.

Le château-fort, bâti entre le XIe et le XVe siècle, est perché sur un piton basaltique, et offre une belle vue sur la vallée du Lot, qui récompense largement la rude grimpette pour arriver à la porte d’entrée.

Autre beau village niché dans un méandre du Lot. ESTAING est une étape majeure du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.  Nous y dormirons ce soir sur le parking de l’Escalière, coordonnées GPS 44.5568 – 2.6710

 

 

Mardi 17 mai 2022

Bordée par le Lot, que traverse le pont gothique, construit vers 1490, portant une croix de fer forgé devenue l’un des grands symboles de l’Aveyron, la vieille ville d’ESTAING, aux couleurs des pierres de schiste et des ardoises grises, grimpe et enlace le fier et fantaisiste château des Comtes d’Estaing, le tout formant un ensemble très harmonieux. C’est à juste titre qu’Estaing figure dans la liste enviée des plus beaux villages de France. Près de l’église Saint-Fleuret, dédiée au Saint-patron de la cité, on remarque, sculpté sur une croix en pierre du XVe siècle, un pèlerin portant un grand chapeau, semblant implorer le Christ.

Au retour sur le parking, surprise… bloqués par 2 cars de touristes…. un Suisse très remonté les menaçait au téléphone de leurs crever les pneus s’ils ne remontaient pas illico…. (il faut dire qu’ils bloquaient 5 CC).

On poursuit le chemin bucolique à travers la campagne, en passant par SAINT-FELIX DE LUNEL, pour rejoindre le site majestueux de CONQUES.

Pas à pas… dans l’histoire de CONQUES

Flâner dans ces rues à la découverte d’un patrimoine architectural exceptionnel hérité du Moyen Âge et miraculeusement conservé équivaut, en définitive, à effectuer un voyage dans le temps – celui de l’an mil – et dans l’espace, au cœur d’un des plus beaux sites naturels du département.

Un dépaysement assuré, tout au long de l’itinéraire proposé par l’OT, pour qui consent à placer ses pas dans ceux des pèlerins de Saint-Jacques accueillis ici-même par milliers dès le XIe siècle.

L’Office de Tourisme, installé dans une ancienne demeure bourgeoise du Xvii e siècle, dont les étages supérieurs conservent, sous chacune des fenêtres, un harmonieux réseau de pans de bois. L’horloge rappelle la destination publique de ce bâtiment, autrefois hôtel-de-ville. Datée de 1843, l’armature métallique qui supporte le clocheton et sa petite cloche provient, quant à elle, de la tour nord-ouest de l’abbatiale Sainte-Foy.

Édifice majeur de l’architecture romane, l’abbatiale Sainte-Foy est un impressionnant vaisseau de pierre qui surprend par son élévation intérieure.

Une histoire millénaire

L’ermite Dadon, à la fin du VIIIe siècle, choisit de se retirer dans ce site sauvage, abandonnant le lieu, quelques années plus tard, à une petite communauté de moines bénédictions. Ainsi naquit le monastère de Conques, très vite protégé par les souverains carolingiens et doté, en 866, à la suite d’une « translation furtive », des reliques d’une jeune martyre chrétienne d’Agen, sainte Foy, qui attira par ses miracles de nombreux pèlerins, rejoints dès le XIe siècle, par ceux de Saint-Jacques de Compostelle. Conques devint alors un bourg monastique de toute première importance.

Qui est sainte Foy ?

Sainte Foy avait tout juste 13 ans quand elle subit le martyre, le 6 octobre 303, en la ville d’Agen d’Aquitaine, à une époque où la religion chrétienne était interdite par l’empereur romain Dioclétien.
Fille d’un haut fonctionnaire, elle avait été instruite dans la foi chrétienne par sa nourrice et reçut le baptême des mains de l’évêque d’Agen, Caprais. A l’arrivée de Dacien, gouverneur de l’Aquitaine, tous les chrétiens persécutés s’enfuirent d’Agen, sauf Foy et sa sœur Alberte. Malgré son jeune âge et sa situation sociale, Foy fut convoquée devant Dacien et soumise à un long interrogatoire avec flatteries, promesses et menaces. Devant son héroïque détermination envers son Seigneur, Dacien la condamna à être brûlée vive. Alors qu’elle était étendue sur le gril, il se mit à pleuvoir. Le feu ne lui fit aucun mal. Sainte Foy fut alors décapitée. Son courage et sa fermeté provoquèrent le retour de l’évêque Caprais et des autres chrétiens d’Agen. Tous subirent le martyre. Des soldats païens, impressionnés par leur témoignage, se convertirent au Christ et les accompagnèrent dans le martyre.

Le Trésor d’orfèvrerie représente véritablement le joyau du patrimoine de Coques. Aménagé dans une salle qui s’apparente à une crypte, cet ensemble unique au monde de reliquaires rappelle l’importance de la dévotion aux reliques dans l’Occident médiéval. Outre l’extraordinaire et troublante Majesté de sainte Foy (IX-XIXe siècle) recouverte d’or, de pierres précieuses, de camées et d’intailles, le trésor rassemble un grand nombre de reliquaires, de coffres et d’autels portatifs.

Arrêt pour la nuit, en bordure de rivière à GRAND-VABRE.

GPS 44.6357 – 2.3519.

 

 

Mercredi 18 mai 2022

 

LES JOYAUX DU QUERCY

 

Notre itinéraire se faufile entre la vallée du Célé et celle du Lot, deux spectaculaires entailles dans les causses du Quercy. En chemin : villages perchés et forteresse à flanc de falaise dans un paysage magnifique.

Aux portes du Quercy, nous voici dans la belle cité de FIGEAC, fondée par des moines bénédictins, et qui devint au Moyen Âge un important carrefour commercial et une étape pour les pèlerins.

Nous déambulons à loisir dans son centre médiéval, avec ses rues ombragées jalonnées de maisons à arcades des XIV et XVe siècles, dont beaucoup présentent des façades sculptées ; un certain nombre sont coiffées d’une galerie ouverte « solelhos », utilisée à l’époque pour le séchage des peaux.

Figeac est aussi connue comme ville natale de l’égyptologue Jean-François Champollion (1790-1832). Sa maison natale abrite un musée dédié à l’histoire des écritures, tandis que sur le sol de la place des Écritures est gravée une reproduction de la pierre de Rosette qui lui avait permit de percer le secret des hiéroglyphes égyptiens.

Il est temps maintenant de suivre le cours sinueux du Célé, en empruntant la jolie D41. Nous passons devant ESPAGNAC-SAINTE-EULALIE, mais comme l’entrée est interdite aux camping-cars, nous passons notre chemin…

D’autres ravissant villages s’égrènent sur la route, comme SAINT-SULPICE. Puis, niché au pied d’un cirque, voici MARCILHAC-SUR-CÉLÉ, avec son abbaye fortifiée et sa charmante place.

Impossible de manquer l’imposant château des Gontaut-Biron qui domine le bourg de CABRERETS, un village accroché à la falaise.

À 3 kilomètres de là, se trouve la célèbre grotte du Pech Merle. Haut lieu de l’art pariétal, ses parois sont ornées d’une centaine de fresques représentant des figurations humaines ou animales. Celle des chevaux étant la plus remarquable.

Il fait 38° dans le CC à la sortie de la visite, mais nous resterons ici, sur le parking, pour la nuit.

 

 

Jeudi 19 mai 2022

On grimpe maintenant par la route en lacet qui mène à SAINT-CIRQ-LAPOPIE, et on découvre cette merveille accrochée au rocher de la Popie. Classée parmi les Plus Beaux Villages de France, deux parkings obligatoires et à prix fort, et celui octroyé aux CC est à plus d’un km du village, sur une route pentue… comme déjà visité en août 2007, j’’en abandonne l’idée et Gérard fait de même.

Nous descendons sur BOUZIÈS à la confluence du Célé et du Lot pour suivre le sentier le long du Lot jusqu’à l’écluse de Ganil (3 km aller-retour). Nous empruntons sur 1 km le spectaculaire chemin de halage. Il fut taillé dans le roc en 1847 pour le transport de vins ou de céréales en gabare. Ces barques à fond plat étaient tirées par une corde à la force des bras ou des chevaux, pour l’acheminement de marchandises vers Bordeaux.

Une heureuse rencontre…

 

LA VALLÉE DU LOT


Stationné sur le parking des Chartreux, nous prenons la navette gratuite pour visiter la ville de
CAHORS.

Célèbre pour son vignoble, et bien protégée derrière ses remparts, la prospère cité abrite la cathédrale Saint-Etienne (qui a fêté son 900e anniversaire en 2019), monument phare de cette ville de caractère. Sa vaste nef est coiffée d’une immense coupole, et si certaines fresques remontent au XIVe siècle, la plupart des chapelles latérales, ainsi que les sculptures du cloître datent du XVIe siècle.

Un magnifique jardin, bien mal entretenu. Dommage, car le parfum des roses embaume le boulevard !

Passage devant l’horloge à billes et retour par la rue médiévale…

Nous resterons ce soir sur le parking des Chartreux, car nous devons encore voir le célèbre pont Valentré. GPS : 44.4387 – 1.4396.

 

 

Vendredi 20 mai 2022

Ce matin, on s’aventure donc sur une petite route tortueuse, pour aller photographier le célèbre pont Valentré (XIVe siècle), qui enjambe le Lot. Gérard a bien vu un panneau « interdit au plus de 2.10m », je pensais que ce passage était plus loin que le fameux pont, et bien non ! juste le temps de prendre une photo et on y arrive, impossible de faire demi-tour !!! Colère noire de Gérard… qui s’imagine déjà la difficulté de partir sur 1 km en marche arrière…

Je descends pour mesurer 2.70m, cela devrait passer, mais nous sommes en pleine heure de pointe, je ne vous dis pas la queue de chaque côté du pont. Gérard se serre au maximum sur le bas—côté et je tente de réguler la circulation, il me manque juste le petit panneau vert et rouge et l’habit orange de circonstance, bien sûr vous imaginez le tableau !!! oui, vous pouvez rire, moi pas, et Gérard encore moins…

Je pars devant et voilà que mon Gégé s’élance, bien sûr au passage il touche un chasse-roue, mais il passe….

Eureka !!!  Nous voilà de l’autre côté de la route, et tout gentil, comme d’hab, il s’arrête pour que je puisse reprendre le pont en photo…. Moi, je ne pipais plus mot !!!

Matinée courses, laverie…

 

De nouveau sur la route de Compostelle…. On ne vous dira pas que nous sommes passés par « MONTCUQ », aucun panneau à l’entrée et à la sortie du village, comme c’est drôle !

En début d’après-midi, nous nous arrêtons sur un parking ombragé sur la D953, non loin du village de LAUZERTE, trop chaud pour visiter… Mais obligés de fuir, car des paysans sont arrivés pour vider une fosse septique…

Au pied du village, nous nous armons de courage pour faire la grimpette, puis finalement j’arrête la première voiture qui passe, un gentil pompier nous conduit jusqu’au centre médiéval.

 l’origine, la colline de Lauzerte était un oppidum gaulois. A la fin du XIIe siècle, le comte de Toulouse (pas Joffrey de Peyrac…) reçut la colline en don afin d’y bâtir un castelnau, une cité protégée par un château. C’est l’une des plus importantes bastides du Moyen Âge, logée sur un site magnifique. Du haut de sa colline, elle verrouillait toute la région et surveillait la route Cahors-Moissac. Protégée par son enceinte, possédant le privilège d’avoir un tribunal, ce fut la petite capitale du bas Quercy jusqu’à la Révolution.

Aujourd’hui, la ville haute, exemplaire de l’architecture médiévale, organise ses maisons autour de l’église St-Barthélémy et de la place des Cornières.

La Place des Cornières : Lieu de vie communautaire de la bastide par excellence, marchés, annonce des décisions consulaires, lieu de spectacle, lieu d’exécution. Bordée de jolies demeures sur arcades de pierre blanche du pays du XV et XVIIIe siècle.

Le coin relevé de la place : Original, insolite, il ne laisse personne indifférent. Réalisée en 1987 avec pavés de grés, bordures de calcaire, structure en béton armé de 4 tonnes en porte à faux et carrelage industriel.

L’église Saint-Barthélemy : un beau retable baroque en bois doré du XVIIe siècle se niche dans son abside de gauche.

Le Jardin du Pèlerin : situé au cœur de la cité médiévale, ce jardin est conçu sous forme de jeu de l’oie grandeur nature sur le thème du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Chaque étage évoque le quotidien des pèlerins jusqu’au « Paradis ».

Et ce soir nous nous retrouvons dans une ferme « France-Passion », chez Isabelle et Sylvie Portal, qui nous accueillent dans leur fromagerie « au Clair de la Brune », et prennent le temps de partager leur amour du métier. Nous faisons le plein :  yaourts, tome, fromage blanc, crème fraîche (à manger au doigt nous dit la fermière) super épaisse et surtout super bonne. Nous y passerons la nuit, l’odeur du purin est quand même plus agréable. GPS : 44.2526 – 1.1202.

 

Samedi 21 mai 2022

MOISSAC est un site phare de la via Podiensis, j’obtiendrais même mon tampon du pèlerin dans l’une des plus belles abbayes romanes de France, l’abbaye Saint-Pierre, admirable notamment par le tympan du portail de la façade sud : achevé en 1130, il dépeint la vision de l’Apocalypse de saint Jean, avec un Christ trônant en majesté, entouré d'anges, des symboles des quatre évangélistes et des 24 vieillards de l’Apocalypse.

Le cloître est achevé au début du XIIe siècle, ses piliers sont coiffés de chapiteaux sculptés de motifs floraux, de personnages ou de scènes bibliques – la plupart des visages ont hélas été fracassées au moment de la Révolution.

Nous déjeunerons au CC, en bordure du canal, et en début d’après-midi nous partons pour essayer de trouver un coin ombragé sur un parking d’AUVILLAR, pas un souffle d'air, nous descendons plus bas, en bordure de la Garonne…. Pas mieux… je vais mourir !!!

GPS au bord du canal à MOISSAC : 44.1004 – 1.0914

GPS des 2 parkings à AUVILLAR : 44.0687-0.9033 – 44.0738 – 0.8963

 

Dimanche 22 mai 2022

AUVILLAR

Surplombant du haut de sa colline la vallée de la Garonne, l’ancien oppidum gallo-romain présente la particularité d'être classé parmi les plus beaux villages de France.

Une fois franchie la porte de l'imposante tour de l'horloge du XVIIe siècle, c'est avec joie que l'on découvre la place principale d'Auvillar, superbe avec son insolite halle aux grains circulaire, sur colonnes toscanes, et ses maisons anciennes à arcades et à pans de bois. Non loin de là, un belvédère agrémenté d'une table d'orientation, situé à l'emplacement de l'ancien château, offre une belle vue sur la Garonne et sa vallée.

Pour les amateurs de produits du terroir, un marché fermier se déroule tous les dimanches matin sous la halle !

Une façon originale de remplacer des pots de fleurs !

Un ancien pont bascule.

Nous sommes toujours sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

 

Fin du parcours : DU GERS AUX PYRÉNÉES

Nous gagnons les vallons champêtres du Gers. La cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais, fleuron de LECTOURE, était le siège d’un évêché mentionné dès 506. Elle fut détruite à plusieurs reprises, d’où son assemblage de styles divers.

2 pauvres pigeons se retrouvent coincés dans une fenêtre de la cathédrale, et essaient désespérément de prendre leur envol…

Un petit moment de réconfort pour le pauvre pèlerin qui est pratiquement à la fin de son parcours et qui a effectué environ 440 km depuis le Puy-en-Velay…

Nous dormirons sur le parking spécialement réservé aux CC. Stationnement sur l’herbe, très agréable. Merci à la municipalité de nous accueillir de cette façon.

 

 

Lundi 23 mai 2022

Direction LA ROMIEU, ancienne étape majeure sur le chemin de Saint-Jacques (un romieu est précisément un pèlerin…), est surtout connue pour sa collégiale Saint-Pierre. Le modeste prieuré fondé par des bénédictins au XIe siècle se transforma en un immense vaisseau gothique 300 ans plus tard (malheureusement fermé à la visite à cause de travaux).

Mais le village mérite une visite, sa place à arcades dont une porte a subsisté conservant beaucoup de cachet. Ici les chats sont rois (des statuettes de chats sont disséminées un peu partout dans la ville)

Puis c’est CONDOM, dominée par l’austère cathédrale Saint-Pierre, datée du XVIe siècle. Derrière l’édifice, on y trouve le cloître qui arbore encore quelques belles galeries qui permettait aux pèlerins de s’abriter des intempéries lorsqu’ils patientaient avant de s’acquitter de leurs obligations religieuses.

Sur son parvis, la superbe statue des 4 mousquetaires – Les cadets de Gascogne – croisant leurs fers.

Autre titre de noblesse de CONDOM : l’armagnac, fabriqué ici depuis l’époque médiévale. Au XIIe siècle, un petit port fluvial fut créé sur la Baïse fin de faciliter l’acheminement des fûts vers Bordeaux.

Un voyage dans le temps, au cœur de la plus petite cité fortifiée de France, LARRESSINGLE. Niché dans un écrin de verdure, ce village de poupée est surnommé « la petite Carcassonne du Gers ».

Murs d’enceinte, courtines, tours crénelées, fossé, porte d’entrée majestueuse avec sa tour-porte à mâchicoulis, château du XIIIe siècle, église fortifiée du XIIe siècle qui présente un immense clocher-mur orné d’une frise à damiers, maisons médiévales accolées aux murailles, tout le village en ancré dans son temps.

FOURCÈS

Magnifiquement enroulées autour d’un mini-parc planté de platanes, ces maisons à pans de bois distillent un charme fou. Sous les arcades, les terrasses de restaurants et de cafés, les échoppes terroir, s’y abritent durant l’été (aujourd’hui lundi, beaucoup sont fermées…). Derrière la tour de l’Horloge, l’Auzoue, jolie rivière qui encercle la belle cité.

Cette photo est pour toi Lucyna Faivet, cela me rappelle ta maison en Normandie !. Bises à vous deux.

 

Arrêt sur l’aire de services de Fourcès (10 euros la nuit). GPS 43.9931 – 0.2294

 

 

Mardi 24 mai 2022

Le chemin poursuit vers le sud, passant par NOGARO, nous nous arrêtons un moment devant les pistes du circuit automobile qui porte le nom du pilote gersois, Paul Armagnac, mort en course à Montlhéry en 1962. Inauguré le 3 octobre 1960, il mesure 3120 mètres de long sur 9.50 m de large et compte huit virages.

Nous nous sommes contentés de rester sur le parking !!!

 

Un peu d’histoire ! NAVARRENX est une bastide commerçante du XIVe siècle, de par sa position stratégique.

Entre 1538 et 1545, Henri II d’Albret, grand-père du futur Henri IV, vicomte du Béarn et roi de Navarre est soucieux d’assurer sa frontière du côté de la Basse Navarre et souhaite se préserver d’une éventuelle invasion espagnole ou française. Il décide de fortifier Navarrenx. Pour ce faire, il va faire appel à un ingénieur militaire italien Fabricio Siciliano qui est en charge d’ériger la première place bastionnée en France sur le modèle italien.

Ces remparts sont dits inexpugnables, imprenables !

Arrive au pouvoir en 1555 la fille, Jeanne d’Albret, qui impose la Réforme sur ses terres (protestantisme). Le Béarn et la Basse-Navarre autonomes et maintenant réformés, cela en était de trop !

Charles IX envoie ses troupes en 1569 pour tenter d’annexer le Béarn. Les troupes françaises vont faire capituler toutes les villes béarnaises. Toutes ?? Non !! Un village d’irréductibles béarnais résiste encore et toujours à l’envahisseur : NAVARRENX ! La résistance est telle que le siège de Navarrenx va permettre au Béarn de préserver sa souveraineté un demi-siècle de plus.

NAVARRENX au centre du pays des Mousquetaires

Grâce au romancier Alexandre Dumas et aux nombreux films de cape et d’épée, les Mousquetaires sont entrés dans la légende, à l’échelle planétaire et bien des personnes ignorent que le roman s’est construit à partir de personnages qui ont réellement existé et dont quatre sont originaires du Béarn.

Le personnage central du roman « Les trois Mousquetaires » est d’Artagnan, originaire de Gurs, de son vrai nom : Charles de Batz de Castelmore, alias d’Artagnan.

Son frère aîné : Paul de Batz Alias d’Artagnan, à été gouverneur militaire de Navarrenx de 1667 à 1703, après être passé aussi dans le corps des Mousquetaires.
Isaac de Portau, alias Porthos, est né à Pau en 1617, d’une famille originaire d’Audaux, qui possédait la seigneurie de Camptort et Campagne de Castetbon. Après son service chez les Mousquetaires à cheval de la garde du Roi, il a été nommé garde des munitions de la Place fortifiée de Navarrenx ; une sorte de retraite.

Les autres personnages du roman, Athos et Aramis, ainsi que leur capitaine : le Comte de Tréville, sont aussi originaires des environs.

Parking pour la nuit à proximité de l’église, rue Jeanne d’Albret.

GPS 43.3211 – 0.7609.

 

   

 

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